Entre les acariens, les spores de moisissures et les pollens responsables d’allergies, la fumée de tabac et le formaldéhyde classés cancérogène par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les solvants organiques dégagés par les peintures, les colles et le bois traité, le monoxyde de carbone émis par les appareils de chauffage vétustes ou mal réglés, les polluants susceptibles de souiller l’atmosphère intérieur sont légions.

Sans compter les bactéries et les virus en suspension dans l’air qui ne demandent qu’à entrer dans nos bronches et nos poumons. Les purificateurs d’air vendus dans le commerce revendiquent presque tous une élimination quasi totale de ces gaz et particules. Mais tiennent-ils vraiment leurs promesses ?

Purificateur d’air : des techniques de dépollution différentes

Tous les dispositifs prétendent offrir à peu près la même efficacité, mais tous ne fonctionnent pas de la même manière.

  • Les purificateurs d‘air par ionisation émettent des ions dans l’air qui agglomèrent les particules fines. Celles-ci tombent alors au sol ou bien sont collectés par l’appareil. Ils présentent deux avantages : ils sont peu bruyants et consomment peu d’électricité. En revanche, ils peuvent émettre de l’ozone, un gaz potentiellement irritant notamment pour les personnes allergiques et asthmatiques.
  • Les purificateurs par photocatalyse sont équipés d’un tube catalyseur recouvert de dioxyde de titane qui neutralise les particules chimiques, mais aussi les bactéries et les virus selon un procédé développé par des chercheurs du CNRS de Strasbourg, Mais leur utilisation n’est pas toujours facile. Certains filtres doivent être changés tous les 15 jours et si leur mode d’emploi n’est pas scrupuleusement respecté (mauvais montage ou filtres mal agencés), ils peuvent émettre du formaldéhyde dans l’air, selon une évaluation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) réalisée en 2017.
  • Les purificateurs par filtration semblent les plus efficaces et faciles à adopter à la maison. Leur principe : une succession de filtres épurateurs. Les modèles les plus sophistiqués et qui affichent les meilleurs résultats disposent d’un filtre HEPA, qui capturent les particules les plus fines, et d’un filtre à charbon actif qui piège les gaz et les composés organiques volatils (COV) émis par la combustion du tabac, les produits d’entretien, le mobilier et les matériaux de construction. Une fois traité, l’air assaini est rejeté dans la pièce.

Leur performance est-elle prouvée ?

Peu d’études scientifiques ont été réalisées sur les purificateurs d’air, ce qui permet de douter des allégations de certains fabricants. Un test a été effectué sur différents modèles à filtres en mai 2020 par un laboratoire indépendant allemand à la demande de Stiftung Warentest, l’équivalent de l’association UFC-Que choisir outre-Rhin.

Verdict : la plupart sont plutôt efficaces pour éradiquer les pollens flottant dans l’air. Dans une pièce d’environ 16m2, ils éliminent 90% d’entre eux. En revanche, les résultats sur le formaldéhyde sont plus décevants (45% d’efficacité selon les modèles testés en Allemagne). Quant à la fumée de cigarette, tout dépend du filtre. À l’état neuf, l’élimination peut atteindre 90%, mais leur performance diminue vite à l’usage. Le filtre à charbon doit donc être renouvelé régulièrement pour que l’appareil conserve son efficacité optimale.

Et sur les virus ? « Nous avons testé l’efficacité des épurateurs Dyson de la gamme Pure (Dyson Pure Hot+Cool™) sur le virus de la grippe H1N1, précise Michèle Vialette, microbiologiste à l’Institut Pasteur de Lille. Les virus ont été nébulisés dans l’air d’une enceinte close, comme ceux susceptibles de contaminer les voies respiratoires. Les filtres HEPA des Dyson Pure ont montré une efficacité d’épuration supérieure à 99% ». Idéal pour réduire son risque d’infection au cours de l’hiver.

Mais aucune étude n’a encore hélas été menée avec le Sars-CoV-2, responsable du Covid-19.

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