Pour nous, sept actrices et acteurs rejouent une scène d’un film culte de ces quarante dernières années. Pas d’erreur de casting, le personnage qu’ils rêvent d’incarner leur colle à la peau.

Doria Tillier dans 9 semaines 1/2

Doria Tillier dans 9 semaines ½ , d’Adrian Lyne, sorti en 1986.

Madame Figaro. – Pourquoi avoir choisi ce rôle ?
Doria Tillier . –
J’avais envie d’incarner un personnage sexy, à l’encontre de ce que je suis dans la vie de tous les jours. La scène culte de strip-tease avec Kim Basinger face à Mickey Rourke sur la chanson de Joe Cocker m’est tout de suite venue à l’esprit. J’étais aussi attirée par le côté graphique du décor, avec le store et le jeu des ombres et lumières. C’est amusant, le film est sorti l’année de ma naissance. J’aime le cinéma des années 1980. Sans doute parce qu’il avait un côté naïf, sexy assumé et spontané qu’on ne retrouve plus.

Quel est Le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Bien sûr, j’ai pris un plaisir fou à jouer Margot dans La Belle Époque, mais je garde surtout un souvenir ému de tous les rôles que j’interprétais quand j’étais la miss météo du Grand journalde Canal+. Sans doute parce que j’aime la comédie et les personnages généreux qui en font des caisses.

Et celui qui vous fait rêver ?
Pretty Woman ! Ce n’est pas le rôle que j’adore, pour être honnête, mais c’est Julia Roberts, car elle est tout simplement géniale. Et si je vivais aux États-Unis, je donnerais tout pour faire partie de la troupe d’acteurs du Saturday Night Live.

9 semaines ½ , d’Adrian Lyne, est sorti en 1986.
Doria Tillier joue dans La Flamme, de Jonathan Cohen, Jérémie Galan et Florent Bernard, actuellement sur Canal+.

En vidéo, « La Flamme », la bande-annonce

Nicolas Maury dans Entretien avec un vampire

Nicolas Maury dans Entretien avec un vampire, de Neil Jordan, sorti en 1994.

Madame Figaro. – Pourquoi avoir choisi ce rôle ?
Nicolas Maury. –
Étant un grand amateur de littérature de vampires, cette adaptation du roman d’Anne Rice m’a ému. Brad Pitt et Tom Cruise sont à l’apogée de leur beauté mélancolique, et la direction artistique de Neil Jordan (qui n’est pourtant pas considéré comme un grand maître à Hollywood) est très réussie. J’adorerais, moi aussi, réaliser un film de vampires ! Et j’ai trouvé cette histoire d’amour entre deux hommes sublime et libératrice. J’avais 14 ans quand le film est sorti, en 1994, je vivais dans le Limousin, et cet univers poudré, ces décors, ces costumes m’ont fait rêver. Je me suis construit avec le cinéma de ces années-là, avec les films d’Assayas, de Desplechin, de Coppola…

Quel est Le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Celui de Jérémie, que je me suis donné dans Garçon chiffon, car c’est un rôle de mise à nu, dans lequel j’ai mis beaucoup de noirceur, mais aussi un peu de soleil pour que le spectateur ait envie qu’il se relève.

Et celui qui vous fait rêver ?
Ce n’est pas le rôle qui me fait rêver, mais l’acteur qui l’incarne. J’aimerais jouer un musicien, un compositeur ou un écrivain comme Proust.

Entretien avec un vampire, de Neil Jordan, est sorti en 1994.
Garçon chiffon, de Nicolas Maury, sortie le 28 octobre.

Aïssa Maïga dans Black Swan

Aïssa Maïga dans Black Swan, de Darren Aronofsky, sorti en 2011.

Madame Figaro. – Pourquoi avoir choisi ce film ?
Aïssa Maïga. – J’ai d’abord un amour infini pour Natalie Portman. Elle sublime le rôle de Black Swan. C’est aussi un film fascinant qui parle du processus créatif, de ce qu’est embrasser une carrière artistique avec ce que cela comporte comme abnégation et dépassement de soi. Selon moi, le cinéma de ces dix dernières années, c’est aussi bien Black Swan que BlacKkKlansman, de Spike Lee, Zero Dark Thirty, de Kathryn Bigelow, ou Aferim !, de Radu Jude, c’est un cinéma éclectique, ouvert sur le monde. Cette période aura également vu naître le mouvement Me Too et une nouvelle vague de féminisme permettant aux femmes de reprendre une place qui leur était due dans ce secteur.

Quel est Le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Celui d’Agnes dans Le garçon qui dompta le vent, de Chiwetel Ejiofor, qui a été tourné au Malawi, car c’est un rôle de composition qui rassemble toute une palette de réactions possibles : j’y joue une villageoise africaine, une mère portée par une dignité à toute épreuve, déterminée à ce que ses enfants réussissent dans la vie.

Et celui qui vous fait rêver ?
La reine Margot, mais comment imaginer quelqu’un d’autre qu’Isabelle Adjani ?

Black Swan, de Darren Aronofsky, est sorti en 2011.
Aïssa Maïga sera prochainement dans Noire n’est pas mon métier, sur Canal+, et dans Les Saigneurs, de Gorune Aprikian.

Julie Gayet dans Titanic

Julie Gayet dans Titanic, de James Cameron, sorti en 1998.

Madame Figaro. – Pourquoi avoir choisi ce film ?
Julie Gayet. –
Ce qui est amusant, c’est que j’ai rencontré Leonardo DiCaprio à Los Angeles, trois ans avant la sortie de Titanic, sur le tournage des Cent et une nuits de Simon Cinéma, d’Agnès Varda. Il était tout jeune, mais on sentait déjà l’immense acteur qu’il allait devenir. Quant à Kate Winslet, mes parents passaient leur temps à me dire que je lui ressemblais. Mais j’ai surtout choisi ce film car je suis une incurable romantique, j’aime les grandes histoires d’amour, c’est ce qui me fait vibrer. Pour moi, le cinéma de la décennie 1990 est d’ailleurs celui qui a offert les plus beaux rôles de femmes amoureuses. Je pense à La Leçon de piano notamment.

Quel est Le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Clara dans Clara et moi, d’Arnaud Viard – une histoire d’amour évidemment. J’ai aussi adoré interpréter Isabelle de France dans la série Les Rois maudits, de Josée Dayan. Jouer en costume, c’est merveilleux !

Et celui qui vous fait rêver ?
Tous les rôles incarnés par Meryl Streep, Kramer contre Kramer, Le Choix de Sophie, Sur la route de Madison… Évidemment, j’aime surtout la grâce incroyable de cette actrice.

Titanic, de James Cameron, est sorti en 1998.
Julie Gayet joue dans Poly, de Nicolas Vanier, sortie le 21 octobre.

Alison Wheeler dans Pretty Woman

Alison Wheeler dans Pretty Woman, de Garry Marshall, sorti en 1990.

Madame Figaro. – Pourquoi avoir choisi ce film ?
Alison Wheeler. –
J’adore les comédies romantiques – c’est l’une des premières que j’ai regardée adolescente, et je ne vous cache pas que je trouvais Richard Gere très attirant. Et puis la scène où Julia Roberts pousse les portes des boutiques griffées de Beverly Hills pour se relooker nous a aussi toutes fait rêver. C’est une époque où les films racontaient de belles histoires d’amour un peu naïves, Tinder n’existait pas et les gens pouvaient se rencontrer dans la rue et tomber amoureux. C’est aussi la grande période de Hugh Grant, pour qui j’avais également un petit faible.

Quel est Le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Sylvie Mathurin dans Cloclo, parce que cette femme a réellement existé et que je l’ai rencontrée. Elle m’a raconté son histoire, que j’ai trouvée extrêmement touchante et qui m’a permis d’aller au-delà de la parodie «pattes d’eph» que retrace le film. Imaginez, elle est tombée amoureuse de Claude François sur une pochette de disque vinyle, a tout fait pour le rencontrer et elle est devenue son habilleuse.

Et celui qui vous fait rêver ?
L’héroïne de Funny Girl, de William Wyler. C’est surtout Barbra Streisand qui me fait rêver !

Pretty Woman, de Garry Marshall, est sorti en 1990.
Retrouvez les chroniques d’Alison Wheeler chaque semaine dans Quotidien, de Yann Barthès, sur TMC.

Nicolas Duvauchelle dans Las Vegas Parano

Nicolas Duvauchelle dans Las Vegas Parano, de Terry Gilliam, sorti en 1998.

Madame Figaro. – Pourquoi avoir choisi ce film ?
Nicolas Duvauchelle
. Je trouve que c’est un des meilleurs rôles de Johnny Depp, et j’adore l’univers de Terry Gilliam. La musique, les effets visuels, la mise en scène…, tout est mythique dans ce film. J’étais allé le voir à sa sortie, en 1998, j’avais 18 ans, et je me souviens avoir pris une vraie claque devant cet ovni cinématographique. Ce film est une bouffée de liberté, car il traite d’un sujet tabou (les effets de la drogue) et contraste avec notre époque devenue très conservatrice.

Quel est le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Celui d’Eddie dans Je ne suis pas un salaud, d’Emmanuel Finkiel, m’a beaucoup secoué, car j’ai été habité par cet homme. La fiction a rejoint la réalité, et le rôle ne me quittait pas quand je rentrais le soir. Un rôle comme celui-là est un cadeau.

Et celui qui vous fait rêver ?
Aucun, car je fais confiance au réalisateur. Il a son film en tête et sait mieux que tout le monde qui peut incarner son personnage. En revanche, depuis que j’ai vu Excalibur enfant, je rêve de jouer un chevalier en armure qui fait des combats d’épée à cheval. À force de le faire savoir autour de moi, je vais peut-être arriver à mes fins en incarnant Henri II dans un film.

Las Vegas Parano, de Terry Gilliam, est sorti en 1998.
Nicolas Duvauchelle tourne actuellement une série de Juan Carlos Medina pour Netflix.

Pio Marmaï dans Shining

Pio Marmaï dans Shining, de Stanley Kubrick, sorti en 1980.

Madame Figaro. – Pourquoi avoir choisi ce film ?
Pio Marmaï . –
J’ai toujours été fasciné par Jack Nicholson. Il y a une liberté chez cet acteur qui me séduit, et Shining reste une œuvre majeure du cinéma d’horreur dont je raffole. C’est un des films qui m’a le plus terrifié adolescent. Je reste impressionné par le travail de mise en scène de Stanley Kubrick. Étant né en 1984, je n’ai pas vraiment de souvenir du cinéma des années 1980, mais j’entends encore mes parents parler de la sortie des films de Kubrick comme d’un événement. Et lorsque je vois le cinéma très poétique de Tim Burton, je me dis qu’on privilégie aujourd’hui un genre plus réaliste qui m’attire moins.

Quel est Le rôle que vous avez préféré interpréter ?
Celui d’Antoine dans En liberté, de Pierre Salvadori. Ce personnage est totalement dingue parce qu’il a encaissé trop de choses dans sa vie. Je crois beaucoup à l’extraordinaire et à la poésie au cinéma, j’ai besoin de quelque chose qui me sorte de la normalité, et Pierre m’a permis de m’ouvrir avec ce film. Je rêvais de faire ce genre de cinéma.

Et celui qui vous fait rêver ?
Enfant, j’étais passionné par le Joker, et j’aurais adoré jouer face à Benicio Del Toro dans Las Vegas Parano, de Terry Gilliam. Mais ce qui m’intéresse surtout aujourd’hui, c’est d’approfondir le rapport que j’ai avec certains metteurs en scène, et j’ai d’ailleurs deux nouveaux projets avec Pierre Salvadori.

Shining, de Stanley Kubrick, est sorti en 1980.
Pio Marmaï est à l’affiche de Comment je suis devenu super-héros, de Douglas Attal, sortie le 16 décembre.

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