- La 5e édition du Festival de Vidéo à la demande se déroule du 8 au 11 octobre.
- Les plateformes de vidéo à la demande ont doublé leurs recettes pendant le confinement.
- Leurs recettes aident l’ensemble de la filière du cinéma, et, indirectement, les salles.
La Fête de la VOD sera-t-elle aussi, indirectement, celle des salles de cinéma ? C’est ce qu’estime
Marc Tessier, président du
Syndicat des Editeurs de Vidéos à la Demande (SEVAD). « La vidéo à la demande, c’est comme le DVD ou le Blu-ray mais sans support physique : cela offre la possibilité de consommer du cinéma chez soi , mais cela maintient surtout les spectateurs dans l’habitude de voir des films. »
Incontestablement, le confinement a été bénéfique pour les plateformes, que ce soit en SVOD (vidéo par abonnement où on dispose d’un catalogue complet) ou en TVOD (qui permet de louer ou d’acheter le film de son choix). Les séries, mais aussi les longs-métrages. « Le public s’est intéressé à nos contenus, explique Marc Tessier. Et beaucoup de gens en ont profité pour découvrir nos offres, prouvant que leur appétit pour le cinéma restait présent. »
5 euros pour la VOD, c’est 2,7 euros pour le cinéma
Faut-il penser que public de la VOD n’est pas encore retourné dans les salles, malgré leur réouverture le 11 juin ? En tout cas, les bons chiffres de la VOD, qui a doublé son chiffre d’affaire, n’est pas pour rassurer les exploitants. « Nous ne sommes pas les ennemis des salles, nous sommes complémentaires ! Il y a de la place pour tout le monde », déclare Marc Tessier. Et d’insister sur l’influence bénéfique des plateformes sur l’ensemble de l’écosystème cinématographique.
« C’est à chaque fois la même chose, martèle-il. Dès qu’un nouvel interlocuteur arrive, c’est la panique et on crie à la mort des salles. C’était déjà le cas au moment la naissance de Canal + et cette chaîne est devenue l’un des plus importants financiers d’un cinéma. » La VOD prend le même chemin : sur un achat de 5 € en VOD, les ayants droit récupèrent 2,7 €. « C’est de l’argent des plateformes qu’ils peuvent réinvestir dans leurs projets », insiste Marc Tessier, pour qui les plateformes se sont également révélées une aubaine pour les producteurs et les distributeurs en mal de salles pendant le confinement.
Une fête du cinéma à la maison…
C’est ainsi que des oeuvres majeures comme Pinocchio de Matteo Garrone sont sorties directement en VOD pendant le confinement et même après, comme Brutus Vs César de Kheiron. « Les distributeurs de ces films avaient un besoin urgent des recettes que nous leur avons apportées », insiste Marc Tessier. Tout cet argent sera réinvesti dans le cinéma.
Conscient que le public de la VOD va forcément baisser avec le retour du public en salle, Marc Tessier compte sur la Fête de la VOD qui réunit huit plates-formes adhérentes de la SEVAD (Arte VOD,
Canal VOD,
Filmo TV,
La Cinetek,
La Toile,
Orange VOD,
Univers Ciné,
Vidéo Futur) pour donner un nouveau coup de pouce au « cinéma à la maison ».
…pour l’avenir du cinéma en salle
Pour 2 euros à la location et 5 euros à l’achat, des œuvres aussi récentes que La Bonne épouse de Martin Provost, Le Mans 66 de James Tobak, Le Cas Richard Jewel de Clint Eastwood ou La Reine de Neige 2 de Chris Buck et Jennifer Lee y sont disponibles. De quoi attirer le public devant son écran.
Marc Tessier se veut rassurant pour l’avenir du cinéma sous toutes ses formes. « Avec le confinement, les spectateurs ont certes modifié leurs habitudes mais je suis persuadé qu’ils ne bouderont pas un plaisir très différent de celui que nous leur procurons », prédit-il. » Espérons que tout le monde y trouve son compte.
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