Une semaine après la mort de la charismatique Ruth Bader Ginsburg, la doyenne de la Cour suprême des États-Unis a une successeuse. Il s’agit d’Amy Coney Barrett. À 48 ans, elle pourrait devenir la plus jeune juge de la Cour suprême. En opposition totale à Ruth Bader Ginsburg, la magistrate affiche des opinions conservatrices et religieuses.

Née à la Nouvelle-Orléans en Louisiane, Amy Coney Barrett a étudié la littérature anglaise, puis le droit à la faculté de Notre-Dame dans l’Indiana. Elle y devient professeure quelques années plus tard.

Pro-armes à feu, contre l’Obamacare et l’avortement

Le 8 mai 2017, Donald Trump la nomme au poste de juge à la cour d’appel des États-Unis pour le septième circuit, situé à Chicago. La Cour suprême ne lui est pas inconnue, puisqu’elle avait été l’assistante d’Antonin Scalia, juge à la Cour suprême, décédé en 2016.

Selon Libération, Amy Coney Barrett défend, comme lui, « l’originalisme », une théorie juridique affirmant qu’un juge doit appliquer la Constitution « au sens qu’elle avait à l’époque de sa proclamation ». De quoi donner lieu à des interprétations conservatrices.

Mariée depuis 1999, Amy Coney Barrett est mère de sept enfants, dont deux adoptés, originaires d’Haïti. Elle s’est déjà positionnée contre l’Obamacare et l’avortement, explique Franceinfo en relayant Reuters. L’AFP, repris par L’Express, détaille des positions affirmées en faveur des armes à feu, contre les migrants et le droit à l’avortement, alors qu’elle était juge fédérale.

Catholique pratiquante et membre d’un groupe religieux contesté

Selon un article du New York Times publié en 2017, plusieurs membres de la communauté religieuse chrétienne nommée « People of Praise » ont affirmé que la juge en faisant également partie. Aucune nouvelle information n’a été confirmée depuis. Créé en 1971 dans l’Indiana, le groupe comprenant 1700 membres est contesté pour son organisation autoritaire, où les femmes étaient auparavant appelées « servantes », relève le Huffington Post. Il s’agirait d’une communauté hiérarchisée où les femmes ont un « chef », leur mari.

Ces derniers jours, des liens ont été faits entre la nomination de la nouvelle juge, ses convictions, son appartenance au groupe religieux, et la dystopie de Margaret Atwood, La servante écarlate. Plusieurs indices ont fait penser que l’autrice aurait pu s’inspirer de cette communauté en écrivant son roman dans les années 80. En 1986, elle avait déclaré au New York Times s’être inspirée d’une « secte catholique charismatique dérivée », comme le rapporte le Huffington Post, où les femmes étaient appelées des servantes.

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Ce dimanche 27 septembre, la romancière canadienne a répondu à un tweet où un internaute soulignait que son best-seller était une prémonition à ce qu’ils se passe actuellement, d’un simple « Désolée pour cela ». Elle laisse donc planer le doute sur sa source d’inspiration.

Si la nomination d’Amy Coney Barrett est confirmée pour le Sénat, à majorité républicaine, la Cour suprême des États-Unis sera composée de six juges conservateurs, dont trois nommés par Donald Trump, contre trois progressistes. De quoi mettre en péril des acquis sociaux, dont l’IVG, menacé dans de nombreux États du pays.

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