Situés dans d’anciennes usines, des entrepôts désaffectés, des cafés, les tiers-lieux sont des espaces où l’on invente de nouvelles façons de vivre et de travailler ensemble.

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Sitôt poussée la porte de cette ancienne halle SNCF, on est surpris par l’activité qui y règne. Sur de grandes tables, des groupes d’amis dégustent de la cuisine du monde concoctée par les nombreux restaurateurs qui peuplent le lieu. Au milieu, s’organise un atelier de danse. Plus loin, des salles accueillent des conférences sur la société de demain, l’écologie… Le Ground Control, à Paris, fait partie de ces tiers-lieux qui naissent un peu partout en France, comme la Belle de Mai à Marseille, Darwin à Bordeaux, ou d’autres dans des villages… « On a dénombré près de 2000 tiers-lieux dont la moitié dans les territoires hors métropole » explique Patrick Lévy-Waitz, président de l’association France Tiers-lieux.

Boire un verre, travailler, participer à un débat

Dans ces espaces qui constituent un troisième lieu de vie après la maison ou le bureau (d’où leur nom de tiers-lieu), on peut aussi bien boire un verre, voir une expo, participer à un atelier, un débat, mais aussi fabriquer des objets et même travailler… « Ce qui fait le succès d’un tiers-lieu, c’est sa communauté humaine. Peu importent les activités que l’on y pratique « , estime Patrick Lévy Waitz. « L’important, c’est de redonner du sens à la vie collective. » Certains tiers-lieux comme la Machinerie à Amiens, possèdent un FabLab, laboratoire de fabrication numérique, où l’on trouve du matériel pour fabriquer des objets (imprimante 3D, découpeuse laser…) à des prix très raisonnables.

De nombreux tiers-lieux proposent des espaces de coworking et des salles de réunions pour les travailleurs indépendants, les petites entreprises. « L’intérêt, c’est de décloisonner le monde du travail, d’ouvrir des horizons » explique Ophélie Deyrolle, créatrice du WIP à Colombelles près de Caen. « Dans un tiers-lieu, il y a toujours quelqu’un qui prend soin des co-workers, qui les met en relation les uns avec les autres. » Ainsi, grâce à leurs compétences complémentaires, ils peuvent monter de nouveaux projets, répondre à des appels d’offre. Parfois, des agriculteurs sont associés à la démarche et proposent des produits bio et locaux. « Les tiers-lieux sont au carrefour des transitions écologiques, numériques et sociales », conclut Patrick Lévy-Waitz.

« J’y ai trouvé une communauté soudée « : Camille, membre du CASACO à Malakoff (92)

« Jeune maman, j’avais envie de recréer un environnement de travail loin de chez moi et des tâches ménagères. Ayant créé mon entreprise de consultante en nouveaux modes de travail, je suis devenue une adepte du co-working et c’est comme ça que je suis arrivée au CASACO. Là, j’ai trouvé un cadre, une communauté soudée. Ensemble, on échange sur les questions administratives, la manière de se faire connaître sur les réseaux sociaux. Je peux aussi réserver une salle quand je veux rencontrer un client ou animer une réunion en ligne. »

 » Je voulais impliquer les habitants » : Ophélie, initiatrice du Wip à Colombelles (14)

« J’ai quitté mon emploi pour créer le Wip dans une friche industrielle abandonnée depuis 25 ans. Je voulais impliquer les habitants, les associations, les entreprises. Dès le début, on a accueilli des manifestations culturelles, des groupes d’entreprises. On organisait des concerts, des grands repas, des formations sur les enjeux environnementaux. Aujourd’hui, on a un gros projet autour du réemploi des matériaux de construction. On stocke les matériaux déconstruits, on les remet en état et aux normes de construction et ils sont prêts pour une deuxième vie. »

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