Connue pour ses positions conservatrices, la magistrate de 48 ans vient d’être nommée par Donald Trump pour succéder à la progressiste Ruth Bader Ginsburg.

Chose promise, chose due. Comme il l’avait annoncé une semaine plus tôt, Donald Trump a nommé une femme pour pourvoir le poste laissé vacant à la Cour suprême des États-Unis par la mort de la juge Ruth Bader Ginsburg. Et sans surprise, c’est Amy Coney Barrett, 48 ans, qui a obtenu la confiance du président américain. «ACB», comme la surnomment certains médias, faisait déjà partie des favoris en 2018 pour la Cour suprême, mais Brett Kavanaugh lui avait finalement été préféré.

Si ce choix est validé par le Sénat, Amy Coney Barrett viendra renforcer la majorité conservatrice au sein de cette institution-clé après le décès de la progressiste et féministe «RBG», emportée vendredi 18 septembre par un cancer à 87 ans.

En vidéo, Donald Trump hué lors de son hommage à Ruth Bader Ginsburg

Une enfance en Louisiane

Bientôt en partance vers Washington, Amy Coney Barrett a grandi dans une banlieue de La Nouvelle-Orléans, dans le sud conservateur des États-Unis. Après avoir fréquenté un lycée catholique pour filles en Louisiane, elle a suivi des études de littérature à Rhodes College, une institution dépendant de l’Église presbytérienne dans le Tennessee, puis à l’université Notre-Dame dans l’Indiana, où elle a ensuite été professeure pendant quinze ans. En début de carrière, elle a aussi travaillé pour le juge conservateur de la Cour suprême Antonin Scalia, dont elle a épousé une vision «originaliste» du droit, qui impose de lire la Constitution comme elle a été pensée lors de son écriture.

Nommée par Trump à la cour d’appel fédérale de Chicago en 2017, la magistrate s’est illustrée par ses décisions favorables aux armes à feu et défavorables aux migrants, aux femmes désirant avorter et à la loi sur l’assurance santé Obamacare, que les républicains veulent démanteler.

Catholique et conservatrice

Mère de sept enfants (dont deux adoptés à Haïti), Amy Coney Barrett est réputée pour ses articles de doctrine juridique, dans lesquels elle professe des opinions largement influencées, selon ses détracteurs, par ses valeurs religieuses traditionalistes. «Le dogme religieux vit bruyamment en vous», lui avait reproché la sénatrice démocrate Dianne Feinstein en 2016. Une critique qui s’était retournée contre son auteure, taxée d’intolérance, et avait paradoxalement augmenté l’aura de la juge dans les milieux religieux. Le groupe ultra conservateur Judicial Crisis Network avait ainsi fait produire des tasses à l’effigie de la juge surplombée de cette citation.

Catholique pratiquante, elle se dit opposée à l’avortement. Si elle entrait à la Cour suprême, «la juge Barrett, qui s’est même opposée à l’accès à la contraception, serait un fléau pour les droits des femmes à la santé reproductive», estime Daniel Goldberg, le directeur de l’Alliance for Justice, un lobby légal progressiste. Pourtant, ce choix d’Amy Coney Barrett pour siéger à la Cour suprême est bel et bien stratégique pour Donald Trump. Le président des États-Unis, candidat à sa réelection, cherche en effet à galvaniser l’électorat chrétien conservateur sur lequel il s’est largement appuyé lors de son élection-surprise il y a quatre ans. Verdict le 3 novembre.

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