Pour Vogue, l’incontournable créatrice italienne évoque sa créativité anticonformiste, au moment où la mode doit composer avec les nouvelles réalités de 2020.

À la mi-mars, Versace avait déjà rejoint les troupes sur le front, en destinant plus de 200 000 dollars aux unités de réanimation de l’hôpital San Raffaele de Milan, une ville qui, disait-elle, ressemble "à une ville fantôme", figée, comme le reste de l’Italie, dans un confinement strict. C’est alors que l’amazone aux commandes de Versace a commencé à s’interroger sur le sens de la mode, à une période qui d’ordinaire aurait dû voir son QG de Milan se transformer en un hub bouillonnant d’activités en tout sens, mais qui était dès lors plongé dans le recueillement.

"Mon plus grand défi a été d’essayer de comprendre à qui je m’adresserais et comment j’allais parvenir à donner un sens à la mode à un moment, à ce point, inédit et d’une aussi grande portée historique", confiait-elle à Vogue dans les jours qui ont précédé le dévoilement de sa collection printemps-été 2021 — un ensemble disruptif de pièces qui reprendront le mythique imprimé de la maison,"Trésor de la Mer" (en soi un patrimoine de la mode), comme déclaration de départ.

Pour la créatrice comme pour son équipe (qu’elle a appris à aimer ces derniers mois comme  une véritable "extension de ma famille"), disséquer et réimaginer la signature de la maison était un processus cathartique autant qu’une occasion de rêver — un mot qui est revenu souvent lors de notre conversation et qui sied parfaitement à l’univers onirique typique de la maison Versace.
"N’oubliez pas le glamour, les tops, les coiffures et le maquillage !" s’exclamait-elle lorsqu’on lui a demandé s’il y avait encore de la place pour cet élixir si unique dans le monde post-pandémie. "Après ça, je pense qu’il n’y a de place que pour le glamour."

Quelle a été votre inspiration pour la collection de cette saison ?
Donatella Versace : "Le rêve d’un autre monde et l’évasion. Pour moi, les deux concepts vont ensemble puisque, dès lors qu’on rêve d’un monde meilleur pour tous, nous devons commencer à le construire. Je voulais aussi donner du rêve et c’est pourquoi la collection est si pleine de couleurs et empreinte d’un esprit si enjoué."

Quels obstacles créatifs mais aussi quelles opportunités avez-vous rencontrés au moment de dessiner la collection, et quelle influence ont-ils eu sur le résultat final ?
"Le monde a changé et nous avons changé. C’est ce que nous nous sommes répété, comme un mantra pratiquement, pendant des mois, mais au bout du compte, pour un créateur, cela veut dire tout commencer à nouveau. Le plus grand défi a été d’essayer de comprendre à qui je m’adresserais et comment j’allais parvenir à donner un sens à la mode à un moment à ce point inédit et d’une aussi grande portée historique. Je voulais faire quelque chose de disruptif et enfreindre les règles puisque de mon point de vue ce qui a fonctionné il y a quelques mois, n’a plus aucun sens aujourd’hui. Sur le plan créatif, cela voulait dire qu’il fallait trouver le moyen de faire émerger l’ADN de Versace à l’aube d’une nouvelle réalité et aux yeux de gens qui avaient connu un changement profond." 

Y a-t-il eu un concept ou un sentiment en particulier que vous souhaitiez transmettre à travers vos vêtements ?
"Il y en a eu plusieurs. La positivité, l’optimisme, l’espoir, le désire, le rêve… De manière générale, un état d’esprit joyeux."

Pensiez-vous à une femme en particulier ?
"À la Méduse."

Quel a été le point de départ à votre processus créatif ?
“L’imprimé "Trésor de la Mer". Nous l’avons éclaté, nous en avons modifié les couleurs, nous l’avons démonté pour ensuite créer quelque chose de complètement nouveau, quoique familier. La collection est joyeuse. Elle regorge de couleurs détonantes et de formes différentes."

D’après vous, quelles initiatives devra adopter l’industrie de la mode pour s’adapter à la "nouvelle normalité" ?
“Je pense qu’il faudrait plutôt me poser cette question dans quelques mois…”

À votre avis, à quoi ressembleront les défilés à l’avenir ?
"Ils seront plus ouverts, plus inclusifs et pourront s’adapter plus rapidement aux changements brusques."

Quels sont vos espoirs concernant le futur de l’industrie ? 
"Il faut rester fidèle à ce que l’on aime, ne jamais baisser les bras, et se montrer intègre."

En tant qu’icône planétaire, quel conseil ou message d’espoir souhaitez-vous adresser aux jeunes créateurs et créatifs qui tentent de s’y retrouver et naviguer en ces temps difficiles ?
"Ces derniers mois, j’ai réalisé à quel point mon équipe était une véritable extension de ma famille. Le travail en équipe n’a jamais été aussi déterminant qu’aujourd’hui. Être capable d’écouter les gens autour de soi, d’écouter des idées différentes, et être capable mentalement d’accepter même ce qui vous est le plus étranger, peut vraiment vous aider à grandir et voir les choses depuis une perspective différente. Même si je leur ai toujours accordé la plus grande importance, aujourd’hui l’intégrité et l’inclusivité sont fondamentales."

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