Ce lundi soir sur France 3, Jamy Gourmaud revient sur Lothar et Martin, les tempêtes de 1999. Une enquête qui le mène de la métropole aux territoires d’outre-mer.

Pourquoi reparler de ces tempêtes aujourd’hui, vingt ans après leur passage ?

Jamy Gourmaud : Le bilan a été très lourd : 92 morts, des forêts dévastées, plus de 1,2 million de foyers sans électricité, 7 milliards d’euros de dégâts… Je voulais montrer les énormes avancées des prévisions météorologiques et des systèmes de détection. À l’époque, on n’a pas su décoder les signes que nous envoyait le courant-jet, responsable de ces tempêtes, à 10 000 mètres au-dessus de nos têtes. Il est vrai qu’il avait été mesuré à 500 km/h… Le chiffre semblait farfelu ! Aujourd’hui, on les repère mieux.

De quelle façon ?

Un millier de ballons-sondes sont, maintenant, envoyés quotidiennement depuis la terre et la mer pour capter les données de l’atmosphère. Il y a aussi eu une évolution dans les infrastructures… Des prototypes de maisons avec des toits cycloniques pour résister aux ouragans sont testés. Les lignes électriques, plus robustes, supportent désormais des vents de 180 km/h. Plus de 700 000 kilomètres d’entre elles ont été enterrées. Et on essaye d’adapter les cultures de résineux aux forces du vent. Des bâtiments comme le stade Vélodrome de Marseille, La Seine musicale de Boulogne-Billancourt ou la Canopée des Halles et le palais de justice de Paris ont été aménagés ou construits pour résister à des vents violents.

Quel souvenir gardez-vous de ces tempêtes ?

J’étais en Vendée, en famille. Je me souviens des rafales de vent sur la côte. Des arbres arrachés dans la campagne. Même si cette région a été relativement épargnée.

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Vous avez déjà vécu un ouragan ?

Lors d’un tournage à La Réunion, en janvier il y a deux ans, j’y ai échappé de justesse : j’ai quitté l’île un vendredi et le cyclone est arrivé le lundi !

Comment se fait le choix du nom des tempêtes ?

Les années impaires, ce sont des noms masculins, les années paires, des noms féminins. Au début, c’était surtout des prénoms germaniques, car c’était la chaire de météorologie de l’université de Berlin, en avance sur les autres, qui choisissait. Maintenant, c’est le pays touché le premier qui décide.

Connaissez-vous déjà les thèmes des prochaines émissions ?

Nous avons tourné un numéro sur le froid en France, en Autriche et au Québec. Un sur le feu est en cours de tournage. Je reviens de Générac, dans le Gard, qui a été il y a trois mois la proie des flammes. J’ai voulu savoir comment la forêt se régénérait.

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Dans un registre plus léger, vous venez de publier, avec la dessinatrice Leslie Plée, une bande dessinée, Tu l’as dit Jamy ! (Stock) De quoi s’agit-il ?

C’est une aventure scientifique qui s’adresse aux jeunes comme aux adultes. L’histoire démarre avec la découverte d’une annonce dans le journal : l’apparition d’une super lune de sang. Je pars avec mon animal de compagnie, un poulpe, pour assister à ce spectacle rarissime. Cette aventure me donne l’occasion d’expliquer, avec humour, différents phénomènes de notre quotidien.

Pourquoi un poulpe ?

Parce que le chat, le chien, la souris, c’était déjà utilisé ! Je voulais un animal original, intelligent et souple, qui puisse se contorsionner pour adopter des formes particulières… 

Le Monde de Jamy : La France face aux tempêtes est à voir lundi 18 novembre à 21h05 sur France 3

Interview Marie-Pierre Fromentin

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