TV MAGAZINE. – Dans votre émission, vous interviewez pendant une heure des responsables politiques. En quoi votre programme se différencie-t-il de «BFM Politique»?
Ruth ELKRIEF. – Les invités ne viennent pas uniquement du monde politique. Au cours de cette entretien, je reçois aussi des grands patrons et des artistes. Ce sont des personnalités qui ont envie d’être interviewées sur une longue distance, avec un peu de temps et du recul. Nous sommes dans l’actualité mais je pose des questions plus décalées. Par exemple, j’ai demandé à Marine Le Pen si elle ne se sentait pas trop seule. L’interview était intéressante car elle a donné sa stratégie pour les mois à venir, elle a répondu à sa nièce Marion Maréchal de façon assez personnelle, en rappelant qu’elle l’avait élevée. L’émission est enregistrée un peu à l’avance. Nous pouvons donc la découper pour passer les meilleurs moments.
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Il y a encore quelques jours, le Rassemblement national boycottait BFMTV. Une réconciliation a-t-elle été scellée en coulisses?
On ne peut pas boycotter BFMTV, c’est tout. Nous sommes incontournables! […] BFMTV fait partie du paysage de la vie quotidienne des français. C’est un reflet de la société, la marque de la réussite.
Votre chaîne se trouve néanmoins régulièrement sous le feu des critiques. Certains estiment même que vous seriez à la solde du gouvernement. Ces accusations sont-elles fondées?
Le plaisir que nous pouvons avoir en tant que journalistes, c’est d’être critiqués par tout le monde, y compris le pouvoir qui a des crises d’eczéma quand nous allons chercher ce qui ne va pas. Tout cela est parfait, c’est bon signe! Quand j’ai parlé des masques au ministre de la Santé Olivier Véran, et que j’ai rediffusé un certain nombre de passages où il disait qu’il ne fallait pas en porter, on ne peut pas dire que c’était bienveillant. Nous avons une liberté totale face au pouvoir et aux oppositions.
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Parfois, vous êtes nommément attaquée…
J’en profite pour apporter une précision car j’ai été poursuivie par une image, qui est fausse. C’était cette fameuse poignée de main que j’aurais échangée avec Emmanuel Macron le soir d’un meeting, entre les deux tours de l’élection présidentielle. C’est complètement faux! Yann Barthès avait rétabli la vérité dans «Quotidien» en montrant que le chef de l’État avait des bagues à ses mains, et que celle que je touchais n’était pas la sienne. Finalement, quand on dit la vérité, elle passe à l’as. Personne n’a observé que cette rectification avait été posée. Et ça continue!
N’avez-vous donc jamais tapé dans la main d’Emmanuel Macron?
Mais enfin! Je n’ai jamais tapé dans la main de personne, hormis mes proches. Ce n’est pas un geste qui m’est familier. C’est une intox totale qui me poursuit depuis ce temps-là. Ça me laisse indifférente, on vit avec et ce n’est pas très grave. Demandez aux hommes politiques ce qu’ils pensent de la manière dont je les interroge! Je ne pense pas qu’ils croient que je suis indulgente. Je suis plutôt exigeante et à l’écoute.
Le 3 juin dernier, vous avez interviewé Didier Raoult en compagnie de la journaliste Margaux de Frouville. Cette dernière a été brutalement recadrée par votre invité, qui lui a demandé de se taire. Quels souvenir gardez-vous de ce moment?
Ceux qui ont pensé que c’était un affrontement avec lui se trompent car nous avons échangé pendant au moins trois heures après l’entretien. C’est une personnalité très intéressante, avec ses défauts, son narcissisme, ses excès et ses fulgurances. Je n’ai pas du tout apprécié qu’il malmène Margaux de Frouville, qui est une journaliste compétente. C’est inadmissible, ce comportement était inacceptable. Nous lui avons dit et je lui en ai parlé après. Je ne suis pas sûre qu’il ne regrette pas un petit peu car cette séquence ne montrait pas une très belle image de son rapport avec les femmes.
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