Alors que la rentrée scolaire s’est faite dans des conditions particulières du fait de la pandémie de Covid-19, les premiers cas de fermeture de classes ou de crèches ont eu lieu.

Le ministère des Solidarités et de la Santé a donc annoncé mercredi 9 septembre dans un communiqué, la mise en place d’un dispositif de chômage partiel pour certains parents « n’ayant pas d’autre choix que de s’arrêter de travailler pour garder leurs enfants en raison de la fermeture de leur crèche, école ou collège, ou encore lorsque leurs enfants sont identifiés par l’Assurance Maladie comme étant cas-contact de personnes infectées ».  

« Les mesures d’indemnisation dérogatoires en vigueur avant l’été seront donc réactivées pour que les parents concernés puissent bénéficier d’un niveau de rémunération garanti », peut-on ainsi lire sur le communiqué. 

Chômage partiel pour garde d’enfant : quels parents sont concernés ?

Seulement, tous les parents ne sont pas concernés par ce dispositif. Seuls « les parents qui sont dans l’impossibilité de télétravailler pourront bénéficier d’un revenu de remplacement dès le premier jour de leur arrêt de travail, et au plus tard jusqu’à la fin de la période d’isolement », précise le ministère des Solidarités et de la Santé. 

Ainsi, les salariés du privé seront donc placés en situation d’activité partielle (rémunérée à hauteur de 84 % du salaire net jusqu’au 1er novembre, puis à un taux dégressif), tandis que les « travailleurs indépendants et les contractuels de droit public bénéficieront d’indemnités journalières après avoir déposé leur déclaration sur la plateforme declare.ameli.fr ».

Les fonctionnaires, quant à eux, seront placés en “autorisation spéciale d’absence”. 

À noter que ces effets sont rétroactifs à compter du 1er septembre. 

Des zones de flou

Toutefois, malgré l’énumération des conditions et des personnes concernées, il reste des zones de flou. 

Les deux parents pourront-ils bénéficier de ce dispositif ? « Cette indemnisation pourra bénéficier à un parent par foyer, en cas d’incapacité de télétravail des deux parents et sur présentation d’un justificatif attestant soit de la fermeture de la classe, soit de la situation de cas-contact de l’enfant », stipule ainsi le communiqué. 

Soit. Mais l’autre parent, s’il est également en incapacité de télétravail, comment sera-t-il dédommagé ?

Et si l’enfant est un cas-contact, les parents ne devraient-ils pas se mettre tous deux en quarantaine, avec l’enfant en question, et la fratrie s’ils ont plusieurs enfants, pour limiter les risques de propagation du nouveau coronavirus ? 

Sans compter que, si l’un des deux parents peut faire du télétravail, il va donc se retrouver à cumuler son emploi et la garde de ses enfants, sans aucune aide.

Or, on a vu lors du confinement que cette accumulation était quasi-mission impossible et pouvait atteindre la santé mentale du parent concerné. Et puis que les « parents concernés » étaient généralement des femmes, ce qui induit un renforcement des inégalités.

À voir, donc, comment ce dispositif annoncé va pouvoir s’établir dans la réalité, en fonction notamment de l’expansion du virus. 

Pour rappel, on comptait lundi soir, « huit écoles ou établissements et 262 classes » fermés après des cas d’infection au Covid-19, selon le ministère de l’Éducation nationale. 

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