La Fashion Week automne-hiver 2020-2021 s’est achevée il y a quelques semaines. Il est donc grand temps de revenir sur les tendances repérées sur les podiums pour la saison prochaine, et ce, malgré l’arrivée des beaux jours. 

Le nouveau vestiaire féminin de la rentrée 2020

Même si la plupart des collections présentées ont laissé la part belle au vestiaire hivernal traditionnel -capes, manteaux en laine, en cuir, trenchs -, d’autres pièces phares ont su tirer leur épingle du jeu, comme le costume rayé qui fait un retour remarqué. 

Les créateurs ont tenu cette saison à mettre en avant une nouvelle conception de la féminité, éloignée des carcans normatifs. Le vestiaire pour femme se complexifie, se fluidifie, est à l’image des réalités sociales contemporaines. La femme de l’hiver prochain aime jouer avec les volumes, alternant silhouettes floue et structurée, matières fluides et plus compact. On vous monte.

Découvrez les tendances de l’automne-hiver 2020-2021 dans le diaporama suivant.

Le manteau en cuir noir

C’est clairement la pièce de la saison hivernale 2020, repérée lors des quatre Fashion Week que sont New York, Londres, Milan et Paris. On aime la coupe architecturale du manteau imaginé par Silvia Venturini Fendi qui a repris les rênes de sa maison familiale après le décès de Karl Lagerfeld. On soulignera aussi la version film noir du manteau en cuir souple Saint Laurent imaginé par Anthony Vaccarello. 

Le rose à haute dose

En cuir plongé couleur saumon (Prada), en mousseline féminine (Saint Laurent) ou en fluorescence excentrique sur une robe marabout (Bottega Veneta), le rose est double et futuriste sur la combinaison intégrale de Marine Serre qui brille en velours frappé. Quand Alberta Ferretti twiste, elle, un pull Malabar sous un manteau fuchsia

Volumes couture

Deux saisons maintenant que la robe XXL a pris ses aises sur les podiums. Cette saison, elle est moins opulente mais accentue son jeu de volumes comme chez Fendi où les manches sont amplifiées. L’une de nos favorites reste celle pop du jeune designer queer Christopher John Rogers qui par ses tons orangés et ses effets de volants apporte fluidité et structure à la silhoeutte.

La voilette

Il y a quelque chose de dramatique dans la voilette, de théâtralisé et qui convient bien à nos quotidiens toujours plus chamboulés par des évènement qu’on peut moyennement contrôler. La voilette dissimule tout en attirant le regard, elle confère une sensualité tout en coupant l’accès à ce qui fait le charme des gens à savoir leurs yeux, leurs lèvres… On apprécie particulièrement la version en maille de Giambattista Valli qui renvoie à une vision quasi religieuse tout en lui conférant un aspect guerrier.

Hommage à la "Femme Fatale"

Elle conjugue ultra-féminité et sensualité : l’automne-hiver prochain, c’est la femme fatale qui est exaltée. Les designers ont pourtant préféré lui apporter une touche de modernité, délaissant le noir vénéneux qui lui est habituellement attribué pour un travail de matières et de coupes. La nouvelle femme fatale est de celle qui s’assume, il ne s’agit pas d’un jeu mais d’une véritable maîtrise de sa silhouette et des coupes. À relever, cette silhouette grise signée Altuzara mais aussi le look blanc et puissant imaginé par Bruno Sialelli chez Lanvin.

Adopter le corset

On ne l’avait pas revu depuis le début des années 2000. Le corset semble pourtant bien décidé à retrouver une place de choix dans nos armoires. Pour l’automne hiver prochain, il se porte lacé chez Chloé, dans sa version bustier court et en cuir chez Valentino et dans une coupe à basque ultra-féminine chez Alexander McQueen.

L’ultra-brillance

Plus de sequins n’est jamais assez, ajoutons-lui une touche de rouge ! Ici, des robes collet monté effet seconde peau (Valentino, Bottega Veneta). Là, des épaules dénudées, des jeux de transparence et une ligne minimale fluide (N° 21). Chez Saint Laurent aussi, dans un style plus années 70, la robe à col lavallière se pare de sequins.

Les franges

C’est la tendance à garder en tête pour ses soirées entre amis ou professionnelles. La frange apporte du mouvement, de la fraîcheur et est très agréable à porter tant elle est légère. On aime la version ultra-sexy du label new-yorkais Area même si on misera sans doute plus pour la version working-girl que porte Adut Akech pour le défilé Bottega Veneta. 

Le retour du color-block

Au placard le total look noir. Cet automne-hiver la couleur sera au rendez-vous. A nous teintes mandarine, fuchsia, vert émeraude et néon comme celles aperçues sur les défilés Fendi, Prada ou Lacoste. On ose le technicolor comme un rempart au froid.

Prendre de la hauteur

Vertigineuses, les plateformes élèvent le style : Rochas les habille de velours bois de rose. Ou encore ambiance grunge la nuit, elles s’accordent à un pantalon reptilien (Dries Van Noten). Chez Victoria Beckham, les lignes à peine incurvées offrent un effet d’optique parfait. À bout carré, en cuir glacé, celles de Paco Rabanne ont la folie des grandeurs.

Épaulettes over-size

Carrures imposantes et épaulettes saillantes, se dissimuleront sur tous nos vestons et autres pardessus la saison prochaine. Mention spéciale pour la collection automne-hiver 2020-2021 de Balenciaga et ses épaulettes dramatiques. 

Look androgyne

Fatiguée de l’ultra-féminité ? Heureusement, on a le choix à notre époque de choisir un vestiaire plus minimaliste et versatile. On adopte pantalon taille haute et la chemise cintrée comme le propose la créatrice britannique Margaret Howell, où le manteau enveloppant des géniaux designers qui ont reprise Nina Ricci. Qui a dit que la neutralité vestimentaire n’avait pas de style ?

Voir en vert

Ce petit sac à main pensé pour transporter une gourde est évidemment engagé. Chez Kenzo, un duo de sac pochette : on y glisse sa gourde et un téléphone. Design plus classique, le vanity arrondi de Coach bouscule pourtant le porté du sac à main. Une idée green vue aussi chez Chloé, où la bouteille en métal dépasse d’un sac seau graphique.

Le motif tapissier

Mêler la tapisserie aux vêtements : les références historiques sont parfois tissées d’une intention écologique comme chez Marine Serre, adepte de l’upcycling, qui la fusionne à son logo lune. Chez Paco Rabanne, elle se porte en accumulation, avec jupe, cardigan et écharpe assortis. D’autres effets de style sont plus classiques avec, à profusion : motifs d’acanthes en velours, cascades verdoyantes et fleurs hypnotiques (Acne Studios, Dries Van Noten et aussi Celine).

Garder le lien

La chaîne ornemente le vêtement. Off-White l’utilise sans retenue : en lien d’attache sur ses robes, pour accessoiriser une poche, comme une ceinture posée sur la hanche. En simplicité, Bottega Veneta (et Loewe) habillent cols et décolletés de chaînons d’or, tandis que Rokh les appose sur les cols et les manches de ses manteaux.

Le spectacle de l’argent

Chez Paco Rabanne, la robe fluide argentée façon cotte de mailles exprime une modernité chevaleresque. Festifs, mille sequins brillent sur un pardessus évasé (Marc Jacobs) et des franges métallisées dansent sur une spectaculaire robe du soir (J.W. Anderson). Conquérant, l’argent s’invite sur une stricte redingote, pour une allure martiale (Kwaidan Editions).

Enfiler des perles

inspiration punk, clipsées sur l’oreille, comme un Iroquois chez Givenchy. Chez Giambattista Valli, elles voyagent à l’ère streetwear, portées en accumulation, façon sac à bandoulière. Esprit renaissance et au format XL chez Chanel, elles fusionnent avec l’or.

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