À partir de quand faut-il commencer à se pencher sur la question de la retraite ? Quels sont les critères à prendre en compte ? On vous donne toutes les pistes pour vous y préparer le mieux possible.
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Il ne faut pas attendre la dernière ligne droite pour penser à sa retraite. Calculer le nombre de trimestres cotisés, vérifier les informations enregistrées par les différentes caisses concernées, évaluer le montant de sa future pension afin de choisir le meilleur moment pour cesser son activité, éviter le malus ou au contraire améliorer sa pension… autant de questions sur lesquelles il est indispensable de se pencher plusieurs années à l’avance. On vous explique.
Faire ses comptes
Sauf exception (carrière longue, handicap, incapacité…), les actifs de tous les régimes généraux de retraite, privés ou publics, doivent travailler ou être en recherche d’emploi jusqu’à 62 ans au moins, et avoir exercé une activité rémunérée pendant un nombre minimum de trimestres pour percevoir une retraite à taux plein. Tous régimes confondus, il est ainsi nécessaire de cumuler 166 trimestres d’activité pour les générations nées de 1955 à 1957, 167 pour les natifs de 1958 à 1960, et ainsi de suite jusqu’au maximum de 172 trimestres pour les actifs nés à partir de 1973. Si vous changez de régime de retraite de base au cours de votre carrière, de la fonction publique au privé ou à une activité libérale par exemple, le nombre total de trimestres est calculé en additionnant les validations enregistrées dans chacun de ces régimes. Les personnes ayant une carrière incomplète peuvent bénéficier d’une retraite à taux plein, quel que soit le nombre de trimestres validés, à condition de travailler jusqu’à 67 ans. C’est l’âge du taux plein automatique.
Quel revenu minimum pour valider ?
Pour tous les actifs relevant d’un régime de retraite du secteur privé, c’est le revenu perçu au cours d’une année civile, et non le nombre d’heures travaillées, qui est pris en compte pour l’attribution de 1 à 4 trimestres, dès lors que ce revenu a occasionné le paiement de cotisations à l’assurance vieillesse. Ainsi, pour valider 1 trimestre, il faut avoir perçu dans l’année au moins 150 fois le Smic horaire brut, soit par exemple 1522,20 euros en 2020. Cette même année, il faudra donc avoir gagné 3045 euros pour valider 2 trimestres, 4567,50 euros pour trois et 6090 euros pour quatre. Ce montant est apprécié pour l’ensemble de l’année civile. Peu importe donc que vous ayez gagné 6090 euros en 3 mois consécutifs ou en 8 mois à mi-temps : dans les deux cas les 4 trimestres vous seront acquis. Pour les agents de la fonction publique, ce sont les périodes d’activité, et non les revenus, qui sont prises en compte pour valider les trimestres. Un actif qui passe d’un régime public à un régime privé, ou l’inverse, se voit donc appliquer successivement les deux modes de calcul.
Quid des trimestres sans travailler ?
En dehors des périodes d’activité rémunérée, certaines situations permettent de valider des trimestres, dits « assimilés ». C’est d’abord le cas de la maternité. Pour les salariés du régime général, les salariés agricoles, artisans et commerçants, 8 trimestres sont automatiquement accordés à la mère pour chaque enfant né ou adopté avant 2010. Pour les enfants nés depuis 2010, 4 trimestres de maternité sont accordés à la mère, et 4 trimestres peuvent être partagés entre les parents au titre de l’éducation. En cas d’adoption depuis 2010, les parents peuvent se partager librement 8 trimestres accordés pour l’accueil et l’éducation de l’enfant. Des trimestres assimilés sont également accordés en cas de maladie (60 jours d’arrêt = un trimestre), de chômage indemnisé (50 jours de chômage = un trimestre), ainsi que pour le service national (90 jours = un trimestre). En revanche, en cas d’activité partielle, la part de salaire remboursée à l’entreprise par l’Etat n’est pas prise en compte pour valider des trimestres, puisque cette indemnisation est exempte de cotisations à l’assurance vieillesse.
Et s’il me manque des trimestres ?
Si vous n’avez pas suffisamment cotisé pour bénéficier d’une retraite à taux plein, et que vous ne souhaitez (ou ne pouvez) pas travailler jusqu’à 67 ans, vous avez dans certains cas la possibilité de racheter des trimestres. A défaut, votre retraite de base subira une décote, de 1,25% par trimestre manquant pour les salariés du privé, les indépendants et les agriculteurs. La retraite complémentaire sera elle aussi affectée par un coefficient de minoration, variable selon les régimes. Pour les fonctionnaires, la décote est de 1,25% sur l’ensemble de la pension pour chaque trimestre manquant. A l’inverse, au-delà du taux plein, un surplus d’activité entraîne une majoration de la pension de base (et de la retraite des fonctionnaires), de 1,25% par trimestre, soit 5% par an. Pendant ces périodes d’activité supplémentaires les actifs du privé acquièrent des points de retraite complémentaire. Les salariés peuvent ainsi choisir de travailler jusqu’à 70 ans, sans que leur employeur puisse leur imposer de partir en retraite. Quelle que soit la durée des périodes manquantes, la décote est limitée à 20 trimestres, soit 25% de la pension de base. En revanche la surcôte n’est pas plafonnée.
Salariés, attention au bonus/malus
Depuis le 1er janvier 2019, une pénalité de 10% s’applique pendant trois ans sur la retraite complémentaire (Agirc-Arrco) des salariés du privé qui cessent leur activité dès qu’ils ont atteint l’âge requis pour bénéficier du taux plein. Pour échapper à cette pénalité, il faut désormais travailler un an de plus. En revanche, si vous poursuivez votre activité pendant deux ans après l’âge de votre taux plein, votre retraite complémentaire sera majorée de 10%… mais pendant un an seulement. Ce bonus temporaire est majoré de 10% par année d’activité supplémentaire. Il s’ajoute à la surcote de la retraite de base, et là encore les salariés qui travaillent au-delà de leur taux plein cumulent des points de retraite complémentaire. Les bénéficiaires de la retraite Amiante, de la retraite anticipée pour handicap ou à 62 ans pour inaptitude ne subissent aucun malus. Il en va de même pour les retraités les plus modestes, exonérés de CSG.
Vérifier son relevé de carrière
Salarié, depuis votre premier emploi, l’Assurance Retraite enregistre chaque année les informations fournies par vos employeurs. Une occasion de procéder régulièrement à la vérification de votre relevé de carrière et faire le point sur vos droits acquis. En cas de problème sur votre dossier, il sera important de pouvoir fournir vos justificatifs : bulletins de salaire ou allocations chômage, indemnités maladie, contrat de travail… D’où l’importance de bien conserver ces documents tout au long de votre vie active. Sur le site de l’Assurance retraite, vous pourrez également estimer en ligne le montant de votre future pension selon votre âge de départ – à l’âge légal, au moment du taux plein ou plus tard. Attention, ces estimations indicatives reposent sur des hypothèses, et notamment sur la stabilité de vos revenus jusqu’à votre cessation d’activité.
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