La bonne question.- «Le temps passe à une vitesse folle !», dit-on constamment. Surtout pendant l’été. Mais est-ce une simple impression ou la réalité ? Éclairage avec une neuropsychologue.
Vous avez l’impression que la Saint-Sylvestre remonte à la veille alors que nous sommes déjà au mois d’août. Une sensation que beaucoup partagent sans réellement comprendre pourquoi le temps s’écoule aussi rapidement. Marie Sebbag, neuropsychologue, nous explique le phénomène.
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Une question de routine
Non, l’été n’est pas passé trop vite, même si c’est le sentiment que vous avez. Le temps est une donnée immuable, c’est notre rapport avec lui qui évolue selon le contexte dans lequel on se trouve. «Cette sensation que le temps s’accélère avec les années est liée au fait que nous vivons de façon automatique. Quand on est dans une routine, un contexte qui nous est familier, le cerveau active des réseaux qu’il connait, ce qui demande moins d’énergie», explique Marie Sebbag, neuropsychologue. Certaines zones cérébrales sont impliquées dans notre perception du temps mais nous sollicitons moins d’attention quand l’action est familière. Raison pour laquelle les personnes ayant un quotidien répétitif ont la sensation que le temps défile très vite sans vraiment voir les journées passer.
Lorsque l’on casse la routine, on a au contraire l’impression que le temps se rallonge. «Cela est dû au fait que le cerveau enregistre de nouvelles données et il prend plus de temps à traiter et stocker l’information», précise la professionnelle. Ce qui explique pourquoi les enfants ont toujours l’impression que le temps s’étire. «Quand on est petit, n’importe quelle tâche est inconnue et cela sollicite des circuits neuronaux inédits. Plus on grandit, moins il y a de nouveauté dans notre vie et c’est ce qui donne l’impression que le temps s’accélère», précise la neuropsychologue.
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L’état d’esprit impliqué
La perception de l’espace temporel est également corrélée à l’état d’esprit ainsi qu’aux activités que l’on réalise. Tout dépend de la charge émotionnelle que l’on met dans la tâche en question. «Quand on est à l’aise, on fait appel à moins de ressources énergétiques. C’est plus automatique pour nous et les zones cérébrales concernées fonctionnent de manière plus fluide», indique Marie Sebbag. C’est pour cela que, lorsque l’on fait une activité qui nous plaît, l’instant semble passer plus rapidement.
«La perception du temps met en jeu la mémoire à court et long terme. On compare le moment que l’on est en train de vivre avec un autre plus lointain. Et cette confrontation nous fait prendre conscience de ce que l’on est en train de faire», renseigne Marie Sebbag. Ce qui donne l’impression d’un temps qui se rallonge. Alors que lorsque l’on ne prête pas attention à l’espace temporel, ce dernier nous semble passer plus vite.
Cela étant, selon la professionnelle, «il est important et sain de percevoir le temps qui passe vite car cela signifie que l’on fait des choses adaptées à notre fonctionnement et à notre portée». Il faut simplement réussir à trouver un équilibre entre notre zone de confort et le renouveau.
Initialement publiée le 19 août 2018, cet article a fait l’objet d’une mise à jour.
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