À l’instar des expositions mode, véritables succès en musées ou galeries d’art, les documentaires concernant l’industrie de la mode connaissent une recrudescence depuis une dizaine d’années. Liste de ceux qu’il faut absolument avoir vus.
Dans les coulisses de la mode
La mode a toujours été perçue comme une industrie fascinante, notamment à cause de son élitisme. Réservée à une certaine frange aisée de la société et à une autre, plus marginale et poétique, l’industrie a fait rêver autant par ce qu’elle dévoile que ce qu’elle cache.
Pourtant, depuis les années 2000 et l’avènement de grands groupe de luxe, l’industrie a peu à peu consenti à ouvrir les portes de sa cage dorée, cherchant à mettre en avant son patrimoine et l’impact que ses grandes figures ont eu sur la société. Raison pour laquelle il n’est pas étonnant de voir un intérêt certain du public se porter sur les documentaires de mode.
Au sein du documentaire de mode, on peut envisager deux vagues différentes. La première vague de documentaire perpétue le rêve que représente la mode. On y découvre ou redécouvre des figures tutélaires de l’industrie comme Valentino Garvani, Karl Lagerfeld ou encore Anna Wintour.
La seconde vague, celle dans laquelle nous sommes aujourd’hui, est le reflet de notre époque, elle contextualise la mode, la met en miroir des événements sociétaux récents et l’évolution de notre manière d’envisager le monde.
On pense à des documentaires sur le besoin d’une mode éthique et la manière dont l’humain, même au plus haut maillon de la chaîne, peut être livré à lui-même. On pense bien entendu à des documentaires comme celui sur Alexander McQueen ou bien André Leon Talley, ancien journaliste pour le Vogue US.
Pour les regarder, nulle besoin d’être un professionnel de la mode ou même un passionné, il suffit de garder l’esprit ouvert -et même critique- et de se laisser aller à découvrir les époques par le prisme de designers, mannequins et journalistes de mode qui ont bien des choses à dire sur notre société et son évolution.
Découvrez les documentaires de mode à voir au moins une fois dans sa vie dans le diaporama suivant.
Models (1991)
Entre le documentaire et le film de fiction, Models suit 5 des supermodels des années 90 à savoir Linda Evangelista, Naomi Campbell, Cindy Crawford, Stephanie Seymour et Tatjana Patitz. Et c’est Peter Lindbergh, le photographe qui a jusqu’à sa mort immortalisé pour nos yeux ces mannequins avec le plus de sensibilité, qui s’est ainsi essayé à l’image en mouvement.
En noir et blanc, sa signature, Lindbergh parvient à donner une certaine idée du mannequinat de l’époque pour celles qui étaient considérées alors les reines de l’industrie et ont permis un tournant majeur dans la manière dont les mannequins sont perçues par le public. Si avant elles n’étaient pas loin du simple portant, les choses changent dès les années 60.
Mais c’est au début des années 90 qu’on ne se contente plus d’une attitude sur le catwalk, le public veut des mannequins belles certes, mais avec une personnalité et une vie dans les milieux les plus branchés, aux bras des garçons les plus mignons et surtout il veut les voir empocher l’argent au point d’en faire rougir de jalousie un courtier de chez Wall Street. Il est là le renouveau féminin, en cover des magazines de mode.
Par encore très aux faits des questions de diversité (de corps, d’âge, de couleurs de peau) telles qu’on les perçoit maintenant et bien avant que ne tombent publiquement les premières questions de droits des mannequins au respect de leur intégrité physique, la mode de l’époque ouvre malgré tout un nouveau chapitre de son histoire où les femmes ont le premier rôle. Être un Supermodele signifie être au-dessus de tout, avoir le choix de dire oui ou non. Dans l’idée : être sexy sans jamais dépendre d’un homme.
Unzipped (1995)
Unzipped est un document génial, notamment parce qu’il nous donne un aperçu de comment un designer créé une collection. Et c’est Isaac Mizrahi, designer culte des années 90 qui s’y colle pour notre plus grand plaisir. Avec une authenticité sans chichi, il nous montre la manière dont il a planifié sa collection automne-hiver de l’année 1994. Une collection qu’il voit comme une revanche après que sa collection précédente a été lourdement critiquée par la presse.
Filmé en noir et blanc, le long-métrage est à la croisée du journal de bord et du documentaire. On voit Mizrahi choisir ses mannequins, faire des tests vestimentaires sur de la mousseline, rencontrer Eartha Kitt -l’actrice et danseuse noire-américaine iconique- mais aussi réfléchir à haute-voix sur son processus créatif.
Catwalks (1995)
https://youtube.com/watch?v=xrISOQclg3A%3Fstart%3D6
Long d’1h30, Catwalk montre la vie de la supermodèle Christy Turlington pendant un an au début des années 90. À ses côtés, la caméra nous emmène dans les coulisses de la vie d’un mannequin de son envergure.
Ouvrant avec les coulisses du défilé Versace où l’on peut voir Gianni Versace en action et le top passer du temps aux côtés de mannequins telles que Kate Moss, Naomi Campbell et des célébrités telles que Ru Paul. D’autres designers suivent, Giorgio Armani, Karl Lagerfeld, John Galliano, Jean paul Gaultier ou encore
En se concentrant sur Turlington, le documentaire permet également de nous confronter au sexisme rampant de cette période où ces amazones du catwalk sont souvent questionné sur leur apparence plus que sur ce qu’elles ont à dire. C’est d’autant plus frappant lorsqu’on le visionne aujourd’hui où la capacité des mannequins à prendre la parole sur des causes importantes est d’autant plus saluée.
Des soirées du milieu aux traditionnelles Fashion Weeks, quelque part, notamment, parce qu’aucune narration n’accompagne les images, Catwalk est un document rare et précieux qui a su capter, de façon crue, l’essence des nineties dans l’industrie de la mode.
Valentino, The Last Emperor (2008)
Le 4 septembre 2007, le Couturier Valentino Garavani annonçait son retrait en tant que directeur artistique de la maison éponyme qu’il a créé, en 1960, aux côtés son compagnon l’homme d’affaires Giancarlo Giammetti.
C’est cette figure tutélaire de la mode internationale et les coulisses de son dernier défilé pour la griffe de luxe qu’il a créé qu’immortalise Valentino, The Last Emperor réalisé par Matt Tyrnauer. De juin 2005 à juillet 2007, ce correspondant au magazine Vanity Fair s’est immergé totalement dans l’histoire de Garavani, sa relation avec Giammetti et la manière dont le designer a contribuer à l’essor de la mode à l’internationale.
Le documentaire suit principalement la célébration des 45 ans d’existence de la maison italienne et montre parfaitement les tensions existantes entre la mode purement créative de Valentino et la mode en tant que business, notamment à travers la relation entretenue entre Valentino et le repreneur de son entreprise, Matteo Marzotto.
« Valentino est au-dessus de tout contrôle », peut-on entendre dire Giancarlo Giammetti dans le film. Et le designer l’est resté jusqu’à sa retraite.
The September Issue (2009)
https://youtube.com/watch?v=dXBLdlhPXAc%3Fstart%3D6
Comment se fait un magazine de mode ? C’est à cette question que tente de répondre l’équipe du Vogue US qui a permis au réalisateur R.J. Cutler de filmer les coulisses de son plus gros numéro de l’année, celui du mois de septembre.
The September issue s’attache donc à montrer le travail qui se joue pour la sortie d’un magazine et invite à comprendre que plus que regarder de beaux vêtements, ceux qui permettent la sortie d’un tel numéro doivent faire preuve de créativité tout en ayant en tête qu’ils travaillent pour un business.
On y voit à l’oeuvre Anna Wintour, la célèbre rédactrice-en-chef du magazine dont le feu vert est nécessaire à chaque étape de validation. Grace Codington, ancienne directrice artistique du média – en charge de la partie image- est également bien présente tout comme les journalistes Hamish Bowles et Andre Leon-Talley ainsi qu’une flopée de designers croisés entre New York et Paris.
Diana Vreeland, l’oeil doit vagabonder (2011)
Les amoureux de la mode ne seront pas surpris de trouver ce documentaire dans la liste. Sorti au début des années 2010, Diana Vreeland, l’œil doit vagabonder est un documentaire de 86 minutes autour de Diana Vreeland, journaliste américaine légendaire passée chez Harper’s Bazaar et Vogue US.
Embauchée au Harper’s Bazaar US sous Carmel Snow en tant que chroniqueuse, on estime souvent que Vreeland est celle qui a découvert Lauren Bacall. C’est grâce à elle que la future actrice à la renommée internationale sera en couverture du magazine durant la Seconde Guerre mondiale.
Facétieuse, la journaliste tient alors la chronique « Why don’t you » (« Pourquoi vous ne » en français) dans laquelle elle suggère des idées comme « laver les cheveux de vos enfants au Champagne éventé, comme le font les français ?« . Chasseuse de tendances hors-paire, elle fera partie des rares journalistes à défendre le bikini dès son lancement, estimant qu’il s’agit « de la chose la plus importante depuis la bombe atomique ».
C’est cet aplomb, ce snobisme plein d’intelligence et de raillerie qui font de ce documentaire un indispensable. Mêlant des interviews de Diana Vreeland, de ses proches et collaborateurs ainsi que des images d’archives, le film raconte la vie de Vreeland des années 20 jusqu’à sa démission du poste de rédactrice-en-chef du Vogue US, en 1971.
Une bonne partie du film est centrée sur ses années Vogue. Arrivée en 1963, elle a fait du magazine l’un des poumons battant des années 60 découvrant d’ailleurs Edie Sedgwick, « fille de » et party girl qui deviendra rapidement la muse d’Andy Warhol.
Un documentaire qui, plus que raconter la vie d’une femme unique et sa traversée d’époques excitantes en dit également beaucoup sur le passage de la mode de cocon exclusif à industrie mainstream et sur l’industrie de la presse magazine qui peine à trouver un équilibre depuis la fin des années 2000 et l’avènement du digital.
Bill Cunningham New York (2011)
https://youtube.com/watch?v=1qmszNAsehk%3Fstart%3D3
Il était un vétéran du streetstyle à l’Américaine. Son nom ? Bill Cunningham, photographe dont la veste bleu d’ouvrier avait su trouver une place de choix aux abords des défilés autant que lors d’évènements mondain. C’est son portrait que le documentaire Bill Cunningham : New York, réalisé par Richard Press, dresse avec brio.
En pas loin d’1h30, le film nous raconte la manière dont Cunningham a consacré sa vie à la mode et comment, quelque part, il est devenu le premier archiviste des tendances. Après avoir été tour à tour créateur de chapeaux et journaliste, il se lance dans la photographie immortalisant, jusqu’à son décès survenu en 2016, 50 ans de styles vestimentaires et quelque part de tendances.
Humain et facétieux, le documentaire montre à quel point la mode pour Cunningham n’avait rien à voir avec la nostalgie et combien il était en prise avec son époque, sans jamais céder à la rengaine du « c’était mieux avant ».
Dior and I (2014)
https://youtube.com/watch?v=sUIvJQUhB5I%3Fstart%3D6
Début 2012, le designer belge Raf Simons est choisi pour remplacer John Galliano. Cela fait alors quinze mois que la maison française recherche celui qui saura reprendre sa direction artistique. Le 9 avril, Simons devient officiellement responsable de la Haute Couture, du prêt à porter et des accessoires féminins. Après le scandale qui a suivi le départ de Galliano, Dior a voulu recentrer l’attention sur son patrimoine et son présent.
Et c’est Frédéric Tcheng, le réalisateur du documentaire sur Diana Vreeland et celui sur Valentino Garavani qui s’y colle. Le résultat ? Dior and I, un documentaire d’1h30 dans lequel Tcheng créé une passerelle entre le Couturier fondateur de la maison, Christian Dior, et Raf Simons.
Mêlant passé et présent, le long-métrage met en évidence le poids que peu avoir à reprendre un patrimoine aussi dense, le respecter, tout en laissant place à l’innovation et à sa propre signature.
The True Cost (2015)
C’est un documentaire qui s’éloigne des paillettes et du glamour dont on a l’habitude d’enrober l’industrie de la mode. Dans The True Cost, le réalisateur Andrew Morgan parvient – avec talent – à nous montrer l’envers du décor. Quel est le vrai coût de nos vêtements et surtout qui le paie ? C’est à ces deux questions que ce long-métrage répond.
En nous emmenant dans les coulisses de la fast-fashion, le film nous met sous les yeux le coût humain et environnemental qu’engendre notre surconsommation vestimentaire. De l’utilisation de produits toxiques déversés ensuite dans la nature au manque de dignité et d’éthique offerte à ceux qui produisent nos vêtements, c’est tout un système de mode qui est à revoir.
Ayant pour point de départ l’écroulement du Rana Plaza au Bangladesh qui en 2013 a ôté la vie à plus de 1 000 personnes, The True Cost emmène aussi à la rencontre de ceux qui luttent pour mettre en place une mode plus éthique. Un film indispensable pour les amoureux de la mode autant que ceux qui cherchent à réfléchir quant à leur impact sur l’environnement.
Iris (2015)
https://youtube.com/watch?v=Fo8jwJ_2l0c%3Fstart%3D6
Il n’y a pas d’âge pour avoir du style ! Voilà ce que nous apprend Iris, le documentaire sur la socialite Iris Apfel qui fête cette année ses 99 ans. Aujourd’hui, vous la voyez souvent égérie de marques mais c’est la sortie d’Iris, documentaire d’Albert Maysles sorti en 2015, qui a contribué de la mettre en lumière et surtout à bousculer l’idée selon laquelle passée un certain âge, une femme n’a plus rien à faire dans la mode.
Dans ce documentaire, Apfel revient sur sa vie et son rapport au style. « Je me fichais d’aller à la fête ou d’être à la fête – c’était s’habiller pour la fête. Et il y a du vrai et de la poésie là-dedans », se plaît à dire celle qui est devenue une muse pour les jeunes générations, Millenials et Gen Z inclus.
The First Monday of May (2016)
Le Premier Jour de Mai, c’est le nom de ce documentaire sorti en 2016 qui met en avant le Met Gala et l’exposition qui chaque année lui est associée. Réalisé par le réalisateur d’À la Une du New York Times, le film nous fait entrer dans les coulisses de ce que demande la préparation d’une exposition de mode et de l’événement considéré comme « les Oscars de la mode ».
La question de la mode au musée peut aujourd’hui sembler anecdotique, mais fut un temps artistes et designers débattaient avec passion cherchant à définir si oui ou non la mode peut être considérée comme un art. Si la question n’a toujours pas trouvé une réponse définitive, l’arrivée dans de nombreux musées d’expositions de mode à succès permet à la mode de mettre en avant sa propre histoire et la manière dont les vêtements ont toujours su se se construire en parallèle de la période dans laquelle ils sont nés.
Pendant 1h30, le film relate la création de « China : Through the Looking Gass » l’exposition mode la plus visitée dans l’histoire du Costume Institue, l’aile du Musée du MET consacrée à la mode. À travers le regard d’Anna Wintour, Jean Paul Gaultier, mais surtout celui d’Andrew Bolton, le prestigieux curator des expositions mode, c’est l’histoire de la mode et son impact qui est discuté et surtout montré.
House of Z (2017)
Comme toutes les industries dites créatives, la mode aime un bon storytelling. Une histoire dans laquelle un individu s’élève au sommet avant de déchoir puis de tenter de se relever. Une histoire comme les États-Unis aiment à en raconter depuis la nuit des temps, mélangeant événements réels et fiction. Le tout reste d’avoir un héros auquel celui qui regarde va s’accrocher peu importe si c’est pour le voir échouer ou réussir.
C’est l’une de ces histoires que raconte House of Z, le documentaire centré sur Zac Posen jeune designer prodige qui a connu les feux de la gloire à 22 ans. À peine sorti d’école de mode, le Vogue US le sacre déjà designer de l’année ce qui lui permet de s’attirer les regards du tout Hollywood.
Uma Thurman, Naomi Campbell, Kate Winslet, Gwyneth Paltrow, Jessica Chastain ou encore Katie Holmes… Elles ont toutes porté ses créations. Mais la mode aime à donner autant qu’elle aime reprendre et très vite, l’ascension fulgurante du designer provoque quelque peu sa chute, certains estimant qu’il n’avait pas suffisamment mérité sa place aux sommets.
En 1h30, le film sur la volonté du designer de se refaire une place de choix au sein de l’industrie, mais parvient également à montrer l’envers du décor : la facilité avec laquelle la mode met au sommet de jeunes créateurs sans forcément leur donner les clés pour s’établir de manière pérenne. Si le film a été un franc succès, cela n’empêchera malheureusement pas Zac Posen de devoir reposer définitivement ses ciseaux le 4 novembre 2019.
The Gospel According to Andre (2017)
https://youtube.com/watch?v=KzZkVGCY5rY%3Fstart%3D1
C’est l’un des rares documentaires qui retrace la vie et l’importance d’une personne noire – et plus largement racisée- au sein de l’industrie de la mode. André Leon Talley n’est pas forcément connu du grand public français, c’est surtout une figure dont le nom circule aisément dans les cercles mode ou créatif. On associe son nom à celui de Diana Vreeland, Andy Warhol, Anna Wintour, Karl Lagerfeld ou encore John Galliano.
De sa naissance dans le sud profond des États-Unis jusqu’à son ascension mode à New York, le documentaire suit celui que la mode surnomme « ALT » et aborde, un peu trop brièvement, la question du racisme et de la manière dont il a pu jalonner sa carrière.
Malgré tout, The Gospel According to Andre reste un long-métrage interessant parce qu’il met en exergue les périodes folles qu’il a traversées des années 70 à l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Battle of Versailles (2018)
https://youtube.com/watch?v=50l2ppmGdqQ%3Fstart%3D6
Le 28 novembre 1973, les scènes mode françaises et américaines se réunissent au Palais de Versailles pour une battle qui aujourd’hui encore reste historique. L’idée ? Parvenir à déterminer qui des créateurs américains ou des créateurs français a la main en matière de mode tout en aidant à la restauration du château français.
S’affrontaient alors les designers français Yves Saint Laurent, Pierre Cardin, Emanuel Ungaro, Christian Dior et Hubert de Givenchy et les designers américains Oscar de la Renta, Stephen Burrows, Halston, Bill Blass ainsi que la créatrice Anne Klein accompagnée de son assistante qui deviendra elle aussi célèbre Donna Karan.
Plus qu’un combat de coq, c’est un événement qui amis en lumière la créativité et l’innovation des designers américains tout en montrant le savoir-faire français en matière de Couture. Plus de 700 invités répondirent présent. Parmi eux Grace Kelly, Liza Minnelli, Andy Warhol ou encore Joséphine Baker. Et c’est cet épisode singulier que raconte Battle At Versailles, un documentaire d’1h produit pas M2M, plateforme de films mode.
Bien qu’avec un parti-pris américain peu étonnant, le film montre comment la rencontre des designers de ces deux pays a permis de moderniser l’idée de shows et aider à dépoussiérer la manière dont les français pensaient la mode. Fait notable, cette bataille de Versailles mérite aussi qu’on s’attarde sur elle, car elle a soulevé – en parti – l’absence de mannequins noires. Seules, 10 étaient invitées à défiler et toutes du côté américains.
McQueen (2018)
C’est l’un des designers dont la disparition continue encore de hanter la mode. Lee Alexander McQueen a fait rayonner la mode européenne avec ses créations authentiques et avant-gardistes et a su se hisser au rang des créateurs de mode incontournable en moins de 10 ans.
C’est à cette figure aussi énigmatique que célébrée, qui nous a quitté dans des circonstances tragiques, que rend hommage McQueen, documentaire de 2018 réalisé par Ian Bonhôte et Peter Ettedgui. En près de deux heures, le long-métrage revient sur l’émergence du designer au début des années 90 et explique pourquoi, aujourd’hui encore son travail est cité comme l’une des plus grande référence stylistique de notre époque.
Mêlant des interviews du designer, des images d’archives de ses années Givenchy et de ses défilés, des interviews de personnalités en vue de la mode, McQueen est un film unique car il parvient à montrer un certain point de bascule, une période charnière à laquelle la mode est passée du rêve ultime à la réalité de ce que signifie réellement être une industrie.
The Remix : Hip Hop X Fashion (2019)
Lorsqu’on parle de mode, on a surtout tendance à s’arrêter aux maisons de Haute Couture ou encore à des figures majeures de l’industrie. Mais regarder dans le rétroviseur de la mode force aussi à reconnaître tous les mouvements et les sous-cultures qui continuent aujourd’hui encore à la nourrir.
C’est dans ce registre particulier que The Remix : Hip Hop X Fashion devient l’un des trop rares documentaires mode à revenir sur la manière dont la mode a été façonnée par sa rencontre avec la culture hip-hop notamment grâce à deux femmes, les stylistes Misa Hylton et April Walker. Ce sont elles qui ont élevé ce genre musical et mouvement underground au rang de culture mainstream.
« Les femmes dans le hip-hop nous n’avons souvent pas la mise en lumière et par moment le respect que nous méritons. Et nous avons été là depuis le début » peut-on entendre dire Misa Hylton au début du film. Long d’1h le film réalisé par Farrah X et Lisa Cortes permet de comprendre les origines du streetwear et la manière dont il est intimement lié à l’industrie musicale. Plus encore, en se basant sur le parcours des deux femmes, Hip Hop X Fashion analyse sur la manière dont les femmes ont souvent été mises de côté au sein du mouvement.
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