L’entreprise Zomato, l’équivalent d’Uber Eats en Inde, a annoncé samedi 8 août, que ses employées pourraient bénéficier de dix jours de congés menstruels par an.

Dans un désir de « favoriser une culture de confiance, de vérité et d’acceptation », Deepinder Goyal le fondateur de Zomato, le géant indien de la livraison de nourriture, a décidé d’offrir à ses salariées femmes et transgenres souffrant de règles douloureuses, dix jours de congés menstruels pas an.  

En Inde, ce n’est pas la première entreprise à sauter le pas, mais avec des milliers de salariés et une présence dans 24 pays, c’est une initiative majeure. Pour le gérant de Zomato, c’est une manière de s’attaquer à ce qui reste un tabou dans la société indienne. Alors que dans certains foyers les femmes n’ont plus le droit de cuisiner, de toucher une autre personne, d’entrer dans certains temples voir dans des établissements scolaires lorsqu’elles ont leurs règles, Deepinder Goyal défend sur le blog de l’entreprise l’idée « qu’il ne devrait pas y avoir de honte à prendre un jour de congé pour des règles douloureuses ». Il invite d’ailleurs celles qui seraient victimes de harcèlement sur le sujet à se faire connaître. 

La possibilité de prendre un congé menstruel en Asie n’a rien d’inédit. Le Japon a été le premier pays à accorder ce droit aux femmes et cela dès 1947 avec la « seirikyuuka » (le congé physiologique). Même si en pratique peu de femmes prennent ces jours, la Corée du Sud, Taiwan et encore l’Indonésie ont rapidement suivi l’exemple.  

Et la France ?  

En France, le congé menstruel accordé par l’employeur pour les femmes victimes de règles trop douloureuses (plus d’une femme sur deux) fait encore débat. Alors que certains y voient une véritable avancée pour la condition des femmes au travail, d’autres expliquent que des congés payés supplémentaires pourraient conduire les recruteurs à favoriser l’embauche d’hommes et donc, renforcer les inégalités entre les femmes et les hommes dans le monde du travail. Entre les deux, certaines personnes avancent une alternative : le télétravail. Lorsqu’il est possible, il permettrait aux femmes atteintes de dysménorrhées de continuer à travailler, mais dans un cadre plus adapté. 

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