Lors de l’acte IV des Gilets jaunes qui remonte au samedi 8 décembre dernier, Emmanuel Macron avait tout prévu, au cas où les débordements dépasseraient les limites qu’il s’était fixées.
Lorsqu’il s’est hissé à la tête du pouvoir en mai 2017, Emmanuel Macron n’avait certainement jamais pensé à la cohabitation. Et pourtant. C’était sans compter sur la crise des Gilets jaunes qui a éclaté en France un an et demi après son élection. Comme le raconteLe Parisien, à l’occasion de l’acte IV du mouvement, qui remonte au samedi 8 décembre dernier, le président de la République a été contraint de revoir ses plans.« Il avait échafaudé une sortie de crise, comme un ultime joker pour sauver les institutions », écrivent nos confrères avant de citer un conseiller du pouvoir, qui dévoile les coulisses de l’Élysée, tremblante à cette époque-là :« S’il y avait eu des morts du côté des manifestants le 8 décembre, il aurait appelé Gérard Larcher (NDLR : président des Républicains du Sénat) à Matignon. Le numéro un et le numéro deux de la République ensemble, avec un gouvernement d’union nationale. C’était le prix à payer s’il était acculé. »
Souvenez-vous, ce quatrième épisode de la crise des Gilets jaunes s’est avéré particulièrement violent. Comme l’indiquait Le Parisien, 125 000 manifestants étaient descendus dans les rues de France, selon le ministère de l’Intérieur, dont 10 000 à Paris. Plus de 1700 personnes avaient été interpellées, dont 1220 placées en garde à vue. Du côté des victimes, au moins 264 personnes avaient été blessées. « Nez cassés, plaies ouvertes… », nos confrères avaient assisté à un véritable cauchemar, au sein du service des urgences de l’hôpital Bichat, dans le 18e arrondissement de Paris. Quant à Anne Hidalgo, elle décrivait ainsi les horreurs de la capitale : « Ce soir, aux côtés des Parisiennes et des Parisiens qui ont vécu tout au long de cette journée des scènes de chaos. Des dizaines de commerçants ont été victimes des casseurs, dans de nombreux quartiers. Une fois encore… C’est déplorable. »
Alors, s’il n’y a pas eu de mort qui ait conduit Emmanuel Macron à former un gouvernement d’union national ce jour-là, 11 personnes sont décédées depuis le début du mouvement. « Comme vous, je déplore que 11 de nos concitoyens français aient perdu la vie durant cette crise. Je note qu’ils ont tous perdu la vie, bien souvent en raison de la bêtise humaine.Mais qu’aucun d’entre eux, aucun, n’a été la victime des forces de l’ordre. Aucun. Je le dis bien, parce que compte tenu de la nature de cette crise de ce que la France vit depuis plusieurs semaines c’est inédit », déclarait le pensionnaire de l’Élysée lors d’une conférence de presse donnée en Égypte avec le président Abdel Fattah al-Sissi, avant de saluer« professionnalisme des forces de l’ordre dans ce contexte ». Une déclaration d’autant plus surprenante qu’à l’époque, la 11ème disparition n’était pas connue, comme le soulignait LCI.
Crédits photos : Bestimage
Source: Lire L’Article Complet