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Fièvre, toux, fatigue… Ces symptômes évocateurs du coronavirus ne sont pas les seuls à pouvoir être associés à la maladie. On fait le point sur les différentes manifestations de la Covid-19.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en décembre 2019, les connaissances autour du coronavirus à l’origine de cette maladie s’accumulent. S’il n’existe pas encore de traitement contre ce virus encore inconnu il y a quelques mois, les symptômes qu’ils causent ont quant a eux été identifiés. Les principaux signes sont :
- la fièvre ;
- la toux ;
- la fatigue ;
- les difficultés respiratoires ;
- les maux de tête ;
- la perte du goût et de l’odorat ;
- les maux de gorge ;
- les courbatures ;
- parfois les diarrhées.
Covid-19 : des troubles du goût et de l’odorat
Les symptômes cutanés de la Covid-19
La conjonctivite, un autre symptôme du coronavirus
La pancréatite aiguë, une manifestation de la Covid-19
Symptômes du Covid-19 : une possible aggravation
L' »orage cytokine » pourrait expliquer l’aggravation des symptômes
Coronavirus : des symptômes neurologiques et cardiaques
Covid-19 : qu’est-ce que l' »hypoxie silencieuse » ?
Coronavirus : la majorité des patients seraient asymptomatiques
Covid-19 : des troubles du goût et de l’odorat
Au début de l’épidémie de Covid-19, les troubles du goût et de l’odorat ne faisaient pas partie de la liste des symptômes fréquents. Mais en avril 2020, une étude réalisée par 33 médecins ORL et chercheurs dans 12 hôpitaux européens auprès de 417 personnes avait démontré que 86 % des patients infectés par la Covid-19 présentaient des troubles de l’odorat et 88 % des troubles du goût. Deux manifestations qui apparaissent « généralement chez des sujets jeunes », avait précisé le Directeur général de la santé Jérôme Salomon.
Si 44 % des personnes touchées par des troubles de l’odorat ont récupéré ce sens dans un délai de 15 jours, les autres « doivent garder un bon espoir de récupération qui pourrait se faire dans les 12 mois de l’apparition des symptômes (la récupération nerveuse est processus lent). La récupération du goût est aléatoire, peut se faire avant, en même temps, ou après la récupération de l’odorat », pouvait-on lire dans l’étude.
Mais à mesure que l’épidémie avance, la liste des symptômes de la Covid-19 s’allonge. Des manifestations plus rares peuvent également survenir dans le cadre de cette maladie. C’est notamment le cas des lésions cutanées.
Covid-19 : des symptômes cutanés
Urticaire, engelures, rougeurs… Ces symptômes peuvent également être associés à la Covid-19. C’est ce que révélait le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV) en avril 2020.
Ces manifestations de la maladie se présentent plus précisément sous la forme d’acrosyndromes prenant l’apparence d’engelures des extrémités, mais aussi sous la forme de rougeurs persistantes parfois douloureuses et de lésions d’urticaire passagères.
Ces symptômes concerneraient « des adolescents et des adultes jeunes », certains pouvant être « asymptomatiques tandis que d’autres présentent des signes pulmonaires faibles », précise le Dr Luc Sulimovic, dermatologue et président du SNDV dans le Quotidien du médecin.
Si ces manifestations cutanées peuvent être associées à la Covid-19, elles peuvent aussi ne pas avoir de lien avec la maladie. « Il faut être attentif à ces signes cutanés et rechercher dans le contexte, d’autres signes cliniques, mais il faut aussi rester prudent, car toute engelure n’est pas obligatoirement un signe de Covid, les engelures étant quand même une dermatose assez fréquente », précise la Société française de dermatologie dans un autre communiqué.
Le SNDV alerte néanmoins « la population et le corps médical afin de dépister le plus vite possible ces patients potentiellement contagieux sans forcément de signes de difficultés respiratoires ». Il invite donc les patients qui souffrent de ce type de symptôme à contacter un dermatologue via la téléconsultation.
La conjonctivite, un autre symptôme du coronavirus
Un autre signe, plus rare, vient également allonger la liste des symptômes du coronavirus : la conjonctivite, une inflammation de la conjonctive, la muqueuse qui recouvre l’intérieur des paupières. C’est en tout cas ce qu’indique l’American Academy of Ophtalmology dans un communiqué.
Deux études confirment l’existence de ce symptôme. La première, publiée dans le Journal of Medical Virology, a été menée sur 30 patients atteints de la Covid-19 hospitalisés en Chine. L’un d’entre eux avait une conjonctivite et les médecins ont retrouvé des traces du virus dans ses sécrétions oculaires. La seconde, publiée dans le New England Journal of Medicine, a été menée sur 1.009 patients chinois touchés par le coronavirus : 9 d’entre eux souffraient d’une conjonctivite.
Si ce signe reste rare, les ophtalmologistes recommandent tout de même aux professionnels de santé de se protéger les yeux lors de la prise en charge de patients potentiellement touchés par le coronavirus.
La pancréatite aiguë, une manifestation de la Covid-19
En juin 2020, des chercheurs britanniques ont identifié une nouvelle manifestation du coronavirus : la pancréatite aiguë. Cette maladie se caractérise par une inflammation du pancréas causée le plus souvent par des calculs biliaires ou une consommation excessive d’alcool. Elle se manifeste notamment par de violentes douleurs abdominales.
Dans leur étude publiée dans la revue Gastroenterology, ces scientifiques expliquent qu’ils ont identifié ce symptôme chez des patients hospitalisés au sein de l’unité pancréatique du Royal Liverpool University Hospital (Angleterre). Tous étaient des jeunes hommes en surpoids ou souffrant d’obésité. Ils présentaient des symptômes tels qu’une inflammation du pancréas ainsi que des taux de sucre et de graisses dans le sang élevés.
« Notre étude met en évidence pour la première fois des signes de pancréatite aiguë qui n’avaient pas été reconnus (…) La connaissance de ces signes permettra aux cliniciens de poser un diagnostic plus précoce et permettra une orientation et une gestion plus rapides », a expliqué Christopher Halloran, professeur de chirurgie pancréatique et co-auteur de l’étude.
Symptômes de la Covid-19 : une possible aggravation
Si la liste de symptômes du coronavirus s’étoffe au fil du temps, les spécialistes alertent quant à une possible aggravation de ces signes. « Ce que l’on sait, même si c’est assez rare, c’est que des personnes qui ont des symptômes bénins peuvent au bout de quelques jours s’aggraver, avec une apparition de difficultés respiratoires », a déclaré le directeur général de la santé Jérôme Salomon. Une mise en garde qui s’adresse plus particulièrement aux « sujets les plus jeunes ».
Des symptômes que Jérôme Salomon a illustré à travers plusieurs exemples : « Dès lors que l’on a l’impression dans sa vie quotidienne que l’on est essoufflé en allant faire quelques pas dans l’appartement, en déplaçant des meubles, en rangeant ses affaires, en préparant le repas, ça c’est un signe qui doit alerter, faire non seulement appeler le médecin mais potentiellement appeler le 15 si vraiment on a du mal à respirer », a-t-il précisé.
Il est donc essentiel de rester vigilant afin de ne pas perdre de temps en cas d’aggravation de la maladie, pour pouvoir être pris en charge le plus rapidement possible à l’hôpital.
L' »orage cytokine » pourrait expliquer l’aggravation des symptômes
Cette aggravation de la maladie serait due, chez certains de ces patients, à un phénomène encore mystérieux, appelé « orage de cytokine ».
Les cytokines sont des molécules impliquées dans le développement et la régulation des réponses immunitaires. L’ »orage cytokine » est une production excessive de cytokines, à l’origine d’une violente réponse inflammatoire du système immunitaire. Résultat : les cytokines peuvent attaquer plusieurs organes, notamment les poumons et le foie, et peuvent également entraîner la mort, explique le New York Times.
Un immunosuppresseur appelé tocilizumab et notamment utilisé contre la polyarthrite rhumatoïde pourrait améliorer l’état de santé des personnes touchées par cet « orage de cytokine ». Son efficacité, ainsi que celle d’un autre immunosuppresseur appelé sarilumab, sont testées dans le cadre d’un essai clinique baptisé Corimmuno.
Coronavirus : des symptômes neurologiques et cardiaques
L’aggravation du Covid-19 ne s’arrêterait pas là. De nouvelles études suggèrent que le coronavirus pourrait aussi s’attaquer au cœur et au cerveau.
Une étude réalisée par des chercheurs chinois et japonais et publiée dans la revue Journal of Medical Virology indique que plusieurs patients atteints de la Covid-19 présentaient, en plus de la détresse respiratoire, des signes neurologiques tels que des maux de tête, des nausées et des vomissements. « Des preuves de plus en plus nombreuses montrent que le coronavirus n’est pas toujours confiné aux voies respiratoires et qu’ils peut également envahir le système nerveux central induisant des maladies neurologiques », écrivent les chercheurs.
Une autre étude, publiée dans la revue JAMA Cardiology indique que les lésions cardiaques sont courantes chez les patients atteints de Covid-19 et qu’elles sont associées à un risque de mortalité plus élevé. Sur les 416 patients suivis pour les besoins de cette étude, 19,7 % ont été touchés par une lésion cardiaque au cours de leur hospitalisation. Au total, 51 % des personnes souffrant de lésions cardiaques sont décédées, contre 4,5 % de celles qui n’en avaient pas.
Covid-19 : qu’est-ce que l' »hypoxie silencieuse » ?
Mais dans certains cas, un phénomène mystérieux se produit : des patients atteints de la Covid-19 ayant une saturation en oxygène très faible se présentent à l’hôpital en se plaignant simplement d’une gêne respiratoire. Pourtant, cette saturation en oxygène basse est généralement marquée par une détresse respiratoire, rendant les patients incohérents voire comateux.
Comment expliquer que ces patients ne soient pas conscients que leur état de santé se soit autant dégradé ? « Nous n’observerions pas ce phénomène dans le cadre d’une grippe ou d’une pneumonie communautaire. C’est beaucoup plus profond et mécanisme physiologique très anormal qui se déroule sous nos yeux (…) Nous ne comprenons tout simplement pas », explique le Dr Mike Charlesworth, anesthésiste à l’hôpital Wythenshawe de Manchester, au Guardian.
Bien qu’elle soit silencieuse, cette hypoxie peut créer des dégâts sur les poumons, mais aussi sur d’autres organes tels que le cœur, les reins et le cerveau. Une bonne raison de surveiller la saturation en oxygène des patients positifs au Covid-19 afin de détecter précocement une éventuelle détresse respiratoire.
Coronavirus : la majorité des patients seraient asymptomatiques
A contrario, le Covid-19 peut également être associé à une absence de symptômes. C’est d’ailleurs le cas de la majorité des patients touchés par la maladie. Une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) a ainsi constaté que quatre infection sur cinq seraient asymptomatiques.
Absence de symptômes ne veut cependant pas dire absence de contagiosité. C’est la raison pour laquelle tout le monde doit respecter les gestes barrières et les mesures de distanciation sociale, à savoir :
- se laver les mains à l’eau et au savon régulièrement ;
- tousser ou éternuer dans son coude ;
- se moucher dans un mouchoir à usage unique et le jeter immédiatement ;
- éviter de se toucher le visage, et plus particulièrement le nez et la bouche ;
- respecter au moins un mètre de distance avec les autres ;
- ne pas serrer la main ni faire la bise ;
- porter un masque dans les lieux publics clos ou quand la distance d’un mètre ne peut pas être respectée.
Le dépistage est également un moyen efficace de lutter contre la propagation du virus. Plusieurs types de tests existent :
- les test PCR, qui consistent à rechercher le virus dans les sécrétions, en prélevant des cellules au fond du nez à l’aide d’un écouvillon. Ses résultats sont disponibles quelques heures plus tard et permettent de déterminer si une personne est infectée par le virus à l’instant T, mais pas de détecter le virus avant l’apparition des symptômes ni après leur disparition. Des risques de « faux négatifs » existent.
- les tests sérologiques sont réalisés grâce à un simple prélèvement sanguin et ont pour objectif de chercher les anticorps fabriqués par l’organisme en réponse au Sars-Cov-2. Leur présence signifie que l’organisme a été infecté par le coronavirus. Ce test sanguin identifie donc les personnes qui ont été touchées par la maladie même si elles ne présentent plus de charge virale au moment du dépistage et les personnes qui n’ont pas présenté de symptômes. Cependant, les anticorps ne sont détectables tout de suite et ne peuvent être décelés qu’environ une semaine après l’infection.
- les tests rapides, qui sont également des tests sérologiques, mais qui ont la particularité de détecter la présence d’anticorps dans l’organisme grâce à une simple goutte de sang. Ils présentent d’autres avantages : ils permettent d’obtenir des résultats en quelques minutes seulement et sont peu coûteux puisqu’ils valent environ une vingtaine d’euros.
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