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Lundi 6 juillet 2020, Eric Dupond-Moretti a été nommé ministre de la Justice. Une surprise pour beaucoup de Français. Le ténor du barreau est en effet célèbre pour ses prises de position plus que controversées, notamment lors du mouvement #MeToo.
- Eric Dupond-Moretti
“Le remaniement de la honte”. Pour les militantes féministes, la liste des nouveaux ministres du gouvernement Castex est un véritable affront. Sur les réseaux sociaux et dans la rue, les associations se disent sidérées par les nominations de Gérald Darmanin à l’Intérieur et d’Eric Dupond-Moretti à la Justice. Il faut dire que le premier est accusé de viol (la justice venait d’ailleurs de rouvrir son dossier en juin 2020), tandis que le second est bien connu du public pour ses prises de position résolument antiféministes. “Nommer comme premier flic de France Gérald Darmanin, un homme accusé de viol, et comme garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, un antiféministe notoire, c’est complètement impensable. Il s’agit des représentants de deux institutions clés dans le parcours des victimes de violences sexuelles”, avait réagi Céline Piques, porte-parole de l’association Osez le féminisme !, dans les colonnes du Monde. Femme Actuelle vous propose de revenir sur les propos les plus polémiques prononcés par Eric Dupond-Moretti au fil des dernières années.
Les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc
Eric Dupond-Moretti se traîne la réputation d’un anti #MeToo depuis le début du mouvement en 2016. S’imposant en grand défenseur de la présomption d’innocence, le ténor du barreau s’est de nombreuses fois attiré les foudres des associations féministes. En janvier 2019, dans un long entretien accordé à GQ, il affirmait : “Le mouvement #MeToo a permis de libérer la parole et c’est très bien. Mais il y a aussi des ‘follasses’ qui racontent des conneries et engagent l’honneur d’un mec qui ne peut pas se défendre car il est déjà crucifié sur les réseaux sociaux.”
Dans cette même interview, le compagnon d’Isabelle Boulay s’en était également pris au mouvement #BalanceTonPorc. “Tous les hommes ne sont pas des prédateurs, même s’il y en a. L’emprise, ça existe. Mais il y a aussi des femmes que le pouvoir fait bander. La starlette qui va voir un producteur célèbre et lui dit ‘je veux devenir une star’, et l’autre lui répond ‘d’accord, mais tu couches’. Si elle couche, ce n’est pas un viol, c’est une promotion canapé. Et j’ajoute que ne pas considérer cela, c’est faire injure à toutes les femmes qui ont le courage de dire non”, avait-il déclaré à nos confrères.
Le délit d’outrage sexiste, mis en place par Marlène Schiappa
Fin 2018, alors que Marlène Schiappa luttait pour intégrer l’infraction d’outrage sexiste dans la loi contre le harcèlement de rue, Eric Dupond-Moretti avait de nouveau prononcé des propos choc. L’avocat pénaliste avait alors assuré que certaines femmes “regrettent de ne plus être sifflées” dans la rue, à l’image d’une “très vieille dame” qu’il “adore”. “C’est ça l’hyper-réglementation. Est-ce que l’Etat a vocation à réglementer tous les comportements? Moi je ne le crois pas”, avait-il alors martelé face à Jean-Jacques Bourdin, ajoutant que “là, on déconne complètement”.
Le procès Georges Tron
En 2018, Eric Dupond-Moretti avait assuré la défense de Georges Tron, ex-secrétaire d’État accusé d’agressions sexuelles par deux de ses anciennes employées. L’avocat avait réussi à faire acquitter l’homme politique lors de son procès pour “viol en réunion”. Aujourd’hui, le maire de Draveil est en attente de son jugement en appel. Pendant le procès, Eric Dupond-Moretti avait notamment salué la patience de son client, en déclarant aux plaignantes : “À [sa] place, je vous sauterai à la gorge.” Des propos qui avaient rapidement fait polémique. Dans l’entretien accordé à GQ l’an dernier, il dénonçait des “filles soutenues par le FN”, qui “voulaient soutirer 300.000 balles à Georges Tron”. “L’une d’entre elles raconte qu’elle était amoureuse de lui. Elle accepte une relation sexuelle, puis elle dit non du jour au lendemain mais y retourne 25 fois. Quand on est violé et quand on y retourne 25 fois, c’est 24 fois de trop”, avait-il alors ajouté.
L’affaire DSK
En 2015, Eric Dupond-Moretti représentait l’un des hommes accusé dans l’affaire du Carlton de Lille, David Roquet. À l’époque, le juriste considérait que l’implication de l’ancien patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, avait poussé les juges à “étendre la notion de client à celle de proxénète”. “Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une affaire de copains qui s’offrent du bon temps”, déclarait-il alors dans une interview accordée au Journal du Dimanche. Et lorsque nos confrères mentionnent les accusations de viol contre DSK, concernant l’affaire du Sofitel de New York, Eric Dupond-Moretti clame haut et fort que “c’est le retour du puritanisme le plus abject.”
La polémique Bertrand Cantat
Depuis la mort de Marie Trintignant en 2003, Bertrand Cantat est au cœur du débat : doit-on séparer l’homme de l’artiste ? Pour la majorité des collectifs féministes, la réponse est non. Pour Eric Dupond-Moretti, c’est oui. En 2018, l’avocat était invité sur le plateau de C à vous, sur France 5, face à Raphaëlle Rémy-Leleu de l’association Osez le féminisme !. “Cet homme a purgé sa peine, il est sorti, et il reprend son métier. Vous avez le droit de ne pas aller le voir, moi j’ai le droit d’aller le voir si j’ai envie. Où est le problème, je ne comprends pas”, avait-il déclaré. Pour lui, “c’est du maccarthysme”, une chasse aux sorcières. “Il ne se produit pas en tant que meurtrier et auteur de coups mortels, il se produit en tant qu’artiste”, avait-il répondu à son interlocutrice.
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