Les manifestants ont dénoncé les violences sexuelles visant les femmes, le dimanche 5 juillet, dans les rues d’Ajaccio. Ils répondaient ainsi à l’appel du mouvement #Iwas Corsica, le #MeToo corse né un mois plus tôt sur les réseaux sociaux.
«Prenez nos plaintes», «Non, c’est non» ou «Violeur, à toi d’avoir peur»… Tels étaient les slogans inscrits sur les pancartes des manifestants réunis le dimanche 5 juillet à Ajaccio, après un premier rassemblement à Bastia le 21 juin. Ils étaient, lors de cette marche, entre 400 – selon les autorités – et 600 personnes – selon les organisatrices – à dénoncer les agressions sexuelles visant les femmes. Ils répondaient ainsi à l’appel du mouvement #IwasCorsica, le #MeToo corse, né sur Twitter un mois plus tôt.
« C’était un secret que je gardais pour moi »
Début juin, les victimes de violences sexuelles ont ainsi commencé à poster sur les réseaux sociaux le hashtag #Iwas, accompagné de l’âge auquel elles ont subi une agression de cet ordre. Le 1er juin, le terme est ainsi devenu viral aux États-Unis, avant que les Corses ne s’en emparent deux jours plus tard.
Le mouvement #Iwas Corsica a, lui, été lancé par une dénommée Laura Paoli Pandolfi. Originaire de l’Île de Beauté, cette dernière vit à Paris. Lorsqu’elle voit le hashtag fleurir sur le Web, elle décide de documenter les agressions subies par des femmes corses. Elle lance avec une amie le compte #Iwas Corsica.
«#Iwas16 et il a recommencé plusieurs fois», écrit notamment une internaute. «#Iwas21, affirme une autre femme. C’était mon copain, c’était donc normal et si je ne le faisais pas il créait la dispute jusqu’à 3 heures du mat.» «#Iwas 16, explique une troisième. Il y a encore une semaine c’était un secret que je gardais pour moi.»
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Le poids de l’omerta
Interrogées par Le Monde, deux Corses, Lina, 18 ans, et Anaïs Mattei, 22 ans, ont estimé dans les colonnes du quotidien qu’il existait une «omerta» sur leur île. En Corse, «là où tout le monde parle d’honneur, où on te dit que les femmes sont mieux traitées qu’ailleurs, il y a autant d’agressions sexuelles et de viols que sur le continent, mais que le machisme et le poids de la famille empêchent d’en parler», ont-elles confié au journal.
Une fois le hashtag devenu viral, la Corse a connu une recrudescence de plaintes en diffamation, déposées par les accusés. Selon Le Monde, ces témoignages auraient également valu à leurs auteures d’être intimidées, menacées, harcelées ou encore victimes de «revenge porn». La première manifestation du mouvement #Iwas Corsica, à Bastia, fin juin, avait rassemblé 350 personnes.
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