Nicolas Sarkozy, qui n’a jamais changé de Premier ministre, a bien failli se séparer de François Fillon avant la fin de son mandat. Mais, s’il a hésité, il a fini par le garder.
De 2007 à 2012, pendant son mandat présidentiel, Nicolas Sarkozy n’a pas changé de Premier ministre. Au contraire de Jacques Chirac, qui en a eu quatre différents, ou François Hollande, qui a fait confiance à Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls puis Bernard Cazeneuve, l’ex-patron des Républicains a toujours gardé François Fillon à ses côtés. Pourtant, à l’été 2010, il a bien failli se séparer de son bras droit. La communication était difficile entre les deux hommes politiques, mais Brice Hortefeux a fait tampon.
Dans La Haine – Les années Sarko de Gérard Davet et Fabrice Lhomme (éditions Fayard, mai 2019), Brice Hortefeux raconte cet épisode qui a maintenu l’Élysée et Matignon en haleine quelques semaines. La communication était rompue entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, mais ils ont fini par échanger au travers de Brice Hortefeux. « L’été 2010, Nicolas me dit : ‘Je ne sais pas ce que veut faire Fillon. S’il veut rester, qu’il le dise. Mais il ne dit rien !' », explique l’intéressé. « Je vais donc voir Fillon un dimanche soir, et je lui dis : ‘Écoute, c’est vrai, Nicolas s’interroge, et il n’y a pas de geste de ta part’. »
François Fillon avait une motivation pour rester
À l’époque, François Fillon avait fait cette réponse à Brice Hortefeux : « Mais vous, les sarkozystes, vous fonctionnez comme ça, c’est tout ou rien. » Et ça a visiblement été plutôt tout que rien car après cet épisode, où le chef de l’État n’a fait qu’hésiter à changer de Premier ministre, François Fillon s’est battu pour garder son poste, sur lequel lorgnait Jean-Louis Borloo. Il faut dire qu’il avait une autre motivation : le salaire.
Au contraire d’Édouard Philippe, qui a quitté Matignon pour la mairie du Havre, François Fillon n’avait aucun plan B. « C’est un type qui a toujours vécu de la politique, il n’a pas de roue de secours. Passer de 15.000 euros mensuels à rien, avec une femme et cinq enfants à entretenir… Donc il reste, et fait tout pour rester », confirme Roselyne Bachelot dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme.
Crédits photos : Bruno Bebert / Bestimage
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