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• Aujourd’hui, « La théologie du sanglier » de Gesuino Némus, paru le 1 février 2019 aux Éditions Actes Sud.

Christian Dorsan, écrivain,
bloggueur et contributeur
de la première heure du groupe de lecture « 20 Minutes Livres », vous recommande La théologie du sanglier de Gesuino Némus, paru le 1er février 2019 aux Éditions Actes Sud.

Sa citation préférée :

Pour mourir, il y a les bons et les mauvais jours, mais pour naître, non, tous les jours sont bons et lune, soleil, diables et planètes ne s’intéressent que fort peu aux accouchements et aux génies ; des affaires qui concernent les chérubins, les séraphins, les anges soldats et les anges gardiens. Mais pour mourir, il existe bel et bien les bons et les mauvais jours.

Pourquoi ce livre ?

• Parce que La théologie du sanglier est une œuvre inclassable, tantôt onirique, tantôt journalistique – la vie en Sardaigne dans les années 1960 est décrite avec moult détails — et dans la dernière partie du livre, l’auteur se met en situation, car le narrateur est l’enfant mutique, s’adressant à un reporter venu à cette époque dans ce village par hasard.
• Parce que l’auteur aurait pu se contenter d’une peinture baroque de la Sardaigne, haute en couleur, et nous livre décousue dans la narration mais intense.
• Parce qu’il y a tous ces certes dont on s’accommode, dont le village partage et en est friand, la loi de l’omerta empêche que ces secrets ne soient mis sur la place publique alors que chacun est au courant de tout.
• Parce que le personnage central n’est pas le jeune Matteo qui disparaît après la mort tragique de ses parents, mais bel et bien son ami, le jeune Gesuino qui chaque soir résume la vie du village par un titre de livre qu’il invente et qu’il remet au Père Cossu.
• Parce que la vérité importe peu, un secret partagé est une vérité, même mensonger, qui arrange tout le monde : « Il suffit de dire un mensonge et tout le monde est content. Le mensonge se propage comme les incendies poussés par le bent’e susu, le vent du nord. Cela a toujours été ainsi et le sera toujours ». Vous saurez la vérité en toute fin de roman, cruelle, inhumaine. On ne sort pas indemne de cette lecture.

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. Après un exorcisme, un père jésuite prend sous son aile Matteo, un enfant surdoué ami de Gesuino, enfant mutique et écrivain. Lorsqu’on retrouve le père de Matteo, brigand recherché, mort dans un fossé, sa mère se suicide. Le jour de l’enterrement, Matteo disparaît. Il faut alors trouver un coupable

Les personnages. Matteo l’enfant surdoué pris sous l’aile de Don Cossu le père jésuite, Gesuino enfant mutique et narrateur, le maréchal Di Stefani et le carabinier Giacomo Piras.

Les lieux. Telèvras, un village de Sardaigne

L’époque. Juillet 1969 et année 1980

L’auteur. Gesuino Némus est un écrivain italien d’origine sarde. A 50 ans, ce livre est son premier succès qui a remporté de nombreux prix en Italie

Ce livre a été lu parfois avec drôlerie, parfois avec du suspens par Christian Dorsan : « Lecteur et dévoreur de livres, je souhaite partager mes coups de cœur de lecture. Celle-ci m’a rappelé Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez. J’ai dévoré ce sanglier rôti tout entier. »

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