Sa vie politique est honorée depuis son décès, ce 26 septembre. Jacques Chirac, par certaines lois et son indéfectible soutien à Simone Veil, a permis aux femmes d’accéder à plus de droits. Paradoxalement, il était aussi réputé pour ses propos et comportements déplacés envers la gente féminine.


Dans le même temps et paradoxalement, Jacques Chirac multipliait les sorties sexistes. L’une des plus tristement célèbres (lui aurait-elle valu son poste aujourd’hui ?) est encadrée en exergue dans sur une page du Figaro Magazine, à qui le maire de Paris d’alors accorde une interview en janvier 1978. « Pour moi, la femme idéale c’est la femme corrézienne, celle de l’ancien temps, dure à la peine, qui sert les hommes à table, ne s’assied jamais avec eux et ne parle pas ! ». 

Nous autres, les hommes, nous sommes les Cro-Magnon de la préhistoire. Toujours à chasser et à courir la gueuse

Une décennie plus tard, en février 1988 lors d’un sommet européen à Bruxelles, Jacques Chirac, alors Premier ministre, croit son micro fermé et lance, à propos de son homologue britannique Margaret Thatcher : « Mais qu’est-ce qu’elle me veut de plus cette mégère, mes couilles sur un plateau ? » Margaret Thatcher exigera une traduction, et le lendemain, le quotidien anglais The Sun titrera son édition : « Le Premier ministre français est ordurier ».

Mars 1992. En déplacement dans l’Eure, pour soutenir la candidature au Conseil général de son ami Jean-Louis Debré, Jacques Chirac porte un toast : « À nos chevaux, à nos femmes et à ceux qui les montent ! » 

“Nous autres, les hommes, nous sommes les Cro-Magnon de la préhistoire. Toujours à chasser et à courir la gueuse. Mais à la fin des fins, il nous faut retourner dans notre grotte. Moi, j’ai besoin de cette grotte pour me retrouver. Sans elle, je serais malheureux comme les pierres.” Ainsi Jacques Chirac justifie ses aventures extraconjugales – secret de polichinelle – dans Chirac, une vie (Flammarion), biographie écrite par le journaliste Franz Olivier-Giesbert, parue en 2016. 

Avec cette métaphore – on ne peut plus élégante – de la « grotte », l’ancien Président parle là de son épouse, Bernadette Chirac, avec qui il aura partagé sa vie depuis 1956. Elle est « grotte », quand toutes les autres femmes, sont des « gueuses » à « chasser ».

Dans une autre biographie, Président, la nuit vient de tomber (Cherche Midi), son confident Daniel Le Conte évoque ces « femmes qu’il chevauche sans plus de préliminaires, parce que le temps presse, parce que la quantité a pris l’ascendant sur la qualité ». Ceci explique ce surnom, qu’il lui avait été trouvé les années 1970 : « cinq minutes douche comprise ».

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