Marie Laforêt, décédée le samedi 2 novembre, a laissé derrière elle trois enfants. Des enfants qui ont vécu une jeunesse atypique puisqu’ils ont été placés en pension dès l’âge de 3 ans. Mais pourquoi la fille aux yeux d’or a-t-elle choisi de laisser ses bambins grandir loin d’elle ?
Tout a été écrit sur Marie Laforêt depuis son décès le samedi 2 novembre à l’âge de 80 ans. Ce fut ce jour-là le dernier chapitre d’une vie tourmentée, ponctuée d’histoires de coeur houleuses – elle a connu cinq divorces – qui l’ont parfois plongée dans la dépression. Aujourd’hui, dans un entretien accordé à nos confrères de ELLE, ses deux filles, la réalisatrice Lisa Azuelos et l’éditrice Debora Kahn-Sriber, ont voulu dire leur vérité, faisant le portrait d’une mère singulière mais aimante.
Grandir dans l’ombre d’une icône n’a pas toujours été facile pour les trois enfants de Marie Laforêt qui, comme l’a confié Lisa Azuelos en 2014, grandiront presque comme orphelins de parents vivants. Car la fille aux yeux d’or a placé tous ses enfants dès qu’ils ont atteint l’âge de 3 ans. Lisa Azuelos puis son frère Mehdi ont été envoyés en pension, quand Debora Kahn-Sriber a été confiée à sa grand-mère paternelle. Les deux comédiennes se sont confiées à ELLE sur cet « abandon » à un si jeune âge, et précisent ne pas en vouloir à leur mère. « Plus tard, on a fini par comprendre pourquoi elle ne supportait pas d’être en contact avec un enfant de cet âge-là… » explique Debora Kahn-Sriber.
Il ne pouvait en être autrement
Car à l’âge de 3 ans, Marie Laforêt a vécu un terrible drame lorsqu’elle a été violée par un voisin. Une agression sexuelle longtemps refoulée. Mais même si elle ne s’en souvient pas, ce viol est resté marqué dans sa chair. Une profonde blessure qui va définir sa vie et la façon dont elle va choisir d’élever ses enfants. « Juste avant ses 60 ans, les souvenirs de son viol, à l’âge de 3 ans, sont remontés. Comment vivre si longtemps avec ça, caché en soi ? Avec tout ce que ça peut apporter de contradictions et de violence, de non amour de soi et donc des autres ? » raconte Lisa Azuelos. « En plus, elle n’a rencontré son père qu’à l’âge de 6 ans, car elle est née en 1939 et il a été prisonnier de guerre jusqu’en 1945. Elle a donc grandi sans le regard d’amour inconditionnel d’un homme. Regard qu’elle a cherché toute sa vie, tous ses mariages en témoignent. »
Debora Kahn-Sriber tient ainsi à défendre célèbre mère : « Maman n’était pas une mère indigne… Je pense plutôt qu’avec son passé cabossé, elle nous a élevés avec cette idée fixe de tout faire pour qu’on n’ait pas besoin d’elle. De nous armer pour qu’on soit capables de se débrouiller tout seuls. » L’éducation atypique de ses enfants n’a finalement pas été un choix pour Marie Laforêt, elle s’est imposée suite aux drames que la comédienne a vécus.
Crédits photos : Bestimage
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