Netflix a annoncé jeudi qu’il ajouterait un complément d’informations à un documentaire sur l’Holocauste, qui, selon Varsovie, « réécrit l’histoire » en plaçant les camps de la mort nazis allemands sur une carte de la Pologne d’aujourd’hui.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s’est adressé à ce propos au patron de Netflix pour lui demander de corriger cette « horrible erreur » dans le documentaire intitulé « The Devil Next Door » portant sur Ivan Demjanjuk, un ex-gardien ukrainien d’un camp nazi en Pologne occupée.
« Afin de fournir davantage d’informations à nos utilisateurs sur les questions importantes soulevées dans ce documentaire et pour éviter tout malentendu, nous ajouterons dans les prochains jours du texte à certaines cartes présentées dans la série », a déclaré Netflix, dans un communiqué publié sur son site Twitter polonais.
« Cela aidera à expliquer que les camps d’extermination et de concentration ont été construits et gérés par le régime nazi allemand qui a envahi le pays et l’a occupé de 1939 à 1945 », selon le communiqué.
Le Musée d’Auschwitz a aussi réagi dans un message sur son compte Twitter, soulignant que des indications contenues dans le documentaire de Netflix étaient « tout simplement fausses ».
Pour M. Morawiecki, « non seulement la carte n’est pas correcte, mais elle induit les spectateurs à croire que la Pologne était responsable pour l’établissement et la maintenance des camps, et pour les crimes qui y étaient commis ».
« Comme mon pays n’existait même pas à cette époque en tant qu’Etat indépendant, et que des millions de Polonais ont été assassinés sur ces sites, cet élément du film +The Devil Next Door+ ne fait rien d’autre que réécrire l’histoire », a encore affirmé le Premier ministre polonais.
La Pologne a perdu pendant la 2e guerre mondiale six millions de citoyens, dont trois millions de Juifs, victimes de l’Holocauste.
Le gouvernement conservateur actuel est particulièrement sensible aux erreurs, apparaissant parfois à l’étranger, qui attribuent à la Pologne une responsabilité dans les crimes des nazis allemands, sans nier pour autant que certains Polonais y aient participé.
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