Lundi 22 juin à 00H01 à Paris, dans un cinéma du quartier de Saint-Lazare, une salve d’applaudissement à retenti. « Après trois mois, on n’en pouvait plus d’attendre ! » Cent-vingt cinéphiles parisiens se sont offert une séance en avant-première pour fêter la réouverture lundi des salles obscures.
« Il n’y a pas de mot pour décrire ce que l’on ressent ! Ça fait 99 jours qu’on vous attend », a lancé aux spectateurs Louis Merle, directeur des 5 Caumartin (IXe), cité par l’AFP. À l’affiche : une avant-première de la comédie française Les Parfums de Grégory Magne avec Emmanuelle Devos et Grégory Montel (en salles le 1er juillet 2020), qui conte les aventures d’une célèbre créatrice de parfums caractérielle et de son chauffeur, le seul à lui tenir tête.
« Netflix, c’est bien gentil mais le cinéma, c’est autre chose ! »
Le réalisateur et les acteurs ont accueilli en personne les spectateurs dans deux salles à guichets fermés, en respectant la distanciation et les gestes barrière. « C’est très important de se retrouver dans un cinéma. J’ai souffert d’en avoir été privée pendant trois mois. Après une grosse privation, c’est magnifique. Même les photocalls m’ont manqué ! », a déclaré Emmanuelle Devos à son arrivée. « Les séries sur Netflix, c’est bien gentil mais le cinéma, c’est autre chose ! Être ensemble et regarder la même chose comme dit Godard », a poursuivi l’actrice, se disant « très émue ».
« La situation que nous avons vécue est réellement historique : même pendant la guerre, les cinémas n’ont pas fermé. On s’est dit que ça serait sympa de ne pas attendre l’horaire habituel et on a eu l’idée de proposer une séance à 00H01 dès l’heure légale », raconte Louis Merle. « On a cherché un film en avant-première et la société de distribution Pyramide nous a proposé Les Parfums. C’est un film sympa et facile : on sort de la salle le coeur léger », poursuit-il.
« Le chômage partiel nous a sauvés, nous attendons les aides spécifiques annoncées »
Entreprise familiale, les 5 Caumartin sont composés de 15 salles employant une vingtaine de salariés : « Le chômage partiel nous a sauvés et nous attendons les aides spécifiques pour les salles de cinéma qui ont été annoncées. La situation n’est pas facile », confie encore le directeur, cité par l’AFP.
Du côté du groupe mk2 qui compte 200 écrans dont 68 à Paris, on attendait les premiers spectateurs dès 9H40 lundi, comme dans le réseau UGC et la plupart des cinémas français. Au mK2 Bibliothèque, à Paris, des « minions » en peluche taille humaine, célèbres personnages de Moi, moche et méchant, doivent occuper les places laissées vacantes pour respecter la consignes : « Une image symbolique et un clin d’oeil ludique à la distanciation », selon Nathanael Karmitz, directeur général du groupe.
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