C’est une nouvelle qui marque officiellement l’impact du coronavirus sur la mode et plus précisément sur le secteur du retail. Si elle était attendue, il n’empêche qu’elle confirme à quel point la fermeture des boutiques pendant près de 3 mois en France et qui continue aujourd’hui encore dans de nombreux pays étrangers, va chambouler nos habitudes de consommation.
1 200 boutiques vont fermer
Ces derniers mois, la marque espagnole a fait parler d’elle sur les réseaux sociaux par deux fois sans le chercher. La première, des consommatrices loyales de la marque exprimaient à quel point elles avaient envie de parcourir les rayons de leur magasin préféré. La seconde, au moment du déconfinement, les files d’attente devant les magasins appartenant au groupe Inditex ont elles aussi fait parler. Dans les deux cas, les adeptes de Zara se sont attiré l’ire des internautes allant jusqu’à lancer des conversations – nécessaire sur le classisme.
Malgré la fidélité d’une bonne frange de ses clientes et clients, le groupe Inditex a annoncé qu’il se voyait dans l’obligation de fermer 1 200 de ses boutiques sur les 7 412 qui existent à travers le monde face à la chute de ses ventes pendant le confinement. Sont donc visées ses enseignes Zara, mais aussi Zara Home, Massimo Dutti, Oysho ou encore Stradivarius.
À défaut de pouvoir vous rendre dans votre boutique Zara favorite, c’est sur le digital que vous trouverez vos nouvelles pièces. La griffe espagnole entend en effet renforcer son e-commerce en y consacrant 2,7 milliards d’euros supplémentaires, ses ventes ayant doublé ces derniers mois. Le groupe Inditex a d’ailleurs annoncé qu’il souhaitait voir le chiffre de ventes sur son site passer de 14 % (2019) à 25 % d’ici 2022.
La fin du retail tel qu’on le connaît ?
Aujourd’hui Zara, et demain ? C’est la question qu’on peut se poser après une telle annonce, d’autant que Zara n’est pas la seule marque du secteur à avoir vu ses pertes amorties par une recrudescence des ventes via sa plateforme de e-commerce. L’avenir du retail qui voit une baisse des fréquentations en boutiques et à forcer de nombreuses marques et boutiques multi-marques a adopter le shoptainment– soit l’idée de faire des boutiques un lieu de vie et d’animation plus qu’un lieu de passage- est sur les lèvres de l’industrie du luxe depuis un moment.
Nous ne construisons pas notre vie autour du commerce de détail. Le commerce de détail se construit autour de nos vies
La faillite de Forever21 en août 2019 et la fermeture du grand magasin new-yorkais Barney’s n’ont fait qu’ouvrir la digue pour les entreprises dont la forme financière n’était déjà pas au beau fixe. Des suites du coronavirus, J Crew ou encore les chaînes de magasins de luxe Neiman Marcus ont annoncé la fermeture de leurs portes. Sont pointé du doigt comme responsables : la force de frappe de la fast-fashion, l’arrivée du digitale, mais aussi l’essor inattendu d’Amazon dans le secteur de la mode. La fermeture forcée des boutiques pendant le Coronavirus n’a donc fait qu’entériner un déclin déjà amorcé.
Ce que prouve cette décision de Zara, c’est à quel point nos modes de consommation sont encore amené à évoluer. Dans un article paru le 10 juin, le média de référence Business of Fashion analysait la manière dont l’exode des métropoles allait remodeler la vente en boutique. Dans l’article, Doug Stephens de Retail Prophet explique que la révolution du télétravail accélérera l’avènement d’une ère post-numérique pour le shopping.
« Nous ne construisons pas notre vie autour du commerce de détail. Le commerce de détail se construit autour de nos vies », rappelle à juste titre l’article de BoF. Par conséquent, si nous sommes amener à quitter les grandes agglomérations au profit de nos belles villes provinciales il faudra que les marques s’adaptent et viennent nous chercher, sur nos écrans comme à la ville, là où nous nous trouvons.
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