Méthode emblématique du développement personnel, la méthode Coué, en référence à Emilie Coué son créateur, est fondée sur l’autosuggestion. Il s’agit, en d’autres mots, d’envoyer des messages positifs à son inconscient afin de gagner confiance en soi, s’épanouir et se réaliser. C’est simple, carré, accessible. On vous explique.
- L’imagination l’emporte toujours sur la volonté
- «Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux»
- Les règles à connaître pour se lancer !
- A lire pour aller plus loin et maîtriser la méthode Coué
Emile Coué, né en 1857 à Troyes et mort en 1926, portait la moustache. Et avant de devenir le premier «coach» du XXe siècle, il était pharmacien. D’ailleurs, c’est depuis son officine qu’il développe sa méthode, dont le principe naît de l’effet placebo. Combien de fois a-t-il répété à ses clients «Prenez ce médicament et vous irez de mieux en mieux» ? Et combien de fois a-t-il observé que oui, les patients allaient de mieux en mieux grâce à ses paroles positives ? Emerge alors la célèbre méthode Coué, qui se présente en quelques mots : la suggestion positive comme pouvoir de guérison.
Fort de ce constat, Emile Coué publie alors en 1913 un ouvrage très court, titré La maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente. Il partage sa méthode et ses trouvailles en une cinquantaine de pages à peine. Mais ce n’est pas la taille qui compte : ce livre, aussi maigre qu’une brochure, est à l’origine de la psychologie positive. Il deviendra rapidement un best-seller et ne cessera d’être réédité.
Dans les années qui suivent, celui que l’on surnommera «le petit marchand de bonheur» animera des conférences dans le monde entier. Il accueillera également des personnes, seules ou en groupe, afin de soigner leurs souffrances physiques ou psychologiques.
Depuis, la méthode Coué est devenue mondialement connue. Mais ça n’a pas été une mince affaire, surtout en France ; à l’époque, certains médecins avaient envisagé lui faire un procès pour exercice illégal de la médecine, alors que les médecins, il les fréquentait de près, le but étant de travailler conjointement. Quant à l’église, elle voyait d’un très mauvais œil l’idée même de répéter une phrase inlassablement, car c’est bien de cela dont il s’agit : l’autosuggestion, comme en hypnose, se base sur la répétition de messages que l’on envoie à son inconscient pour changer de vie.
Enfin, concernant tout-un-chacun, le caractère simple de la méthode Coué a parfois été décrété comme simpliste. La méthode Coué n’apparaissait pas comme assez compliquée pour mériter l’attention et flirter avec la psychothérapie, du moins au regard des Français, plutôt pointilleux. Mais bien des années plus tard, c’est une évidence : Emilie Coué reste un précurseur de la pensée positive, et les neurosciences décrètent désormais que la méthode Coué demeure une source de thérapie utile pour soigner le corps et l’esprit.
La méthode Coué est pleine de promesses ; sa simplicité la rend accessible à tous, et autant le dire : ça ne coûte pas grand-chose d’essayer. Les autosuggestions positives influent sur notre psychologie, notre mental, notre corps, notre condition physique, et peuvent réorienter notre destin. Parce qu’elles stimulent nos forces et nous aident à avancer, là où parfois notre inconscient fait blocage.
L’imagination l’emporte toujours sur la volonté
La méthode Coué repose sur plusieurs postulats, très clairement énoncés.
> Le premier est que toute pensée que nous avons en tête devient réalité (dans la limite du raisonnable, autrement dit, si vous pensez à un million d’euros, pas dit qu’ils débarquent). En somme, si vous pensez à des choses négatives, vous les attirez, et inversement.
> A ça s’ajoute un autre constat, qui a toute son importance : l’imagination nous fait davantage agir que notre volonté. Ce que Coué appelle l’imagination n’est autre que l’inconscient. Et ce qu’il veut dire, c’est que notre inconscient, auquel nous n’avons pas accès, triomphe toujours ; il a généralement le dernier mot. Si, par exemple, vous vous répétez à longueur de journée, consciemment, «Je veux écrire un livre», mais que votre inconscient, de l’autre côté, ajoute un petit «mais je ne peux pas», les chances que vous y parveniez sont réduites. Selon Emilie Coué c’est toujours l’imagination qui l’emporte sur la volonté, sans aucune exception. Ainsi, le célèbre «quand on veut on peut», c’est de la foutaise : parfois on veut, mais la preuve étant, on ne peut pas toujours, parce que notre imagination s’en mêle et nous souffle du négatif jusqu’à nous ralentir.
C’est pour cela qu’Emile Coué propose l’autosuggestion, auto pour «à soi-même» et suggestion pour le fait d’apporter de nouvelles données à notre inconscient afin de trouver les capacités de nous lancer dans nos projets. En d’autres termes, Emile Coué définit alors l’autosuggestion comme l’implantation d’une idée en soi-même par soi-même.
«Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux»
Emile Coué part du principe que, lorsque nous avons un souci, un tracas, un manque de confiance en soi, une difficulté à avancer dans la vie ou même un petit bobo de santé, l’essentiel n’est pas tant de cerner l’origine du problème mais plutôt de pratiquer sa méthode au quotidien, en se projetant dans l’avenir et en gardant à l’esprit que le meilleur est toujours possible. Quand, au contraire, on cherche à comprendre «pourquoi» (pourquoi ça ne va pas, pourquoi ça ne fonctionne pas…), on ressasse le problème et donc des pensées négatives, qui ne sont pas là pour arranger nos affaires.
A partir de là, notre célèbre pharmacien a donc développé une méthode basée sur l’autosuggestion : en pratique, on envoie des messages positifs à notre inconscient pour se donner les moyens d’agir. Car si la volonté et l’imagination regardent dans la même direction, alors autant le dire, nous pouvons réussir ! Il a pour cela créé une phrase d’autosuggestion universelle (et positive) facile à retenir : «Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux».
La «prescription» est la suivante : vous devez répéter cette phrase vingt fois par jour, si possible à haute voix (sous la douche, tranquillement, ça marche très bien). C’est la multiplication de paroles positives qui neutralise les pensées négatives, et qui viennent «débloquer» notre imagination.
L’efficacité de la méthode Coué tient de la parole. Comme il l’expliquait, il emploie des termes familiers, simples, parce qu’ils ont plus de forces. L’autosuggestion prend donc racine dans des phrases courtes, concises, aux messages clairs, exactement comme on le fait lorsqu’on pratique l’autohypnose.
Lire aussi notre article pour savoir comment pratiquer l’autohypnose.
Les règles à connaître pour se lancer !
Pour pratiquer la méthode Coué, on peut tout à fait s’appuyer sur la phrase universelle «Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux». Mais on peut aussi, selon ses attentes, ses désirs, ses grands rêves, créer ses propres phrases, bien évidemment. Cependant, il est important de ne pas se disperser, de ne pas créer plusieurs autosuggestions en même temps afin de se fixer sur un objectif à la fois.
Ensuite, les trois étapes, qui sont la visualisation, la répétition, la mise en action, sont très simples à tenir.
– En premier lieu, on visualise. Par exemple, si l’on cherche à mieux dormir, on commence par se voir en train de bien dormir. Si notre souhait est d’écrire un livre, on se visualise en train d’écrire un livre (et dans la joie).
– En deuxième lieu, on compose sa phrase : « Je vais mieux dormir et de mieux en mieux dormir », que l’on répète vingt fois par jour pendant la durée de son choix.
– En troisième lieu, on agit dans notre sens, selon notre souhait, en prenant le temps de se détendre avant de se mettre au lit, de respirer profondément (si on veut dormir), ou bien on s’octroie des moments dédiés à l’écriture (si on veut écrire) et que, chaque jour, on écrit de mieux en mieux.
Dans ses travaux, Emile Coué a pu remarquer que l’usage du conditionnel («Je voudrais» ou «J’aimerais») était moins efficace que l’usage du présent de l’indicatif. On dira donc «Je veux» et non pas «Je voudrais», afin de mieux ancrer notre état et notre parole. On dira alors «Je suis confiant» ou «Je suis capable». On peut aussi utiliser le futur proche («Je vais réussir mon examen») afin de conditionner son cerveau à réussir.
On évite également les formules négatives. On ne dit pas «Je ne suis pas malade», parce qu’ici, la phrase est tournée à la négation et cause de maladie. Ce n’est pas joli pour l’inconscient, qui ne retiendra que des mots négatifs. On penchera plutôt pour un «Je suis en pleine santé».
De plus, les notions de «mieux en mieux» et «moins en moins» sont très importantes. Il est bon de dire que l’on va de mieux en mieux ou que l’on dort de mieux en mieux, ou, dans le cadre d’un régime alimentaire, que l’on mange de moins en moins de sucre, par exemple.
On peut aussi opter pour «de jour en jour». Ces idées d’évolution sont essentielles pour ouvrir une nouvelle page de sa vie en douceur. En effet, elles conditionnent notre imagination sans pression. Nous entrons dans un état d’esprit positif, qui se marie alors à notre volonté consciente. Et là, ça fonctionne.
A lire pour aller plus loin et maîtriser la méthode Coué
- La méthode Coué, la maîtrise de soi-même par l’autosuggestion conscient, le texte intégral d’Emile Coué préfacé par Luc Teyssier d’Orfeuil, éditions Leduc.s. Ce best-seller a été réédité en poche, 7,90 € à commander en ligne.
- La méthode Coué pour les nuls de Luc Teyssier d’Orfeuil et Jean-Pierre Magnes, éditions First. Un ouvrage ultra pratique, 10,16 € à commander en ligne.
- Etre heureux avec la méthode Coué de Luc Teyssier d’Orfeuil et Jean-Pierre Magnes, éditions Eyrolles. Un livre élaboré par deux coachs, spécialistes de la méthode, qui formalisent ici la méthode Coué dans un livre très ludique, truffé d’exercices : 18,78 €.
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