La directrice de la fiction de France Télévisions nous parle des difficultés qu’elle a surmontées et de ses projets à venir.

Une heure de réveil ?
5h30. J’attaque avec un footing sur mon tapis de course en regardant les programmes concurrents en replay. J’enchaîne ensuite avec la lecture de scénarios, avant un point quotidien sur les audiences à 9 heures.

Le pitch de votre poste ?
Faire émerger des talents (réalisateurs, producteurs, auteurs…) pour séduire les téléspectateurs, tout en respectant les missions du service public. Afin de trouver ce qui pourrait plaire au plus grand nombre, ce qui est très instinctif, je reste en veille pour saisir l’air du temps.

Des obstacles sur la route ?
Je n’étais pas préparée à accéder à un poste de pouvoir. Le rapport au monde change : vous ne savez plus si vous déjeunez avec une amie ou avec une productrice, et, comme vous représentez une fonction, ce que vous dites ne vous engage plus uniquement vous, mais la chaîne qui vous emploie. Il a fallu apprendre à dire «non», car sur 1500 propositions reçues, seules 200 voient le jour. Enfin, je n’adore pas les prises de parole en public, je les répète donc en amont avec mon équipe.

En vidéo, la bande-annonce de « Self-Made » sur Netflix

Vos accélérateurs de parcours ?
J’ai eu la chance que la fiction marche bien sur France 3 quand j’en étais responsable. Nous avons féminisé et rajeuni cet univers avec des programmes à succès comme La Stagiaire, Cassandre ou encore Capitaine Marleau (8 millions de téléspectateurs par épisode).

Des résultats à donner ici et maintenant ?
Mon équipe se compose de 18 personnes ; je lis autour de 750 projets par an, et je gère un budget annuel de 270 millions d’euros pour 200 films et deux feuilletons (Plus belle la vie et Un si grand soleil, NDLR).

Le podcast à écouter

S’il faut remonter à l’origine ?
Étudiante en lettres à la Sorbonne, embauchée par le CNC comme lectrice de scénarios, puis par Canal+, je suis devenue productrice avant d’entrer chez France Télévisions il y a douze ans.

Que vous reste-t-il à apprendre ?
La sérénité ! Je suis une vraie angoissée. Si le public n’est pas au rendez-vous, cela me blesse… Mon nouveau challenge ? Laëtitia, une série inspirée du meurtre de Laëtitia Perrais en 2011 par Tony Meilhon. J’aimerais aussi renouer avec la comédie sentimentale. Pendant le confinement, notre challenge a été de lancer le programme court Au secours, bonjour ! tous les soirs sur France 2. C’était un défi de le produire en huit jours via Skype avec un tel casting : Jean-Paul Rouve, Géraldine Nakache, Jonathan Cohen, Valérie Bonneton…

Un uniforme mode ?
En fonction de mes rendez-vous, je m’habille plus ou moins confortablement, mais les festivals me donnent une excuse pour m’offrir de belles robes !

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