Avec la discrétion qui depuis toujours lui colle à la peau, Elsa Lunghini poursuit son parcours artistique de manière choisi et son parcours sentimental avec bonheur. Une épouse et une maman comblée qui semble avoir adopté l’adage « pour vivre heureux, vivons cachés ».

Pas loin de quarante ans après ses débuts enfant à l’écran (le grand), entourée de Michel Serrault, Romy Schneider et Lino Ventura dans le terrible Garde à vue (1981) de Claude Miller, Elsa Lunghini s’est imposée comme une actrice rare mais crédible. Celle qui, dans la dernière décennie du XXe siècle, était surtout connue sous son seul prénom en tant que chanteuse et, au tournant de l’an 2000, pour ses amours chéris de la presse du coeur avec le footballeur Bixente Lizarazu s’est taillé un nom au gré de performances choisies et parfois très remarquées. Comme celle qu’elle livre dans le sombre téléfilm Parole contre parole, que France 2 rediffuse ce mercredi 27 mai 2020, deux ans après la première diffusion.

En 2018, ce long métrage de Didier Bivel à l’atmosphère oppressante, histoire de viol, de vengeance et de stigmates, avait profondément marqué les esprits lors de sa présentation au Festival des créations audiovisuelles de Luchon. Récompensé par le prix du public, il avait valu à Elsa Lunghini le prix d’interprétation féminine pour le rôle de Laura, jeune commissaire-priseur victime d’un viol commis par un galeriste en vue (François Vincentelli), dont elle va chercher à se venger en choisissant de ne pas corroborer son alibi suite au meurtre de sa femme le même soir… Un an après s’être déjà signalée dans un registre dramatique comparable dans Mon frère bien-aimé, téléfilm de Denis Malleval porté par Michaël Youn et Olivier Marchal qui avait offert en 2017 à France 2 un beau succès d’audience, Elsa émouvait le public… Les commentaires qui fleurissent sur ses publications des dernières heures sur les réseaux sociaux, annonçant la rediffusion de Parole contre parole, en attestent d’ailleurs : les téléspectateurs n’ont pas oublié, même s’ils ont pu depuis la revoir dans des fictions variées (les téléfilms policiers Meurtres à Lille et Puzzle sur France 3, les séries Les Bracelets rouges sur TF1 et Caïn sur France 2) et même pour la première fois au théâtre, en 2019 dans 2+2 de Cyril Gély et Eric Rouquette.

Très présente dans le paysage audiovisuel mais volontairement peu médiatique, celle qui est désormais plus actrice que chanteuse (« comédienne entre autres…« , comme elle se définit sur Instagram), même si elle s’est mise à publier depuis le confinement des reprises sur sa chaîne YouTube, est en revanche une femme qui cultive son jardin secret à l’abri des regards indiscrets, pleinement épanouie dans son mariage avec Aurélien Cheval. Sans doute en connaissance de cause, elle qui a connu les affres des amours trop publiques…

Luigi, sa fierté pour la vie

En couple dans les années 1990 avec le chanteur allemand Peter Kröner, c’est en pleine gloire, après le succès de ses premiers albums et d’autres coups d’éclat – notamment un rôle auprès d’Alain Delon et Fabrice Luchini dans Casanova, qu’elle présente à leurs côtés au Festival de Cannes 1992 -, qu’Elsa Lunghini devient maman. Le 27 juillet 1994, l’interprète de Jour de neige et T’en va pas met au monde son fils unique, Luigi Kröner, qui est aujourd’hui coach sportif et pro du kickboxing. « J’avais envie d’un enfant depuis l’âge de 16 ans, mais aussi, et ça je l’ai réalisé plus tard, envie de prouver à mon père [le musicien et chanteur Georges Lunghini, NDLR] que j’étais une femme, que je pouvais me débrouiller seule. Inconsciemment, c’était ma façon de couper le cordon. De passer de petite fille à adulte« , déclarait-elle en 2018 à propos de ce moment charnière dans sa vie. Très fière de Luigi même si assister à ses combats est au-dessus de ses forces, elle se réjouissait en 2019 de le voir suivre ses pas en jouant dans la série Section de recherches.

Avec Bixente, « l’amour dure sept ans »

En 1999, alors que son histoire avec Peter Kröner vient de s’achever, Elsa Lunghini fait la connaissance du footballeur Bixente Lizarazu lors du rendez-vous des Enfoirés au profit des Restos du coeur. « Je ne savais absolument pas qui c’était, quand il est arrivé. Ça a été un vrai coup de foudre. J’avais suivi la Coupe du monde 1998 de très loin, je ne l’avais jamais vu jouer, et je m’en foutais un peu !« , se remémorera-t-elle des années plus tard, en 2015, pour le magazine Doolittle. Ensemble, ces deux grands réservés vivent une discrète mais solide romance, durant sept années, de 1999 à 2006. Une belle histoire qui a pris fin sans drame, malgré ce qu’une certaine presse a voulu faire croire. « On a écrit que je vivais mal la rupture, que j’ai pleuré à cause de Bixente. C’est faux ! La rupture a été totalement digérée, sans drame, des deux côtés« , rectifiait-elle en 2010 auprès de TV Mag après des commentaires erronés suscités par une crise de larmes survenue sur le plateau de Catherine Ceylac (Thé ou Café) en écoutant La Chanson des vieux amants de Brel. Tellement bien digérée que reparler de leur histoire ne présente pas le moindre souci : « Cela ne m’agace pas. Ça fait partie de ma vie : sept années très intenses et importantes pour moi. J’en parle sans problème.« 

Elsa et Aurélien Cheval, les amoureux baroudeurs

En 2011, on la dit brièvement en couple avec l’acteur Franck Jolly, vu dans Sous le soleil et Central nuit, qui fait moins de secret qu’elle de leur relation. Laquelle ne fait pas long feu. Avec Aurélien Cheval, en revanche, elle entame une longue route à deux…

Mariés en 2013, Elsa et Aurélien, décorateur dans le cinéma et la pub, partagent une passion pour la photographie : « J’ai toujours eu envie d’en faire, sans vraiment oser franchir le pas. Et j’ai rencontré un homme – qui est devenu mon mari – qui travaille dans l’image depuis très longtemps. Il m’a offert mon premier appareil photo, et j’ai été obligée de m’y mettre« , relatait la nièce de Marlène Jobert et cousine d’Eva Green lors de son entretien avec le magazine Doolittle. Une passion à laquelle le couple a pu s’adonner à loisir en entreprenant, en 2015, un tour du monde dans un camion spécialement aménagé. Le voyage devient au fil des kilomètres un projet artistique baptisé Vanishing points (qui donnera lieu à une exposition à la fin de la même année) et même… un mode de vie. « Avec mon mari, on a un poids lourd, un quinze tonnes aménagé avec lequel on parcourt le monde. Il avait déjà ce projet quand on s’est rencontrés, et moi j’avais très envie aussi d’une vie libre comme ça. Alors dès qu’on ne travaille pas ni l’un ni l’autre, on part. On ne pense qu’à ça. Et on fait du son, de l’image, de la vidéo…« , confiait encore en 2018 Elsa Lunghini à Gala.

De l’image, il y en a d’ailleurs plein son compte Instagram, qui documente non sans un certain esthétisme toutes ces pérégrinations. Tout ce qu’il manque, en fin de compte, ce sont des images d’eux…


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