Édouard Philippe va-t-il se réconcilier avec sa famille politique d’origine ? Son choix d’accepter en 2017 de devenir le Premier ministre d’Emmanuel Macron avait choqué certains Républicains. Mais aujourd’hui son style, en pleine crise, séduit. Dans Le Parisien, le sénateur LR Pierre Charon a osé une étonnante comparaison.
Édouard Philippe continue de s’envoler dans les sondages. Dans le dernier sondage Ifop pour Paris Match, le Premier ministre recueille 57% de bonnes opinions. Dans le détail, c’est 69% chez Les Républicains. Mais, pourquoi un tel plébiscite trois ans après avoir déçu une partie des Républicains en acceptant de devenir le Premier ministre d’Emmanuel Macron ? C’est sa façon de gérer la crise avec fermeté qui pourrait être à l’origine de ce retour en grâce. « Avec Macron, ils font ‘good cop’ et ‘bad cop’ (NDLR : gentil et méchant « flics »). Le président file des clopes, l’autre file des claques. À droite, on aime bien celui qui file des claques… », analyse avec humour dans Le Parisien du vendredi 15 mai le sénateur LR Pierre Charon, avant de préciser : « Edouard Philippe parle notre langue, on n’a pas besoin d’interprète. »
« Il a gardé un accent de notre langue mais sa grammaire est profondément différente », rétorque Bruno Retailleau dans le quotidien. Le président du groupe des sénateurs LR estime que malgré « une différence de tempérament », « il partage le même fond idéologique libéral-individualiste que lui ». Pour le député LR Philippe Gosselin aussi la « cicatrice Philippe n’est pas totalement refermée » et « gratte encore », mais il se montre plus tendre que le sénateur. « Les circonstances révèlent les hommes. Et ce n’est pas trahir mon camp que de dire que, globalement, Edouard Philippe n’a pas failli à la tâche dans la crise sanitaire. (…) Depuis quelques semaines, il s’affranchit du président de la République et la notion de ‘chef de gouvernement’ prend tout son sens », estime l’élu LR dans le journal.
La « trahison » n’est toujours pas passée
Les Républicains restent néanmoins divisés sur le cas Philippe. Certains ne pardonneront jamais. « Je pars d’un principe : qui a trahi, trahira », juge sans détour le secrétaire général adjoint de LR Pierre-Henri Dumont dans les colonnes du Parisien. « Sa trahison a trompé nos électeurs et nous a coûté une centaine de députés », regrette dans le même article le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti qui estime qu’Édouard Philippe « finira dans les oubliettes de l’Histoire ».
Crédits photos : Romain Gaillard / Pool / Bestimage
Source: Lire L’Article Complet