La Maison des femmes de Saint-Denis et le Planning familial rappellent les difficultés pesant encore sur les femmes qui ont veulent avorter.
Les effets du confinement ont été délétères pour l’exercice de l’avortement, droit fondamental des femmes. Manque de connaissances sur la disponibilité des services, peur de sortir et d’attraper le virus, peur de la police, isolement, renforcement du sentiment de culpabilité et désinformation par des sites anti-avortement empêchent l’accès aux soins et aux services.
Une première mesure a rendu possible l’interruption volontaire de grossesse (IVG) par téléconsultation, ainsi que la possibilité de la réaliser à domicile par voie médicamenteuse jusqu’à 7 semaines de grossesse (comme à l’hôpital) au lieu de 5 auparavant.
Mais cela ne suffit pas à résoudre toutes les difficultés générées par le confinement.
Les signataires de cette tribune réclament trois mesures de toute urgence :
– L’allongement des délais pour réaliser une IVG jusqu’à 14 semaines de grossesse
– Des modalités simplifiées d’accès à l’interruption médicale de grossesse (IMG) au delà de 14 semaines de grossesse
– Une simplification du parcours des femmes en demande d’IVG, particulièrement pour les mineures
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Des complications pour les plus précaires
Le confinement n’a pas arrêté le besoin de pouvoir avorter de façon simple et sûre. Le déconfinement ne doit pas accentuer les retards de prise en charge de grossesse non désirées. En effet, depuis le début de la crise sanitaire, le Numéro vert national, porté par le Planning familial, enregistre une augmentation de 184%* des demandes pour une interruption de grossesse au-delà de 12 semaines de grossesse a précisé Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial.
« La sourde oreille du gouvernement est lourde de conséquences : on commence à voir arriver des femmes avec des parcours compliqués, des portes fermées, des rejets… Les plus précaires paient le plus lourd tribu comme toujours.» a déclaré Philippe Faucher, responsable CIVG Hôpital Trousseau.
Les inégalités d’accès géographiques à l’avortement sont elles aussi exacerbées par la crise du COVID 19. Et la possibilité d’avorter à l’étranger, dernier recours pour les femmes qui se voient refuser l’accès à l’avortement hors délai en France, est rendu quasi impossible par la fermeture des frontières.
A plusieurs reprises, le Planning familial, la Maison des femmes, le collectif Avortement Europe et les associations qui le composent, ainsi que 700 professionnel.le.s de santé signataires d’une tribune publiée dans le Monde le 31 mars 2020, ont interpellé le gouvernement et l’opinion publique. En effet, les femmes qui ne peuvent avorter le feront néanmoins en mettant en danger leur santé si elles n’ont pas d’autres choix.
Cette tribune est soutenue par de nombreuses personnalités du monde politique et de la culture. Pour voir la liste des signataires : http://www.ivg-covid.fr/
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