Drôle d’époque pour un anniversaire, Boris Vian aurait eu 100 ans cette année. L’auteur de L’écume des jours est célébré par le 9e art. Quatre bandes dessinées, adaptations de ses romans ou récit biographique sont consacrées à l’écrivain, compositeur et trompettiste disparu à l’âge de 39 ans.

« J’irai cracher sur vos tombes », « Les morts ont tous la même peau » 

Les éditions Glenat se sont emparées de deux ouvrages publiés sous le nom de Vernon Sullivan, le pseudonyme américain de Boris Vian. Les morts ont tous la même peau et J’irai cracher sur vos tombes. Le second fait encore tousser aujourd’hui. Ce best-seller écrit en 1947 dénonce le racisme et met en scène aux Etats-Unis, la vengeance d’un héros noir à la peau blanche.

Vernon Sullivan, c’est crédible pour se faire passer pour un Noir américain, parce qu’il s’agit de ça. Nicole Bertoltdirectrice du patrimoine de l’oeuvre de Boris Vian

Cette histoire qui vaudra à son auteur un procès pour atteinte aux bonnes moeurs, est mise en case de façon percutante par le scénariste Jean- David Morvan  accompagné d’un trio de dessinateurs : Rey Macuray, Rafael Ortiz et Scietronc. leur adaptation est un modèle du genre. « Beaucoup de textes sont issus directement du roman, explique Jean-David Morvan. Ce sont des choses qui sont plus difficiles à faire au cinéma. » 

Sa santé fragile aura rythmé son oeuvre

Le cinéma parlons-en. Boris Vian avait vivement désapprouvé l’adaptation de son best-seller J’irai cracher sur vos tombes. C’est d’ailleurs à l’occasion de la première projection, le 2 juin 1959, que l’écrivain s’effondre sur son siège et meurt peu de temps après d’une crise cardiaque. 

« Piscine Molitor » de Christian Cailleaux et Hervé Bourhis (éditions Dupuis)

« Piscine Molitor »

Sa santé fragile aura rythmé sa vie et son oeuvre. Une histoire fort bien racontée dans Piscine Molitor une biographie en bulle signée Hervé Bouhris et Christian Cailleaux aux éditions Dupuis. L’eau en est le fil conducteur, en particulier la piscine Molitor, juste à côté de chez lui. « Boris Vian avait des problèmes cardiaques et on lui avait conseillé d’aller faire de l’apnée, le plus souvent possible parce que c’était bon pour le cœur, raconte le scénariste Hervé Bouhris. Ce qui est complètement faux et qui a peut-être d’ailleurs précipité sa fin. »

« L’écume des jours »

Les frères Gaëtan et Paul Brizzi, maîtres du cinéma d’animation, se sont frottés eux-aussi à l’oeuvre de l’écrivain français. Ils signent une version illustrée de L’écume des jours chez Futuropolis.

Quel regard Boris Vian porterait-il sur ces hommages dessinés ? Nul ne sait. Seule certitude, biographies ou adaptations, l’écrivain aimait raconter. « Ces histoires sont totalement vraies puisque je les ai imaginées d’un bout à l’autre, » disait-il. Des propos légers et inspirants qui n’ont pas fini de fasciner des générations d’artistes. 

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