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Sortir de chez soi sans autorisation, retourner travailler, faire garder ses enfants, le déconfinement signe un retour à une vie plus normale. Mais bizarrement, cette perspective nous met mal à l’aise. Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste, nous explique pourquoi.

Le 11 mai, une date qui sonnait comme un parfum de liberté lors du discours d’Emmanuel Macron en avril. Mais à l’approche du déconfinement, l’inquiétude grandit. Car le déconfinement n’est pas un retour à la normale, mais plutôt un saut dans l’inconnu.

Une rupture avec la vie d’avant

Penser que l’on va retrouver notre vie d’avant est illusoire. « Il y a un avant et un après« , explique Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste, fondatrice des Pâtes au beurre, espaces d’accueil et de dialogue pour les familles. »On n’a pas bien compris que le confinement était une rupture, comme toute rupture qu’elle soit affective, liée à un accident, un drame collectif comme les attentats ou la survenue d’une maladie grave. Il n’y a pas de retour vers la vie d’avant. » Protocoles sanitaires dans les écoles, distanciation sociale et gestes barrière dans l’entreprise, port du masque dans les transports en commun, la vie va changer. Au bureau, difficile d’imaginer une ambiance décontractée autour de la machine à café. Comment les collègues vont-ils réagir ? Va-t-on tous se regarder comme des coronavirus ambulants qu’il ne faut pas approcher ? C’est la grande incertitude.

Des repères bouleversés

Le travail, l’école… et nous aussi, nous ne sommes plus les mêmes. Après 8 semaines de confinement, certaines personnes ne se reconnaissent plus. « Des gens habituellement calmes ont fait preuve de nervosité, d’irritabilité, une modification de leur être qui les surprend« , explique Sophie Marinopoulos. Tous les repères de la vie d’avant vacillent. « Depuis des années, on vit avec une impression d’immortalité. Le virus nous confronte à nos fragilités biologiques« , remarque la psychologue. Toutes nos certitudes chancèlent. Comme par exemple notre confiance dans la science et la médecine. « On s’est abreuvés d’informations pendant le confinement. Alors que la science est érigée en dogme, on a été stupéfaits de constater qu’une vérité scientifique un jour n’était plus vrai le lendemain« , continue la spécialiste

Sortir du cocon protecteur

Sortir de chez soi, mais à quel prix ? « On a une représentation du corps de l’autre comme un corps souillé, un corps porteur du virus de la mort« , note Sophie Marinopoulos. Pendant 8 semaines, on s’est construit un cocon en famille. Désinfecté et rangé, notre foyer est devenu un rempart de protection contre l’extérieur. « On nous a dit pendant 8 semaines que le seul endroit où nous étions en sécurité, c’était chez soi. Et là, on nous dit « vous ne serez toujours pas en sécurité mais sortez car l’économie doit redémarrer« , constate Sophie Marinopoulos. « S’il y a des gestes sanitaires pour nous protéger au niveau du corps, quels seront les gestes sanitaires au niveau psychique ?« , s’inquiète la psychologue.

S’appuyer sur de nouvelles valeurs

Il est nécessaire de s’accorder un temps de transition. « Lors du retour à l’école, les enfants auront besoin de raconter la façon dont ils ont vécu le confinement« , note la psychologue. « Ce peut être très différent d’une personne à l’autre. Attention à ne pas être focalisé sur le rattrapage du programme scolaire. Dans les entreprises, au-delà de la désinfection des bureaux, il faudrait organiser des temps de détente, pour que chacun puisse se libérer de ce qu’il a vécu. » A quoi se raccrocher dans ce monde d’après ? « Pendant le confinement, on a arrêté de courir partout. C’est quelque chose qui va rester« , explique Sophie Marinopoulos. On a appris à vivre autrement, libéré de nos agendas overbookés. Vivre ensemble en famille, mieux se parler, s’écouter, des valeurs qui seront des aides précieuses pour ce nouveau saut dans l’inconnu.

A lire : Un virus à deux têtes, traversée en famille au temps du Covid-19, Sophie Marinopoulos, aux éditions Les liens qui libèrent (en version numérique)

Les Pâtes au beurre, permanence téléphonique : 02 40 16 06 52

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