Printemps 2020. Alors que les bourgeons s’apprêtaient à éclore et que le coronavirus n’avait pas encore anéanti tous nos projets de congés estivaliers, une douce atmosphère latine s’empare de quelques chanceux points de vente H&M. Après un première sortie partielle fin 2019, l’enseigne suédoise célébrait le 12 mars dernier le lancement international de sa collection réalisée avec Johanna Ortiz, créatrice colombienne à la notoriété établie et nouvelle désigner invitée de ses fameuses lignes « masstiges ».
historiquement l’Amérique latine a été négligée et légèrement sous-estimée par l’industrie internationale de la mode
« C’était un véritable honneur de travailler étroitement avec l’incroyable équipe de H&M. J’ai adoré voir ces gens découvrir ma marque, la Colombie et la mode d’Amérique Latine à travers cette collaboration ! » nous explique cette native de Cali au charme solaire. Si H&M a déjà collaboré avec Karl Lagerfeld, Isabel Marant, Versace ou plus récemment Giambattista Valli, c’est la première fois que la marque collabore avec une marque originaire d’Amérique du Sud. Un choix loin d’être innocent.
Le luxe à la conquête de l’Amérique
L’Amérique du Sud représente plus de 600 millions d’habitants, et tout autant de potentiels clients, jusqu’à présent à peine approchés par les marques de luxe du Vieux Continent. « Je pense historiquement que [l’Amérique latine] a été négligée et légèrement sous-estimée [par l’industrie internationale de la mode]. Les principaux consommateurs de cette région semblent être un petit pourcentage par rapport à une région comme l’Asie, mais ils dépensent beaucoup d’argent sur la mode et les accessoires », explique Karla Martinez de Salas, directrice de Vogue au Mexique et en Amérique latine, dans un entretien au Business of Fashion.
Fondé par Chiara Macchiavello, le label péruvien Escudo puise dans les techniques de confection ancestrales et les précieuses ressources textiles du pays andin pour créer, localement, des pièces versatiles à l’élégance intemporelle. Un hommage à la culture millénaire de ce lointain pays, dont l’héritage stylistique présente encore aujourd’hui des perspectives prometteuses.
Disponible sur Moda Operandi et Matches Fashion.
Johanna Ortiz
Devenue subitement mainstream grâce à sa récente collaboration avec H&M, la créatrice Johanna Ortiz, originaire de Cali, décline ses influences latines sur un mode Café Society mêlant raffinement et modernité. Robes longues évanescentes aux motifs tropicaux, tops à manches bouffantes, jupons asymétriques agrémentés de volants : l’élégance typiquement colombienne est à l’honneur, réchauffant avec gaieté nos vestiaires urbains qui nous paraissent subitement austères.
Disponible sur ModaOperandi, Farfetch et MyTheresa.
Maygel Coronel
Gagnant du dernier Latin America Fashion Summit, le label Maygel Coronel né en 2017 à Cartagena présente des maillots de bain aux accents couture haut-de-gamme sur fonds de campagne à l’esthétique soignée, prônant de surcroît la diversité. Le truc en plus ? Des matières extensibles et intelligentes qui permettent à ses modèles uniquement produits en taille unique de s’adapter à toutes les morphologies. Le tout 100% made in Colombie.
Disponible sur Moda Operandi.
Guido Vera
Partisan d’une mode “genderless”, le Chilien Guido Vera s’inspire de sa Patagonie natale et du nomadisme australe pour concevoir des silhouettes à l’esthétique épurée et minimale. Et parce qu’il est un fier défenseur de l’environnement et de la cause animale, le designer conçoit ses vêtements exclusivement dans des matières durables, convoquant pour ses collections coton biologique et cuir végétal. Pile dans l’air du temps.
Disponible sur le site internet de la marque.
Monica Sordo
D’origine vénézuélienne, Monica Sordo a eu plus d’une vie dans le truculent univers du prêt-à-porter, de rédactrice mode en Espagne à attachée de presse chez Louboutin à Paris. Aujourd’hui à la tête de sa propre marque de bijoux, elle imagine une joaillerie sculpturale qui conjugue design moderne et confection péruvienne. Tout un art.
Disponible sur Net à Porter et Printemps.com
Maison Alma @maison_alma
Kimonos revisités, tailleurs faussement décontractés, robes sophistiquées : Maison Alma cultive un luxe confidentiel au détour de pièces statements réalisées à partir de tissus de décoration d’intérieur. Des collections capsule hautes en couleurs, confectionnées dans le respect des traditions artisanales colombiennes, qui donnent à voir une autre facette du luxe latino-américain.
Disponible sur Moda Operandi.
Marika Vera
« Better than naked ». C’est l’accroche de Marika Vera, marque éponyme de la créatrice mexicaine qui après deux ans passés chez Vanessa Bruno en tant que styliste, lance en 2010 son label de lingerie haut-de-gamme. Outrageusement sensuels, ses bodys coutures comme ses ensembles suggestifs sont aujourd’hui assortis d’une gamme de prêt-à-porter tout aussi chic et subtilement provocante, dessinant les contours d’une nouvelle féminité latine à l’aise dans son temps.
Disponible sur Net à Porter et Farfetch.
Port de Bras
Directement inspiré du raz-de-marée athleisure contemporain, Port de Bras (oui, comme en français) propose des vêtements de sport aux lignes féminines sophistiquées, dessinées sous l’œil affûté de sa fondatrice vénézuélienne Clarissa Egaña. Le plus ? Des matières 100% organiques, garanties non toxiques, qui ont le mérite supplémentaire d’être biodégradables.
Disponible sur le site internet de la marque.
A Cheval Pampa
Portée par Sofia Achaval de Montaigu et Lucila Sperber, la marque argentine À Cheval Pampa célèbre l’héritage “gauchos” des cowboys issus des steppes arides, ceux connus pour leurs iconiques pantalons bouffants, leurs chemises à col montant, leurs larges chapeaux plats ou encore leurs bottes cavalières en cuir rutilant. Un vestiaire emblématique, que les deux fondatrices réinterprètent sous forme de micro-collections haut-de-gamme, confectionnées auprès des meilleurs artisans de la lointaine Pampa.
Disponible sur ModaOperandi.
Source: Lire L’Article Complet