Grâce à Michaël Jeremiasz, ancien champion de tennis en fauteuil, Frédéric Lopez s’est confronté, le temps d’un stage, au monde des handicapés.

Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Michaël Jeremiasz ? 

Frédéric Lopez : Il y a deux ans, devant les caméras de mon émission Mille et une vies. On m’avait tellement dit que j’allais l’adorer, et réciproquement, que nous ne nous sommes pas aimés tout de suite… Et puis, finalement, c’est impossible de ne pas le kiffer : c’est quelqu’un de léger et de profond à la fois, pour qui il n’y a pas de questions gênantes. Pour moi, c’est le meilleur ambassadeur sur le thème du handicap, et même au-delà, sur les accidents de la vie. Dans la foulée, j’ai accepté de devenir le parrain de son association, Comme les autres. 

Lequel des deux a eu l’idée de ce documentaire ? 

Un jour, il m’a proposé de participer à l’un des nombreux séjours sportifs qu’il organise dans l’année. Et, comme j’ai l’habitude de filmer ce qui m’arrive, je sentais que ce serait une faute professionnelle d’y aller sans caméra. La difficulté était, toutefois, de rester un participant comme les autres, parmi les dix stagiaires : cinq personnes valides et cinq personnes en situation de handicap, un mixage qui permet de changer le regard des uns sur les autres. 

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Dans quel état d’esprit êtes-vous parti ? 

Je savais seulement que c’était en Corse et que j’allais pratiquer des sports extrêmes. Le plus étrange fut le moment où j’ai fait connaissance avec les autres, à l’aéroport. D’habitude, c’est moi qui crée la surprise. J’étais donc très « control freak ». J’aime bien savoir où je vais dans la vie. Mais, qui d’autre que Michaël pouvait m’emmener dans cet univers ? Un monde que je qualifie d’idéal, à la fin du film. 

Idéal ? Vraiment ? 

Oui, cette expérience permet aux personnes récemment accidentées de retrouver une estime de soi et épargne aux valides tout sentiment de gêne et de culpabilité. J’avais peur, au début, de voir de la souffrance. Une fois rentré chez moi, j’ai dit à mon fils que j’avais vécu l’expérience la plus forte de ma vie. Et il m’a répondu : « Tu dis ça à chaque fois… » (Rires) 

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Est-ce un monde sans tabous ? 

Oui, ils parlent de tout. Même de séduction, de leur vie sentimentale, de sexualité… Il y a un tel lâcher-prise qu’une des stagiaires a dit, à un moment : « Moi, pendant le tournage, j’ai oublié que je n’avais pas de jambes. » Et, surtout, ça vanne tout le temps. Une manière, aussi, de dédramatiser. Michaël est vraiment très fort dans ce domaine. Sa force, c’est aussi l’autodérision… 

Comme les autres : mardi 5 mai à 21h00 sur France 2

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