• Présenté à Cannes en mai dernier, « Little Joe » a valu à Emily Beecham le prix d’Interprétation féminine.
  • L’actrice est convaincante en scientifique qui donne naissance à une plante euphorisante.
  • Elle se fait (presque) voler la vedette par sa créature conçue pour rendre les gens heureux.

Il s’appelle Little Joe et c’est un garçon ! Cette plante à la fleur rouge vif qui donne son titre au film de
Jessica Hausner vole (presque) la vedette à
Emily Beecham qui a pourtant remporté, pour son rôle, le prix d’Interprétation du
Festival de Cannes en mai dernier.

L’actrice anglaise, remarquée dans la série Into the Badlands et la réalisatrice autrichienne de Lourdes ont donné vie à un conte ironique qui mêle féminisme et science-fiction. « La scientifique que j’incarne tente de concilier l’éducation de son jeune fils et la culture d’une plante qui peut rendre son propriétaire heureux », explique Emily Beecham à 20 Minutes. La jeune femme se laisse tellement dévorer par son « fils » végétal qu’elle en néglige les humains que l’entourent, à savoir 
Kerry Fox et
Ben Whishaw.

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Little Joe, c’est un look

Si Little Joe plaît tant aux personnages du film, c’est parce que son look a été finement étudié. « Nous avons choisi de lui donner une couleur rouge pour qu’il ait une apparence chaleureuse, explique Jessica Hausner. Ses pétales ont aussi un aspect ébouriffé qui tranche joyeusement dans le monde glacial des savants. » La plante que l’héroïne adopte prend très vite une importance prépondérante dans son intérieur tant elle lui apporte un réconfort qu’elle ne trouve pas dans son entourage. « Plus que son enfant, Little Joe devient une sorte de double, insiste Emily Beecham. Ce n’est pas un hasard si ses pétales rappellent mes cheveux. »

Little Joe, c’est un symbole

La plante au parfum euphorisant est-elle dangereuse ? Cette question reste en suspens pour Jessica Hausner. « Little Joe représente la passion de cette savante pour son travail, précise la réalisatrice. On peut trouver blâmable qu’elle néglige son fils au profit de ses recherches mais c’est ce que font les hommes depuis toujours sans que personne ne trouve à y redire. » Le personnage s’épanouit au fur et à mesure d’un récit résolument féministe. « Cet adjectif ne me fait pas peur, martèle Emily Beecham. Little Joe est une proposition de science-fiction différente où les effets spéciaux sont remplacés par une réflexion sur la place qu’occupent les femmes. »

Little Joe a du pot

L’accueil triomphal à Cannes prouve que Little Joe a planté ses racines dans le succès. « J’aimerais que le public réfléchisse en sortant du film mais qu’il se laisse surtout emporter par ce que j’ai conçu comme une fable teintée d’humour », avoue Jessica Hausner. A la fin de la projection, le spectateur se prend à rêver d’avoir un Little Joe dans son salon.

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