Ajoutez cet article à vos favoris en cliquant sur ce bouton !

En France, 280 000 personnes vivent avec une hépatite B chronique. Tour d’horizon de cette maladie virale qui s’attaque au foie.

Qu’est-ce que l’hépatite B ?

Première chose à savoir : le mot  » hépatite  » est un terme générique sous lequel on rassemble les pathologies caractérisées par une inflammation du foie – il existe des hépatites virales (provoquées par un virus) et des hépatites toxiques (provoquées par une intoxication à l’alcool ou aux médicaments, par exemple).

L’hépatite B est une maladie virale : elle résulte d’une infection par le virus de l’hépatite B (VHB). Le virus s’attaque au foie et s’y multiplie. Résultat : les cellules du foie (que l’on appelle  » hépatocytes « ) sont peu à peu détruites.

Il existe trois types d’hépatite B :

  • Entre 1 mois et 6 mois après la contamination virale, on constate l’apparition d’une hépatite B aiguë. Celle-ci s’accompagne d’une réaction de défense de l’organisme dirigée contre le virus : chez environ 1 malade sur 2, l’hépatite B aiguë se manifeste via des symptômes spécifiques.
  • Au terme de cette phase aiguë, la majorité des malades se débarrassent naturellement du virus. Les malades restants restent contaminés par le VHB : on parle d’hépatite B chronique. La maladie, qui devient alors silencieuse, continue à détruire peu à peu le foie : sur le long terme, on peut observer le développement d’une cirrhose hépatite, qui peut éventuellement évoluer en cancer du foie.
  • Plus rare (chez environ 1 % des patients), l’hépatite est dite  » fulminante  » : cette urgence médicale se traduit par une destruction rapide des cellules du foie et nécessite une transplantation hépatique.

À savoir. Santé Publique France estime que 2 % à 10 % des personnes touchées par le VHB développeront une forme chronique de l’hépatite B. Parmi eux, 20 % présenteront une cirrhose du foie ; parmi ces derniers, 2 % souffriront de cancer du foie.

Et aussi. En France, 280 000 personnes sont actuellement atteintes d’une hépatite B chronique ; dans le monde, 257 millions de personnes vivent avec cette pathologie. L’hépatite B concerne moins de 1 % de la population française. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les régions les plus touchées par la pathologie sont le Pacifique Occidental et l’Afrique.

Est-ce que l’hépatite B est mortelle ? On l’a dit : sur le long terme, une hépatite B chronique peut évoluer de façon grave. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime ainsi que l’hépatite B a été à l’origine de 887 000 décès dans le monde en 2015, principalement à la suite d’une cirrhose ou d’un carcinome hépatocellulaire.

Comment se transmet l’hépatite B ?

Le virus de l’hépatite B (VHB) se transmet via les liquides et sécrétions biologiques du corps : le sang, le sperme, les écoulements menstruels et les sécrétions vaginales, en particulier. La transmission peut ainsi avoir lieu selon 3 voies principales :

  • La voie sexuelle : lors de rapports sexuels non-protégés ou de contacts bucco-génitaux (fellation, cunnilingus…) avec une personne malade. Ce mode de transmission est plus fréquent chez les personnes homosexuelles et les travailleurs/-euses du sexe.
  • La voie sanguine : la pathologie peut se transmettre à l’occasion d’une transfusion sanguine avec du sang contaminé (un facteur important de propagation du virus en France avant les années 1990, aujourd’hui quasi-nul), mais également via des aiguilles ou des seringues infectées – instruments de piercing ou de tatouage, acupuncture, consommation de drogues, instruments de rasage, bijoux de peau (boucles d’oreilles, piercings)…
  • La voie maternelle : lors de l’accouchement, une mère infectée par le VHB peut contaminer son enfant – le risque de transmission est compris entre 40 % et 90 %. Ce mode de transmission est heureusement exceptionnel en France grâce au dépistage obligatoire du VHB pendant la grossesse.

Quels sont les symptômes de l’hépatite B ?

Selon Santé Publique France, seules 40 % des personnes infectées par le virus de l’hépatite B présentent des symptômes. Pour les autres, l’infection reste silencieuse et passe inaperçue. Les symptômes de l’hépatite B (lorsqu’elle est symptomatique, donc) sont les suivants :

  • Une grande fatigue,
  • Un jaunissement de la peau et des yeux (on parle d' » ictère « ),
  • Une coloration sombre des urines,
  • Des selles blanchâtres,
  • Des nausées et/ou des vomissements,
  • Des diarrhées,
  • Des malaises fréquents,
  • Des douleurs abdominales (maux de ventre),
  • Une perte d’appétit,
  • Des troubles du sommeil,
  • De la fièvre et des douleurs diffuses…

À savoir : la période d’incubation du virus de l’hépatite B (VHB) est de 75 jours en moyenne, mais elle peut varier de 30 à 180 jours d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Diagnostic : comment diagnostique-t-on l’hépatite B ?

Le dépistage de l’hépatite B est recommandé au moins 1 fois dans la vie. Il est également indiqué en cas de comportement à risque : rapport sexuel (hétérosexuel ou homosexuel) non-protégé, voyage dans une zone fortement touchée par la maladie…

Le diagnostic de l’hépatite B passe par une prise de sang : plusieurs marqueurs biologiques sont recherchés, certains étant des constituants du virus (les antigènes (Ag) HBs et HBe) d’autres étant des témoins de défenses immunitaires développées spécifiquement contre le virus (anticorps (Ac) anti-HBs et anti-HBc).

À savoir. La prise de sang peut être réalisée dans un laboratoire d’analyses médicales sur prescription, ou gratuitement et sans prescription dans un Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Il est à noter que le virus de l’hépatite B est  » visible  » à la prise de sang seulement 3 mois après la contamination.

Et aussi. Pour les femmes enceintes, le dépistage sérologique (prise de sang) de l’hépatite B est obligatoire en France dès le 2ème mois de grossesse.

Traitements : comment guérit-on de l’hépatite B ?

À savoir. La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire, en France, pour tous les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018. La vaccination utilise un vaccin combiné qui immunise à la fois contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, les infections à Haemophilus influenzae b et l’hépatite B. Trois doses sont nécessaires à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois.

Pour les enfants n’ayant pas été vaccinés au cours des premiers mois de vie, la vaccination est vivement recommandée jusqu’à l’âge de 15 ans. Contrairement aux idées reçues, les données internationales concernant ce vaccin ne montrent pas de sur-risque de survenue d’une sclérose en plaques (SEP) chez les personnes vaccinées.

Quels traitements contre l’hépatite B ? À l’heure actuelle, il n’est pas possible de guérir à 100 % l’hépatite B chronique : les traitements antiviraux permettent uniquement de contrôler la réplication du virus pour limiter les conséquences de l’infection virale sur le foie.

Deux molécules sont privilégiées : l’interféron alpha (Introna®, Pegasys®…) est prescrit pendant 6 à 12 mois. Chez un tiers des patients environ, il inactive le virus qui devient alors indétectable et non-dangereux pour le foie. Ce traitement a toutefois des effets indésirables fréquents et lourds : syndrome pseudo-grippal, fatigue, manifestations anxio-dépressives… Mieux tolérés, les analogues nucléosidiques ou nucléotidiques (Ribavirine®, Rebetol®…) bloquent la réplication du virus VHB mais le risque de rechute à l’arrêt du traitement est plus important.

À savoir. La réponse de l’organisme au traitement est évaluée en dosant régulièrement la charge virale de la maladie : au-delà de 100 000 copies du virus par millilitre de sang, l’hépatite B est considérée comme  » toujours active « .

Hépatite B : comment éviter la contamination par le virus VHB ?

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le dit et le répète : «  le vaccin contre l’hépatite B est le principal moyen pour prévenir cette maladie « .  » La vaccination systématique des nourrissons contre l’hépatite B a progressé à l’échelle mondiale avec un taux de couverture estimé à 84 % en 2017, ajoutent les autorités sanitaires. La faible prévalence des infections chroniques par le VHB chez les enfants de moins de 5 ans peut être attribuée à l’usage généralisé du vaccin antihépatite B. « 

En outre, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande d’avoir des rapports sexuels protégés par un préservatif et de limiter le nombre de partenaires sexuels. En cas de prise de risque (utilisation d’une seringue usagée, d’un instrument de tatouage ou de piercing usagé, d’exposition à du sang ou à des sécrétions corporelles potentiellement contaminées…) un dépistage rapide s’impose.

Sources :

Inserm

Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

Fondation pour la Recherche Médicale (FRM)

Vaccination Info Service

À lire aussi :

⋙ Hépatites A, B et C : quels sont les risques et comment les soigner ?

⋙ 270 000 personnes sont atteintes d’hépatite sans le savoir : quels en sont les signes ?

⋙ Hépatites A, B, C et E : comment s’en protéger ?

Nos meilleurs conseils chaque semaine par mail, pendant 2 mois.
En savoir plus

  • Des menus simples et délicieux
  • Des exercices sportifs ludiques
  • Nos astuces pour vous affiner

Source: Lire L’Article Complet