Encouragée par le témoignage de Clémentine Sarlat contre la rédaction de Stade 2, Tiffany Henne a révélé avoir été victime de harcèlement au travail. Pendant plusieurs années, la journaliste sportive aurait été humiliée quotidiennement par son rédacteur en chef.
Il y a deux semaines, Clémentine Sarlat brisait le tabou du « harcèlement moral » entre journalistes sportifs. Dans un entretien accordé à L’Équipe, la maman d’une petite fille est revenue sur le calvaire qu’elle a vécu au sein de la rédaction de Stade 2. Isolée de ses collègues, elle a affirmé avoir été victime de remarques sexistes et de « blagues bien lourdes » à caractère misogyne. « Un jour, lors d’un duplex, j’ai entendu dans l’oreillette un homme en régie dire : “Tu crois qu’elle suce aussi ?” C’est violent », a-t-elle notamment confié.
Tiffany Henne victime de harcèlement
Ce témoignage, auquel France Télévisions a réagi en annonçant l’ouverture d’une enquête, a encouragé d’autres journalistes sportives à prendre la parole. Dans une série de messages publiés sur Twitter, ce dimanche 19 avril, Tiffany Henne a raconté « l’enfer » qu’elle a enduré dans une rédaction dont elle préfère taire le nom. « L’un de mes rédacteurs en chef s’est “amusé” pendant plusieurs années entre mes 20/21 ans et mes 24/25 ans à présumer de mon orientation sexuelle pour ensuite s’en moquer publiquement quotidiennement», a-t-elle écrit avant de se remémorer des scènes d’une violence inouïe.
Alors qu’elle regardait un match de l’équipe de France féminine de football, Tiffany Henne aurait eu droit à une remarque extrêmement déplacée de la part de son supérieur. « Oh bah ça m’étonne pas que t’aimes des lesbiennes qui se courent après sur un terrain », lui aurait-il dit. « C’était “lesbiennes” ou “sal****” ou “pu***” selon son humeur », précise la journaliste. « Parfois, il venait se poser à côté de moi : “Oh allez, c’est sûr que tu veux te taper X (une autre collègue de la rédaction), elle aussi elle aime les meufs ça se voit” ou “Mais quand est-ce que tu vas nous avouer que tu aimes les meufs” », poursuit-elle.
Tiffany Henne déclare également avoir été enfermée dans une salle avec un collègue qui la filmait sur son téléphone pour la forcer à faire son coming out. « Bon maintenant tu ne sors pas tant que tu n’as pas avoué dans cette vidéo que tu aimes les meufs », l’aurait-il menacé. « Je ne sais pas combien de temps ça a duré mais hyper gênée, j’ai fini par dire : “Oui j’aime bien les filles, j’ai plein d’amies”. […] Je ne sais pas où a fini cette vidéo… Mais j’au pu sortir de la salle après ça. Je réalise la violence de la scène en écrivant ça », confie-t-elle.
Tiffany Henne a fini par dénoncer son bourreau « lors d’un entretien avec une nouvelle direction qui se mettait en place ». « J’ai supplié pour qu’il n’ait pas de sanction, je savais que ça allait me retomber dessus », écrit celle qui redoutait des représailles. S’il a reçu un avertissement, le principal intéressé n’aurait même pas pris la peine de présenter ses excuses. « Il continuait les attaques publiques mais c’était différent : “Je ne fais plus de blague sinon y en a qui vont me balancer à la direction”. » Un témoignage accablant.
Ça fait un moment que je voulais faire ce thread mais j'hésitais en me disant que ce n'était pas le bon moment.. En fait si… Pour faire écho aux révélations de @ClemSarlat, voici l'enfer que j'ai vécu dans une autre rédaction sport ⬇️
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