Le sourire aux lèvres, la bonne humeur au rendez-vous. Au téléphone, Laurence Boccolini a accepté de raconter son confinement à « Purepeople ». L’occasion de faire le point sur ses projets professionnels, personnels et sur l’évolution de son état de santé.

Purepeople : Comment vivez-vous ce confinement ?

Laurence Boccolini : Je le vis sans l’avoir choisi, mais en choisissant de rester à l’intérieur. Parce qu’on y est en sécurité. J’essaye de toujours voir quelque chose de positif dans la journée qui passe. Et quand on a un enfant, ça passe plutôt vite, ces journées ! Comme tout le monde, des choses me manquent. Mais je pense aux gens qui sont malades, qui meurent, à leur famille qui ne peut pas les voir…

On vous voit moins à la télévision. Aviez-vous des projets en cours ?

Oui, hélas. Beaucoup de gens me demandent pourquoi, d’ailleurs, et ça me manque aussi. Mais tout a été annulé. J’allais partir deux jours avant le confinement pour tourner un petit rôle dans Alice Nevers. Et je devais enregistrer deux grands concours des animateurs. Nos émissions ont besoin d’un public, donc je n’ai plus de travail. On ne peut rien faire, c’est une grande tristesse… mais c’est le cas pour tout le monde, je n’oserais pas m’en plaindre.

En attendant, vous êtes très active en ligne…

Comme je ne peux rien donner « physiquement », pour aider, je chante. Avec mon pianiste Frédéric Renaudin, qui est à La Baule, on préparait un planning pour répéter et faire quelques petites scènes. Alors pour continuer malgré le confinement, il m’envoie sa musique et moi je chante dessus. C’est une usine à gaz ! Je mets le téléphone, je filme avec l’ordinateur. Et les gens nous ont demandé de continuer. C’est un partage extraordinaire. On a une violoniste normande qui s’est rajoutée, Julie, ainsi que Maxence, un prodige de la guitare. Un vrai orchestre symphonique !

Et vous avez tourné votre propre émission !

Les gens m’ont posé plein de questions. J’ai donc lancé une chaîne YouTube, sorte d’Ellen DeGeneres sans invité et un peu roots. C’est bienveillant. Je fais ce que j’aurais aimé faire à la télévision. Je ne suis pas maquillée, j’ai les cheveux dans tous les sens, je suis assise dans un fauteuil qui couic, ma fille descend quand il ne faut pas, les chats se battent… J’essaye d’en faire trois par semaine. Je suis débordée, en fait !

Avez-vous eu l’occasion d’aller dehors ?

Je sors une fois par semaine. J’ai congelé beaucoup de choses pour ne pas avoir besoin de quoi que ce soit. Je ne comprends pas ceux qui continuent à sortir, à se mettre en groupe alors qu’il y a la mort au bout. Peut-être qu’on ne le dit pas assez clairement ? Dans ma rue, qui est très passante, il n’y avait plus grand-monde. Mais là, ça recommence. Je ne sais pas à quoi c’est dû. Il n’y a pas d’excuse. Le soleil, le virus, lui, il s’en fout.

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Où en est votre polyarthrite rhumatoïde ?

Nulle part, vous savez. C’est une maladie auto-immune qui touche beaucoup les femmes, malheureusement. C’est une dégénérescence des articulations. Vous ne pouvez pas l’arrêter, vous ne pouvez pas aller mieux. Il y a des traitements, des anti-inflammatoires. Mais moi, je ne peux plus rien prendre depuis que j’ai été malade en revenant d’Afrique du Sud. Je carbure au Doliprane, ce qui ne m’empêche pas d’élever ma fille, de l’emmener à l’école, de travailler debout. Il y a des jours où je suis crevée, où j’ai des poussées inflammatoires, comme une grippe. J’ai des douleurs partout, terribles, dans les mains, dans les pieds. Je ne le cache plus parce que je ne cache plus mes mains, qui sont assez déformées. C’est trop compliqué. Mais par rapport à d’autres maladies, ce n’est rien du tout.

Est-ce que vous trouvez la force de vous habiller normalement en ce moment ?

Vous rigolez ou quoi ? Je me lave quand même. Mais le reste… j’ai honte ! Ma fille, elle, se change toutes les cinq minutes, parce qu’elle essaye toute son armoire. Moi, je suis jean et T-shirt, j’essaye d’être confortable. Je n’ai pas cette routine de me faire magnifique le matin, même pour mes abonnés. J’apparais sans maquillage, rien sur le visage. Je ne pourrais pas être en culotte quand même, il y a des voisins qui regardent, mais les efforts… moi, je n’y arrive pas.

Quelle est la première chose que vous ferez quand le confinement sera levé ?

Cette question, je n’arrête pas de me la poser. Je pense qu’on ne sera pas si enjoué que ça. Il y aura encore une peur. On ne saura pas si on est complètement safe. Moi, comme je suis une angoissée née, je ne sais pas trop. J’aimerais faire un repas avec mes copains, avec les gens que j’aime, la famille. On est ensemble, on se touche, on s’embrasse. Le dialogue, rire ensemble, c’est quelque chose qui manque beaucoup. Et puis mon anniversaire, c’est le 8 mai, je vais peut-être le passer ici…

Propos recueillis par Yohann Turi. Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.

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