La directrice générale de la Fondation de France a lancé fin mars, avec l’AP-HP et l’Institut Pasteur, un appel à la solidarité et aux dons : «les besoins sont immenses».
Madame Figaro. – Personne n’avait « jamais vu ça » : pour la Fondation aussi, les besoins sont inédits ?
Axelle Davezac. -Quand on a appelé à la solidarité pour des catastrophes précédentes – je pense aux attentats de Paris et de Nice en 2015 et 2016 -, nous mobilisions les gens qui allaient bien pour ceux qui étaient traumatisés. Cette fois, tout le monde est touché, à des degrés divers. Nous avons un destin commun. Dès le début du confinement ,énormément d’hôpitaux, d’associations de terrain nous ont appelés à l’aide. Partout, les besoins sont immenses, les quotidiens de plus en plus compliqués, affectant prioritairement les femmes fragilisées avec des enfants en bas âge. Mais, au milieu des souffrances, beaucoup trouvent aussi de nouvelles manières de faire. Les associations inventent des chemins différents pour atteindre les personnes, apporter à manger… La solidarité est inventive, malgré les inquiétudes personnelles.
Faites un don !
En priorité par internet : dons.fondationdefrance.org (don sécurisé), ou par courrier à : Fondation de France, Tous unis face au virus, 60509 Chantilly cedex. Chèque à l’ordre de Fondation de France-Tous unis face au virus.
L’appel cible les soignants, la recherche et les personnes vulnérables. Comment les dons s’orchestrent-ils ?
Ils sont répartis pour permettre de renforcer en urgence nos actions pour les soignants , à l’hôpital et en dehors – Ehpad, aides à domicile, structures spécifiques en ville et en milieu rural. Il s’agit d’achat de matériel, d’aide psychologique aux soignants éprouvés, de services de proximité… Il faut aider la recherche sur le front du diagnostic, des traitements, de la prévention, en lien avec l’AP-HP et l’Institut Pasteur. Enfin, il importe d’agir auprès des plus fragiles – personnes âgées, jeunes à la rue, personnes atteintes de troubles psychiques… C’est un destin commun, je le redis, où pour nous chaque pôle est aussi important que l’autre. On a fait le choix d’un seul formulaire, mais si un donateur veut affecter précisément son don, on le respecte, bien sûr.
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On passe de la compassion à l’action : donner, c’est agir ?
Sans argent et sans soutien des associations, on n’arrive pas à être à l’échelle. On a besoin de bénévoles comme de dons. L’un ne fonctionne pas sans l’autre. Que je fasse un don en temps ou en argent, le message est le même : je donne aux autres. Chacun est libre de donner l’un ou l’autre, ou les deux.
Comment ensuite renforcer le secteur associatif ?
Il faudra s’attaquer à sa fragilité. Beaucoup d’associations évoluent sans avance de trésorerie, courent derrière les euros, le soutien bancaire. Un exemple, parmi d’autres : le groupe Siel Bleu organise de l’activité physique adaptée pour les personnes âgées, les malades chroniques… La crise du coronavirus risque de mettre à terre les efforts de 700 collaborateurs qui ne vont plus effectuer les visites. C’est vingt ans de travail qui peuvent être effacés. Pour l’immense tissu des petites associations, ça va être très dur. Il faut penser le redémarrage, car le nombre des plus vulnérables va augmenter drastiquement au sortir de la crise.
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