Le chanteur Christophe, 74 ans, est mort dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 avril à la suite « d’un emphysème », une maladie pulmonaire, a annoncé son épouse Véronique Bevilacqua. Daniel Bevilacqua, de son vrai nom, avait été hospitalisé le 26 mars dans un hôpital parisien, avant d’être transféré à Brest. « C’est la disparition d’un membre de ma tribu, d’un ami, d’un complice unique », réagit vendredi matin sur franceinfo, le compositeur Jean-Michel Jarre, qui a notamment écrit les paroles des Mots bleus, Paradis perdus et Dolce Vita.

« Ce qui est cruellement ironique, c’est que c’est un artiste qui pratiquait le confinement dans sa vie. Je pense à tous ces jours et ces nuits qu’on a passées en studio ensemble, sans sortir, à la recherche du son ultime, c’était aussi ça Christophe », souligne-t-il, en ajoutant : « C’est vraiment un artiste du confinement, qui sortait bien sûr, mais qui vivait la nuit et qui passait beaucoup de temps chez lui pendant des heures à travailler en studio ».

Pour Jean-Michel Jarre, Christophe était « hors norme », il avait « un rapport unique au langage ». Il ne se « disait pas chanteur, il disait : je fais des bruits avec ma bouche », sourit-il. Le parolier et compositeur tente donc de traduire cette identité dans les chansons qu’il écrit pour Christophe. « J’ai commencé à écrire ces chansons avec lui et pour lui, parce qu’on ne trouvait pas en studio quelqu’un qui puisse faire les textes qui correspondaient à ce qu’on avaient envie d’exprimer dans ses albums. Je m’y suis collé justement pour essayer de traduire ce qui était son ADN de manière embryonnaire et qu’il a tellement exploré jusqu’à aujourd’hui », retrace Jean-Michel Jarre.

Des chansons comme « une biographie fantasmée »

« En écrivant ces chansons, je pensais à Christophe. Je lui ai fabriqué au fond une sorte de biographie fantasmée, ce personnage sorti à la fois d’un film de Fellini, Les Vitteloni, et les films de David Lynch en même temps. Ce personnage qui est une sorte de brocanteur pop, quelqu’un qui chine la vie », décrit Jean-Michel Jarre.

Le compositeur a écrit les paroles du titre Les Vestiges du Chaos, qui a donné son nom à l’un des derniers albums de Christophe (2016). Il avait suivi l’hospitalisation du chanteur et son transfert à Brest : « Ce qui est encore plus triste, c’est qu’on ne peut pas lui dire au revoir. Il est parti dans la solitude d’une ville de Bretagne, qui n’est pas son histoire », regrette-t-il.

Source: Lire L’Article Complet