Le SARS-CoV-2, responsable de l’épidémie de Covid-19, ne s’éclipsera pas comme par enchantement dès que le confinement sera levé. Tant qu’un vaccin n’aura pas été mis au point, il rodera sûrement encore pendant longtemps. Nous devrons donc apprendre à vivre avec.
Plusieurs scénarios sont possibles. À commencer par celui d’une seconde vague épidémique, l’hypothèse la plus à craindre. Une étude britannique, publiée le 25 mars 2020 dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet, suggère un regain probable d’activité du virus en Chine entre la fin août et la mi-octobre prochain.
Le personnel soignant aura certes eu le temps de souffler un peu avant cette nouvelle déferlante, mais la bataille contre le Covid-19 ne sera pas achevée pour autant. Il en sera probablement de même en Europe, surtout si les échanges et le trafic international reprennent rapidement. Pour limiter le risque de nouvelles contagions, certaines mesures de distanciation sociale devront donc être maintenues.
Fin de confinement ne signifie pas extinction du virus
Le dépistage massif de la population à la fin du confinement, théoriquement prévu par le gouvernement français, permettrait d’isoler les cas suspects et de permettre aux autres personnes de reprendre progressivement le cours normal de leur vie. Les laboratoires de biologie de ville se préparent activement à relever ce défi pour que l’épidémie ne reparte pas aussitôt de plus belle.
Mais des foyers viraux persisteront forcément localement. Et des individus contaminés seront à nouveau susceptibles d’entrer sur le territoire, comme ce fut le cas après le 20 mars en Chine : quasiment plus aucune contagion autochtone mais le signalement de nouveaux malades originaires de l’étranger.
Juste après la sortie du confinement, se refaire la bise ou s’entasser dans une salle de concert ne sera donc pas sans danger… même si la tentation risque d’être grande après des semaines d’isolement et de privation.
« La fin du confinement signifiera que le risque majeur est passé, mais pas que le virus a disparu, explique le Dr Loïc Etienne, médecin urgentiste. Les gestes barrières (lavage de mains, tousser dans son coude, éviter les embrassades…) ne devront donc surtout pas être abandonnés. »
L’immunité collective comme rempart à la propagation du coronavirus ?
« Pour bloquer tout risque de résurgence de l’épidémie, plus de 60% de la population doit être immunisée contre le virus », a suggéré à l’AFP Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève.
Selon la Fondation Bill Gates, ce seuil d’immunité collective – à partir duquel le virus ne parviendrait plus à se propager dans la population – pourrait même s’élever à 80% ! Tant que ce niveau ne sera pas atteint, le SARS-CoV-2 pourra continuer à faire ses ravages ou bien faire une simple pause saisonnière avant de resurgir ensuite.
La fin du confinement signifiera que le risque majeur est passé, mais pas que le virus a disparu.
En réalité, nul ne sait vraiment comment il va évoluer. Et comme aucun vaccin ne pourra être disponible à grande échelle avant plusieurs mois, cette hypothèse ne peut être exclue. L’Institut Pasteur prévoie en effet une mise à disposition du vaccin anti-Covid-19 aux alentours de l’été 2021. Le laboratoire américain Johnson & Johnson, lui, est plus optimiste. Paul Stoffels, son directeur scientifique, a déclaré que son vaccin « sera prêt pour une utilisation d’urgence au début de 2021. »
Une mutation du Covid-19, un risque à envisager
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) l’a rappelé haut et fort récemment: « »Ce virus est trop récent pour affirmer qu’il ne puisse pas infecter une même personne plusieurs fois. » En d’autres termes, ce n’est pas parce que vous avez déjà été victime du Covid-19 que vous devez vous sentir protégé à 100% et abandonner les gestes barrières.
En principe, l’organisme produit des anticorps lorsqu’il est assailli par un tel agresseur afin de se défendre. Ces anticorps sont censés constituer un bouclier protecteur contre d’éventuels assauts ultérieurs. C’est pourquoi deux hôpitaux new-yorkais tentent de traiter des malades avec du sang de patients guéris. Mais plusieurs cas d’infections à répétition ont tout de même été signalés en Asie. S’agit-il d’une erreur de diagnostic ? Leur guérison était-elle imparfaite ? Il est trop tôt pour le savoir.
Si le SARS-CoV-2 mute, comme le fait en permanence la grippe, il est en effet possible qu’on puisse le contracter plusieurs fois. Le professeur Charles Chiu, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de Californie, relativise. Après avoir analysé huit souches différentes de ce coronavirus, il prétend que le SARS-CoV-2 mute très lentement, huit à dix fois moins vite que les virus grippaux.
Une première infection ou l’inoculation du vaccin devrait dans ce cas apporter une protection durable pendant plusieurs années.
Des défenses immunitaires à reconstituer
Le long huit-clos en appartement aura forcément affaibli notre système de défenses naturelles.
Le stress généré par le confinement et l’avalanche de mauvaises nouvelles a boosté notre production de cortisol, avec pour effet d’amenuiser l’immunité.
En outre, toutes les personnes confinées dans des appartements sans terrasse ni jardin n’ont pas pu profiter pleinement des premiers rayons du soleil du printemps. Or, si la peau n’est pas exposée aux UVB, elle est incapable de fabriquer de la vitamine D, un rouage essentiel de l’immunité. Avant de se confronter à nouveau aux microbes extérieurs, mieux vaut donc combler notre déficit pour ne pas succomber aux coronavirus encore en circulation. La meilleure technique : exposer ses bras à la fenêtre 15 à 20 minutes par jour une semaine minimum avant le déconfinement. Pas beaucoup plus, surtout si votre teint est de porcelaine, car votre épiderme n’aura pas été soumis à des rayons solaires d’intensité progressive.
En complément, vous pouvez aussi miser sur les aliments qui contiennent de la vitamine D : saumon, sardine, maquereau, hareng, huile de foie de morue, huître, champignons, œuf, fromage blanc et chocolat noir. Les personnes habituellement carencées en vitamine D – notamment celles qui vivent au Nord de la Loire – peuvent aussi recourir aux suppléments sous forme de complément alimentaire (Pharmavie, Fleurance Nature ou D.Plantes) ou à des médicaments prescrits par leur médecin traitant (Uvedose, ZymaD).
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