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Comment reconnaître une dépression ? Vers qui se tourner si on pense être dépressif ? Quels traitements ? Éléments de réponse.

Dépression : de quoi s’agit-il ?

Dépression, kézako ? Première info : la dépression est une véritable maladie. Dans le cerveau d’une personne dépressive, la circulation des neurotransmetteurs (et notamment ceux responsables de la régulation de l’humeur) ne se fait pas correctement, ce qui entraîne des symptômes spécifiques.

 » Une personne qui souffre de dépression sera dans l’incapacité de moduler ses émotions : elle ne pourra ressentir que de la tristesse, développe le Pr. Pierre-Michel Llorca, professeur de psychiatrie. Les choses qui lui faisaient auparavant plaisir ne lui procurent plus aucune joie. Elle ne peut pas  » se changer les idées « , c’est physiquement impossible. « 

Dépression, ça concerne qui ? Les autorités sanitaires estiment qu’1 Français sur 10 (entre 16 % et 17 % de la population) environ développera cette maladie au cours de sa vie, surtout entre 20 et 30 ans et après 55 ans. La dépression concerne 2 fois plus les femmes que les hommes.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) précise également que «  les personnes exposées à des événements malheureux dans leur vie (chômage, deuil, traumatisme psychologique) sont plus susceptibles de développer une dépression « . En outre, «  il existe une interdépendance entre la dépression et la santé physique. Par exemple, une maladie cardio-vasculaire peut entraîner une dépression et vice-versa « .

Comment savoir si on fait une dépression ?

Comment différencier tristesse et dépression ? La tristesse est une émotion normale : «  elle peut durer quelques heures comme s’étaler sur plusieurs jours : ce n’est pas anormal, c’est humain  » précise le Pr. Llorca.

Ce qui différencie vraiment la tristesse de la dépression, c’est la capacité à  » se changer les idées  » :  » une personne qui ressent de la tristesse sera tout de même capable de sourire sincèrement, de ressentir de la gaieté, de prendre du plaisir… explique le spécialiste. Bref, elle sera en capacité de ressentir autre chose que de la tristesse (et de percevoir le positif autour d’elle) même si cette émotion reste dominante. « 

Les symptômes de la dépression sont définis par la Haute Autorité de Santé (HAS) :

  • Une grande fatigue. Même sans avoir fait d’efforts particuliers, la personne éprouve en permanence un manque d’énergie. Cette fatigue intense n’est atténuée ni par le repos, ni par le sommeil.
  • Un ralentissement général. La personne a le sentiment de ne plus être capable de réagir rapidement – elle n’a  » plus la force « . La parole est traînante, les gestes du quotidien sont exécutés plus lentement. Le visage est inexpressif. Certaines fonctions du corps, comme la digestion, sont également ralenties.
  • Une apathie. On constate une absence de motivation pour les actes du quotidien : se laver, se faire à manger, aller faire les courses…
  • Une tristesse intense. Le sentiment de tristesse est particulièrement douloureux, incompréhensible et envahissant, souvent accompagné de pleurs sans motif et d’une impression de désespoir. Il dure depuis au moins 2 semaines.
  • La perte du plaisir (anhédonie). Chez les personnes souffrant de dépression, les petits plaisirs de la vie (écouter de la musique, voir ses amis, lire…) disparaissent. Tout paraît égal, terne, sans intérêt. La vie a perdu tout sens, tout goût, toute couleur.
  • La dévalorisation. La personne qui souffre de dépression ne se sent  » bonne à rien  » ; elle se pense sans valeur ; elle s’accuse d’être responsable des événements pénibles qu’elle vit et des émotions désagréables qu’elle ressent.
  • Une perte de vivacité intellectuelle. En cas de dépression, il devient difficile de réfléchir, de trouver les mots, de parler avec fluidité. On a l’impression d’avoir  » la tête vide « , que le monde est devenu trop compliqué, qu’on ne saura pas s’y adapter, y faire face.
  • Des symptômes physiques. Le sommeil est souvent mauvais, court et peu réparateur, avec des réveils nocturnes. L’appétit devient diminué, le poids change (perte de poids importante ou prise de poids liée à des grignotages incessants). Problèmes sexuels, digestifs, douleurs chroniques et/ou maux de tête.

Dépression, que faire ?

À savoir. Bien sûr, la dépression se soigne. En revanche, plus la prise en charge est précoce, plus le traitement sera court et efficace : en clair, pas question de laisser traîner !

Dès l’apparition des premiers symptômes (une tristesse persistante depuis environ 2 semaines, des troubles du sommeil et/ou de l’alimentation, une perte de plaisir, une absence de motivation, une grande fatigue…), on se tourne prioritairement vers son médecin traitant dans le cadre du parcours de soins. Celui-ci nous redirigera vers un psychologue ou vers un psychiatre ou encore vers un psychothérapeute.

Attention ! On l’a dit : la dépression est une véritable maladie qui correspond à un dysfonctionnement chimique au niveau du cerveau. Il n’est donc pas possible de s’en sortir à la force de sa seule volonté : la prise de médicaments antidépresseurs et/ou le suivi d’une psychothérapie sont souvent incontournables.

Comment guérir de la dépression ?

La prise en charge de la dépression dépend de sa sévérité.

  • En cas de dépression légère avec peu d’impact sur la vie quotidienne, le médecin traitant recommandera une psychothérapie et/ou un soutien psychothérapeutique.
  • En cas de dépression modérée ou plus sévère (avec des symptômes marqués et un retentissement sur la vie quotidienne), des médicaments antidépresseurs seront prescrits ainsi qu’une psychothérapie et/ou un soutien psychothérapeutique. S’il y a également des hallucinations et/ou des idées délirantes, des médicaments neuroleptiques seront ajoutés à la prescription.
  • En cas de dépression profonde (mélancolie), récidivante, résistante aux traitements et/ou associée à d’autres troubles psychiatriques, le médecin traitant redirigera son patient vers un médecin psychiatre.

Hospitalisation : quand est-elle nécessaire ? En cas de dépression, l’hospitalisation n’est nécessaire que lorsque le risque de suicide est réel, que la maladie s’accompagne de symptômes physiques importants et/ou que le patient est très isolé.

Le conseil du spécialiste : «  il existe plusieurs formes de psychothérapies et chaque psychothérapeute aura sa propre méthode : restez prudents et choisissez soigneusement votre spécialiste en fonction de vos attentes  » recommande le Pr. Pierre-Michel Llorca.

Quelle est la durée d’une dépression ?

Chaque individu étant différent, il est (bien sûr) difficile de donner un chiffre absolu quant à la durée d’une dépression. En revanche, une chose est sûre : la dépression est une pathologie dont on ne se débarrasse pas en l’espace de 2-3 jours.

 » On estime qu’entre la psychothérapie et le traitement médicamenteux (à base d’antidépresseurs), les symptômes commencent à s’améliorer au bout de 3 semaines ; la personne reste toutefois vulnérable pendant 7 à 8 mois  » estime le Pr. Pierre-Michel Llorca. Au total, la prise en charge s’étend sur environ un an.

Consulter vite pour guérir rapidement. On le dit, on le répète : plus la prise en charge est rapide, plus le traitement est court. Aussi, dès les premiers symptômes, pas question de perdre du temps : on prend rendez-vous rapidement chez son médecin traitant, ou directement chez un psychologue !

Merci au Pr. Pierre-Michel Llorca, professeur de psychiatrie, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand et directeur des soins pour la Fondation FondaMental.

Source :

Encyclopédie Vidal

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