Actrice et metteuse en scène, cette coach enseigne l’éloquence aux dirigeants, entrepreneurs et politiques.
Madame Figaro. – Une heure de réveil ?
Martine Guillaud. – 6h30. Je vais faire une promenade avec mon chien, Joy, dans le parc des Guilands, à Montreuil. Je rentre et hop ! je me mets au travail.
Si l’on remonte à l’origine ?
J’ai toujours côtoyé des artistes grâce à mes parents, qui dirigeaient le Centre culturel du Marais, à Paris. Mon parcours se dessine d’abord à l’École nationale supérieure des beaux-arts, avec Christian Boltanski et Olivier Debré. En 1982, ma sœur et moi créons une compagnie de théâtre, Mundial Sisters, et produisons une quinzaine de spectacles. Et je suis devenue comédienne. J’ai tourné avec Alain Resnais, Bertrand Tavernier, Martin Provost… Depuis 1986, je poursuis mon parcours en tant qu’identité vocale pour la télé, la radio, la publicité. Les différents métiers que j’ai exercés ont toujours tourné autour du corps et de la voix. C’est donc naturellement que je suis devenue coach et que j’ai créé en 2015 ma structure, Coach Me to Success.
Un événement qui a tout déclenché ?
L’ensemble de ces expériences. Elles m’ont permis de développer une réflexion autour de la prise de parole, du pouvoir de la voix .
Le pitch de votre entreprise ?
Enseigner l’art de l’éloquence. Le message verbal est indissociable du message corporel. Je dis souvent aux personnes que je coache : «Ne récitez pas votre discours, incarnez-le.» Il est crucial de prendre conscience de sa respiration ventrale, elle permet d’oxygéner le cerveau. Ensuite vient la posture. Enfin, l’éloquence est aussi une exploration de son passé. Le sentiment d’illégitimité dont certains sont prisonniers les empêche d’avancer. L’éloquence est un prétexte pour mieux se connaître. Porter sa voix agit sur la confiance en soi.
Des résultats à donner ici et maintenant ?
J’accompagne cinquante personnes par mois et je fais appel à des coachs extérieurs selon les missions. Je coache des journalistes, des hommes d’affaires, des femmes entrepreneures (dont les finalistes du prix Madame Figaro -Business with Attitude, NDLR), mais aussi des salariés qui ont besoin de prendre de l’assurance, ou des artistes. Il y a deux ans, j’ai gagné un appel d’offres pour coacher les nouveaux députés de La République en marche, peu habitués parfois à la la prise de parole. Je suis aussi certifiée executive coach à HEC, professeure à l’université de Paris-Saclay, et j’anime plusieurs conférences mensuelles.
Des obstacles sur la route ?
Je les contourne. S’ils sont trop prégnants, je les prends comme des alliés : ce sont de nouveaux challenges.
Un défi pour demain ?
Finir l’écriture d’un ouvrage sur la voix, qui sera publié chez Plon et nourrira un cycle de conférences internationales.
Un moment off ?
Un fauteuil à l’Opéra, l’art ultime pour moi.
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