L’écologisation du monde de la mode se poursuit, et Chanel est la dernière maison en date à s’engager pour sauver la planète.
Chanel Mission 1.5, nouveau plan du label visant à endiguer le dérèglement climatique, doit son nom aux objectifs fixés dans l’accord de Paris sur le climat, qui engage ses signataires à mettre en œuvre une série de mesures limitant la montée de la température moyenne mondiale à 1.5°Celsius à l’horizon 2100.
Présentée le mardi 10 mars, cette ambitieuse « stratégie climatique » concerne toutes les branches de la griffe française, de la vente au détail à la chaîne logistique des ressources, en passant par les défilés et autres présentations. Une métamorphose qui passera par l’atteinte de quatre objectifs :
– La réduction des émissions de carbone « de 50% d’ici 2030, soit une réduction de 66% par produit vendu par rapport à 2018. »
– L’utilisation d’une énergie électrique 100% renouvelable d’ici 2025
– La pratique de la compensation carbone en investissant dans des solutions naturelles pour soustraire une quantité de carbone égale aux rejets de la maison
– Le soutien d’initiatives de protection et restauration de l’environnement qui favorisent la « résilience des communautés à s’adapter au changement climatique »
Pour ce dernier point, Chanel dispose d’une enveloppe de 55 millions de dollars, utilisable entre 2019 et 2024.
« Nous avons la responsabilité d’être aux avant-postes, en particulier pour ce qui est de la stratégie climatique, et nous appartenons désormais au petit groupe d’entreprises qui mènent l’action », a déclaré dans un communiqué Andrea d’Avack, président de la fondation Chanel à WWD.
« Ce n’est pas fait en réaction à ce que les client nous disent », a-t-il précisé, assurant que cette démarche était « cohérente avec la façon dont la maison travail depuis de nombreuses années ».
La griffes fondée en 1910 a pourtant créé quelques polémiques ces dernières années, par le biais notamment de ses défilés dirigés par Karl Lagerfeld. Des icebergs importés de Suède pour la Fashion week de Paris en 2010 à la forêt de chênes et peupliers plantés au cœur du Grand Palais en 2018 en passant par le décor de supermarché à l’échelle comme théâtre de son défilé automne-hiver 2014-2015, le créateur allemand a multiplié les mises en scène aussi créatives que gourmande en ressources. « Nous sommes conscients qu’il pourvait y avoir des conséquences environnementales » concède D’Avack « C’est pourquoi nous travaillons désormais main dans la main avec nos partenaires pour créer ces événements de manière éco-responsable. »
Des réformes qui pourraient coûter cher à Chanel. Mais avec des revenus estimés à 11,12 milliards de dollars (9,9mds€) en 2018, l’entreprise appartenant à la famille Wertheimer semble avoir les moyens de ses ambitions.
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