Que se passerait-il si, demain, le monde était soudainement paralysé par une pénurie d’essence, d’électricité ou de nourriture? « L’Effondrement », nouvelle série de Canal+, embarque le téléspectateur dans ces moments d’urgence à travers des épisodes réalisés en plan-séquence et de manière éco-responsable.
Des dizaines de voitures font la queue à une station-service. À la pompe, son gérant, batte de base-ball à la main, n’accepte que de la nourriture en échange d’un peu d’essence, rationnée au compte-goutte. Mais tout dégénère quand un policier, exigeant un plein, vide la cuve de ses derniers litres de carburant sous les yeux de la foule à bout de nerfs.
« J+5 », premier des huit épisodes de « L’Effondrement », plante le décor de cette série d’anticipation ancrée dans le présent: écroulement du système, infrastructures à l’arrêt et instinct de survie.
« C’est notre vision de l’effondrement, on espère que ça ne se passera pas comme ça », sourit Jérémy Bernard, coréalisateur de la série avec Guillaume Desjardins et Bastien Ughetto, qui reconnaissent être « assez pessimistes ».
Les Parasites, du nom du collectif fondé par ces trois jeunes hommes venus de YouTube, ne veulent pas être « des publicitaires de l’action écologique », mais sont « préoccupés par la situation ». « C’est la solution qu’on a trouvée pour amener de l’histoire autour du sujet », explique Guillaume Desjardins.
L’élément déclencheur de « L’Effondrement » n’est jamais précisé, mais tous les épisodes en sont proches dans le temps. Si les premiers mettent en scène des conflits, les suivants explorent aussi le thème de la coopération, comme l’histoire de ce jeune homme qui veut sauver, seul, les occupants d’une maison de retraite à l’abandon.
– « Pas d’échappatoire » –
« C’était une vraie problématique pour nous : comment arriver à parler de l’effondrement sans tomber toujours dans le chacun pour soi ? C’est pour ça qu’on n’a pas de +méchant+, on essaye de motiver tous les personnages », souligne Bastien Ughetto.
Parmi les premiers épisodes, il y a aussi l’histoire d’un riche bourgeois qui manque son vol privé devant lui permettre de s’échapper, ou celle d’un hameau vivant en autarcie qui choisit entre partager ses ressources ou chasser un groupe de voyageurs épuisés.
Sans lien scénaristique les uns entre les autres, ces épisodes de 15 à 26 minutes sont filmés en plan-séquence, sans coupure ou montage apparent. « Ça permet de toucher au vrai, d’être immersif. Et c’est aussi l’idée que l’effondrement va arriver: le spectateur est embarqué et n’a pas le choix de regarder ailleurs, il n’a pas d’échappatoire », détaille le collectif de créateurs, qui se disent inspirés par « Les Fils de l’homme » d’Alfonso Cuaron et ses plans-séquences dépeignant une société d’humains stériles.
L’autre originalité de la série est sa production, pensée de manière éco-responsable en termes de déplacements (transports en commun, minibus), d’alimentation (gourdes, repas végétariens) et de technique (décors récupérés, cotons réutilisables pour le maquillage).
Avec son budget de deux millions d’euros, lancé sous le label « Création décalée » par Canal+, « L’Effondrement » inscrit quelques acteurs reconnus à son générique comme Philippe Rebbot, Audrey Fleurot et Thibault de Montalembert.
Les premiers épisodes seront diffusés lundi sur la chaîne et le reste sera diffusé à raison de deux épisodes chaque vendredi soir. L’intégralité de la série sera disponible sur la plateforme en ligne de Canal+.
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