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Des chercheurs l’affirment : des caisses où on peut prendre son temps, c’est bon pour la socialisation des personnes âgées. Cela vaut pour les autres aussi ! Et devrait aller de soi. Notre monde à deux vitesses est décidément agaçant.
D’abord, on se pince pour y croire : des scientifiques britanniques très sérieux ont mené des enquêtes approfondies pour arriver à la conclusion qu’aller à son rythme tranquille au moment de régler ses achats au supermarché favorise la socialisation. Notamment des gens qui ont peu d’autres contacts au cours de leurs journées. Suivez mon regard : les seniors. Ma grand-mère nous l’aurait dit aussi. Et Bibi – qui fait une partie de ses courses dans une « petite » grande surface à côté de chez elle – confirme qu’échanger quelques mots avec la personne officiant derrière le tapis roulant, c’est sympa ! L’enquête, qui remonte à 2016, préconisait aussi d’aménager des endroits pour s’asseoir et de proposer des promos pour favoriser la fréquentation aux heures creuses. En résumé, une vision plus humaine de la grande distribution. Un paradoxe à l’heure où les caisses automatiques se multiplient, permettant entre autres de contourner la législation qui interdit aux commerces – sauf dérogation – de faire travailler leurs salariés le dimanche après-midi. Confrontés à la concurrence féroce de la vente en ligne, les super et autres hyper font en effet feu de tout bois pour sauver leur modèle économique.
Carrefour teste les « blablabla caisses »
Aux Pays-Bas, l’enseigne Jumbo a mis en place des « kletskassa’s », littéralement des « caisses de bavardage ». Malin car on ne stigmatise pas les aînés même si elles leur sont clairement dédiées. Carrefour leur a emboîté le pas avec des « blablabla caisses », en test dans quatre magasins de l’Hexagone. L’idée est bonne. Dommage qu’elle ne concerne que des hypermarchés éloignés des centres-villes, vu qu’il faut prendre sa voiture pour aller « bavarder » ! Ce qui ne correspond pas forcément au quotidien des personnes âgées, plus promptes à privilégier des magasins de proximité. Pas besoin d’as du marketing ou des sciences humaines pour le comprendre. Et pas non plus besoin d’être « vieux » pour vouloir prendre le temps de vivre sereinement !
« Il faut remettre le clocher au milieu du village »
Raphaël Bourguignon est le cofondateur des Ouvriers DuBO, une jeune agence spécialisée dans l’agencement de points de vente. Il estime que la création de ces caisses « lentes » questionne en réalité la place des hyper dans la société d’aujourd’hui, tiraillée entre une demande de rapidité absolue et le besoin de relations chaleureuses. Car pourquoi sortir faire ses courses quand on peut acheter en ligne? Or, les gens de tout âge ont gardé une appétence pour le shopping à condition qu’il rime avec vendeurs compétents et service de qualité. « Il faut remettre le clocher au milieu du village », affirme-t-il. Pas sûr que des caisses sans stress suffisent. À l’avenir, pourquoi pas un forfait couscous + 15 minutes de causette assurées par des livreurs ubérisés ?
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