La pilule ne passe pas pour Françoise Laborde. Révoltée par la victoire de Roman Polanski aux César, l’ex-membre du CSA a été envahie par la colère en constatant que l’association féministe « Pour les femmes dans les médias » n’avait fait part d’aucune réaction. Très remontée, elle a annoncé qu’elle ne ferait plus partie de ce collectif.
S’il avait préféré ne pas assister à la 45e édition des César qui s’est tenue ce vendredi 28 février dans l’enceinte de la salle Pleyel à Paris, le nom de Roman Polanski a tout de même résonné tout au long de la soirée. Récompensé à trois reprises (il a raflé, à titre personnel, le César du meilleur réalisateur, après celui de la meilleure adaptation. La costumière Pascaline Chavanne a permis à son film J’accuse de remporter un troisième prix), le cinéaste a scindé le monde du cinéma et l’univers médiatique en deux. Si certaines personnalités comme Isabelle Morini-Bosc lui ont fait part de leur soutien, d’autres comme Adèle Haenel, Céline Sciamma, Florence Foresti et Aïssa Maïga ont fait part de leur colère en quittant en furie la grande soirée du cinéma. Dans les médias, d’autres noms célèbres ont réagi avec ce même esprit de révolte. Parmi eux, Françoise Laborde.
L’indignation a cédé sa place à une colère noire. Ce jeudi 5 mars, la journaliste et fondatrice de l’association féministe « Pour les femmes dans les médias » (PFDM, créée en 2012) a annoncé à nos confrères du Parisien qu’elle claquait la porte de son propre collectif. Elle en était pourtant la présidente d’honneur. La sœur de Catherine Laborde, furieuse, estime que « quand on est une association féministe, la moindre des choses est de prendre position contre la célébration d’un réalisateur condamné pour viol ». Or, son association n’est pas montée au créneau et a privilégié un silence de marbre. Françoise Laborde dénonce donc « l’hypocrisie » et les « calculs personnels » du bureau de PFDM et préfère « partir que d’assister à ce naufrage ».
« Une insulte aux femmes violées et harcelées »
Auprès de 20 Minutes, Françoise Laborde en a dit plus sur les coulisses de son départ. Car si elle n’avait pas hésité à taper du poing sur la table après le triomphe de Roman Polanski, « le bureau [l’a] totalement écartée de ce débat pourtant indispensable ». « Le nouveau bureau ne m’appelle que quand on a besoin de moi mais dès que j’émets une opinion on m’envoie promener », a-t-elle expliqué. Pour cette ex-membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel, ce silence et cette « obsession de ne pas déplaire » représente « un déni de démocratie et une insulte envers les femmes violées et harcelées » qu’elle affirme ne pas pouvoir accepter. Interrogée par nos confrères, Laurence Bachman, co-présidente de PFDM, dit « regretter vivement le départ de Françoise Laborde ».
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