Le syndrome de l’intestin irritable (SII), aussi appelé syndrome du côlon irritable (SCI) ou colopathie fonctionnelle, est un trouble du fonctionnement de l’intestin. Sans gravité pour la santé, il engendre néanmoins des douleurs abdominales et des troubles du transit causant une gêne au quotidien.

Le syndrome de l’intestin irritable (abrégé SSI) est une maladie fréquente (touchant environ 5 % de la population française), mais assez mal comprise. Elle altère pourtant considérablement la qualité de vie des patients touchés, à cause des symptômes qui peuvent être handicapants. Cette maladie touche deux fois plus les femmes que les hommes, et la maladie est généralement diagnostiquée entre 30 et 40 ans, mais peut parfois se manifester chez les enfants et adolescents. « On ne sait pas réellement comment survient le syndrome », explique le docteur Jean-Marc Sabaté, gastro-entérologue et hépatologue, auteur du livre Intestin irritable : équilibrez votre microbiote et faites la paix avec votre côlon !, réédité le 4 mars 2020. « Parfois, il est déclenché par une gastro-entérite, parfois par un stress très important, le plus souvent, le patient n’a pas noté de facteurs qui auraient pu déclencher la maladie », précise-t-il. Cela peut causer un trouble de la motricité intestinale, des anomalies de la sensibilité intestinale, ou encore une micro-inflammation intestinale et des anomalies de la flore bactérienne, responsable du syndrome.

Quels sont les symptômes ?

« Il n’y a parfois pas besoin de faire des examens, puisqu’aucun ne peut confirmer le syndrome. Si on en fait, c’est pour éliminer la possibilité d’être atteint d’autres maladies », explique le médecin. Pour poser le diagnostic, vous devez avoir les symptômes suivants de manière chronique, depuis au moins 6 mois :

  • Des douleurs abdominales (une sensation de spasme ou de crampe, en général, après le repas, mais parfois au réveil) au moins une fois par semaine
  • Des troubles du transit intestinal : des diarrhées ou des constipations fréquentes, ou encore une alternance entre diarrhée et constipation
  • Les ballonnements sont très fréquemment présents : d’après des recherches menées par l’association APSSII, on les retrouve chez plus de 90% des patients

Ces symptômes ne sont pas considérés comme grave et ne mettent pas votre santé en danger. Néanmoins, ils sont véritablement handicapants au quotidien. L’association APSSII a mis en évidence qu’une grande partie des personnes atteints par ce trouble peuvent se retrouver isolées (elles se sentent incomprises, sortent moins, sont en arrêt de travail et sont parfois obligées de changer de travail à cause des symptômes…). « La considération compte beaucoup dans cette maladie, car c’est un syndrome étrange, sans test diagnostic, et les patients peuvent être incompris, on dit que c’est ‘dans leur tête’. Le rôle du médecin est donc de rassurer et de comprendre leur douleur ».

Comment se soigner ?

« Il existe plusieurs traitements possibles contre le syndrome du colon irritable, parfois, il faut en tester plusieurs avant de trouver celui le plus adapté, et cela peut prendre du temps », insiste-t-il. À noter qu’il y a certaines formes sévères qui répondent beaucoup moins bien aux traitements. « Pour ne pas prendre de temps dans la recherche du traitement adapté, je recommande que si aucune amélioration ne s’est fait sentir une fois que le délai d’action du médicament est passé, mieux vaut en tester un autre », explique le docteur. Il faut savoir que les médicaments sont à adapter en fonction des symptômes : certaines molécules spécifiques sont indiquées en cas de diarrhées, et d’autres en cas de constipation.

D’une manière générale, les médicaments les plus prescrits contre le SII sont :

  • Les antispasmodiques, qui permettent un relâchement du côlon
  • Les modificateurs du transit, comme des antidiarrhéiques ou les laxatifs non-irritants

Le mieux pour trouver le traitement adapté est de « cibler les mécanismes qui sont la cause de la colopathie », explique le gastro-entérologue. Des recherches sont toujours menées pour voir quels médicaments fonctionnement le mieux pour un groupe de patient. Ainsi, certains traitements ciblent les anomalies de perméabilité dans la paroi intestinale, qui touche environ un patient sur deux. « Il a été prouvé que la L-glutamine, à raison d’une prise de 5 grammes trois fois par jour pendant huit semaines, pourrait améliorer la vie d’un groupe restreint de patients. Il s’agit de ceux dont la colopathie a démarré après une gastro-entérite, cause des diarrhées et chez qui on a détecté un problème de perméabilité gastro-intestinal », explique le médecin. Un autre produit, « qui associe un probiotique à une sorte de gel qui tapisse la muqueuse pour améliorer la perméabilité », peut aider les patients qui souffrent de diarrhées. Un autre médicament qu’on utilise en théorie pour diminuer le cholestérol se révèle avoir une efficacité également chez les patients touchés par des diarrhées : « Il s’agit du Questran. Il est très efficace quand il y a une malabsorption des sels biliaires », informe-t-il. Bien évidemment, avant de tester ces traitements, la consultation d’un spécialiste gastro-entérologue est indispensable.

Les traitements alternatifs contre la colopathie fonctionnelle

Mais ces médicaments suffisent pas toujours pour supprimer les symptômes : « Parfois sont prescrits des antidépresseurs, en deuxième intension, qui peuvent avoir un effet sur la douleur », explique le médecin. Des traitements alternatifs comme l’hypnose « améliorent 50 à 70% des patients en échec de traitement », ajoute le spécialiste. Il faut également savoir que le stress empire les symptômes de la colopathie fonctionnelle. Ainsi, si les patients sont stressés, la relaxation peut être conseillée pour apprendre à gérer l’angoisse, et la méditation pleine conscience a montré un intérêt . Les compléments alimentaires, comme les probiotiques, sont parfois conseillés : « ceux qui ont montré une efficacité contre placebo lors d’études sur des patients atteints du syndrome », précise le médecin.

Comment modifier son alimentation pour apaiser l’intestin irritable ?

Le SII peut être soulagé simplement en modifiant son alimentation. Ainsi, le régime sans FODMAP (qui signifie « Fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols », soit « Oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale ») est souvent recommandé. Il consiste à supprimer les sucres qui favorisent la fermentation, soit les hydrates de carbone à chaîne courte, les disaccharides, les monosaccharides et les alcools associés, qui sont absorbés dans la partie haute de l’intestin grêle. « S’il y a une malabsorption de certains de ces sucres, ils vont continuer leur chemin et donc causer des diarrhées par appel d’eau et parfois des ballonnements », explique le docteur. Ce régime est proposé avec une liste des aliments qui ne contiennent pas ou peu de ces sucres, mais c’est un régime qui est difficile à suivre, car il supprime beaucoup d’aliments et peut parfois faire maigrir. D’autres régimes conseillent de supprimer les fibres insolubles (produits céréaliers complets, fruits et légumes à peau comestible) et de privilégier les fibres solubles (l’avoine, le seigle, l’orge, les aliments riches en pectine et en inuline). Certaines personnes décident de supprimer le lactose ou le gluten. Pour voir l’impact du changement d’alimentation, vous pouvez tenir un journal. En supprimant chaque jour un aliment différent et en notant ceux qui entraînent systématiquement des troubles, vous verrez rapidement le régime qui vous convient le mieux.

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