« Roman Polanski est un cas devenu emblématique puisque notamment, il a violé une mineure. Donc, c’est un cas particulièrement emblématique des violences sexistes et sexuelles. Mais on a besoin que le monde du cinéma prenne conscience qu’il n’y a pas que Roman Polanski », estime la fondatrice d’Osez le féminisme Caroline de Haas vendredi 28 février sur franceinfo, quelques heures avant la 45e édition des César.

Des associations féministes comme #NousToutes et Osez le féminisme, dont Caroline de Haas est respectivement membre et fondatrice, organisent un rassemblement devant la salle Pleyel à Paris deux heures avant la cérémonie. Elles protestent contre les douze nominations du film « J’accuse » de Roman Polanski.

Qu’il retourne aux États-Unis pour un procès.Caroline de Haasà franceinfo

Dans un communiqué publié jeudi 27 février, le réalisateur explique sa décision de ne pas se rendre à la cérémonie par la certitude d’être interpellé par des activistes féministes qui « le menacent déjà d’un lynchage public ». « Je trouve assez intéressant qu’il dise qu’il ne veut pas se soumettre à un tribunal médiatique. Je rappelle qu’il n’a pas voulu non plus se soumettre à un tribunal réel puisqu’il a quand même fui la justice aux États-Unis », réagit Caroline de Haas.

Les personnalités qui protègent Roman Polanski assure qu’il faut séparer l’homme de l’artiste. « On entendra toujours ça, […] c’est inaudible », rétorque la fondatrice d’Osez le féminisme. « Les victimes, elles, ne peuvent pas séparer la victime de la femme. C’est-à-dire que quand vous avez été victime de viol, ça vous suit dans votre travail, dans votre vie personnelle. »

Pendant la manifestation de novembre dernier, un panneau disait : ‘Et Cantat, il a tué la femme ou l’artiste ?’Caroline de Haasà franceinfo

La direction de l’Académie des César a démissionné à l’unanimité le 13 février dernier. Une nouvelle direction va être nommée et de nouveaux statuts devraient garantir plus de démocratie au sein de l’institution. Un espoir pour Caroline de Haas : « Je suis à la fois très optimiste puisque je pense qu’on n’a jamais autant parlé de ces thématiques-là et que la prise de conscience est importante. Mais je pense qu’il y a encore beaucoup de gens dans le cinéma qui sous-estiment que la mue va être difficile et douloureuse. Et que reconnaître que notre milieu, notre travail est, de fait, gangrené par des violences sexistes et sexuelles importantes, ça va demander un effort beaucoup plus important. »

La 45e édition des César commence ce vendredi à 21h, une cérémonie présidée par Sandrine Kiberlain et animée par Florence Foresti.

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